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Les 11 trésors oubliés de Paris

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Par sarah

La plupart du temps, on parcourt la ville, la tête ailleurs, pour se rendre d’un point A à un point B, ne prenant plus la peine de regarder autour de soi. Et sans même s’en rendre compte, les Parisiens distraits et négligents que nous sommes passent à côté de bon nombre de petites reliques insolites planquées un peu partout dans la ville, et dont l’histoire est bien souvent cocasse. Alors, pour tous ceux qui voudraient se rattraper, on déclare la chasse aux 11 trésors oubliés de Paris ouverte ! 

1 – Les boîtes à sable

Il est assez rare de rencontrer dans la capitale ces curieux coffrets métalliques, de taille plutôt imposante, qui portent le blason de la Ville. Pas étonnant puisqu’on aurait recensé seulement trois vestiges de ce qui servit au siècle dernier de réservoirs à sable, bien utiles en cas de verglas ou de neige pour dégager la chaussée. Bah quoi ?! Il fallait bien un système D à l’époque avant que nos amis les déblayeurs et leurs super camions ne débarquent pour désencombrer Paris !

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Où ?
– Face au 48, avenue Gabriel, 75008
– Face au 2, place de la Reine Astrid, 75008
– Face au 39, avenue Trudaine, 75009

2 – Le canon du Palais-Royal

Si l’on ouvre l’oeil, au beau milieu des somptueux jardins du Palais-Royal, on peut apercevoir un petit canon fixé sur un socle en pierre. Grâce à un ingénieux procédé élaboré par un horloger, le canon a été programmé pour tonner tous les jours à 12h pile, et ce jusque dans les années 1990. Aujourd’hui, on peut encore y lire la citation gravée : “Je ne compte que les heures heureuses.” : un sacré gourmand, cet horloger !

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Où ? Jardin du Palais-Royal, 75001

3 – Les repères de nivellement

Pas évident de croiser sur son chemin – sans risquer d’attraper une scoliose – ces plaques en fonte de forme rectangulaire dissimulées à nos pieds, en bas des immeubles ou des quais. Ces repères altimétriques, datant pour les plus anciens du 19ème siècle, ont permis à la Ville de Paris, au moment où a commencé à se construire le réseau de distribution de l’eau et des égouts, de connaître le nivellement et calculer alors les pentes nécessaires à l’écoulement de l’eau. Astucieux !

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Où ? Rue des Grands-Augustins, 75006 (sans doute le repère le mieux conservé de la capitale)

4 – Le dernier urinoir de Paris

A la fin du 19ème siècle, la mairie décida d’installer un certain nombre d’urinoirs publics pour ces messieurs, afin de rendre les rues un peu plus propres. Progressivement, ces urinoirs circulaires à une ou deux places ont disparu au profit des toilettes publiques mixtes… par souci d’équité peut-être ?! Il n’en demeure pas moins que le bonheur des “unes” a fait le malheur des autres et qu’il ne nous est parvenu qu’un seul et unique vestige de ces vespasiennes à ciel ouvert. Une ultime occasion pour la gente masculine de se soulager à l’air libre !

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Où ? Boulevard Arago, 75014

5 – Le manège à bras du square Ranelagh

Le privilège de vivre dans l’une des plus belles villes du monde, c’est d’avoir à portée de main des choses tout à fait inédites, comme ce dernier manège de chevaux de bois sans moteur, que l’on tourne à la manivelle par la force des bras. Les enfants, munis d’une petite baguette en bois, à califourchon sur les petits chevaux, doivent tenter d’attraper les anneaux suspendus au-dessus de leurs têtes pour avoir droit à un tour gratuit (le célèbre jeu de la ficelle !). A la simple vue de ce carrousel qui n’a cessé de tourner depuis 1870, vous retomberez immédiatement en enfance !

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Où ? Jardin du Ranelagh – 1, avenue Prudhon, 75016

6 – L’avertisseur d’incendie de la rue Sévigné

Pour prévenir les incendies, des bornes publiques d’appel de couleur rouge vif ont été disséminées dans Paris dès la fin du 19ème, permettant aux habitants d’entrer directement en contact avec la caserne de pompiers la plus proche, en cas d’urgence. Il suffisait de briser la glace d’une petite fenêtre pour ouvrir le boîtier et voir aussitôt débarquer nos soldats du feu aguerris. Il ne reste plus aujourd’hui qu’une seule de ces bornes, placées à l’entrée de la caserne de Sévigné, par devoir de mémoire.

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Où ? 7, rue de Sévigné, 75004

7 – Les derniers pèse-personnes

Au milieu du 19ème siècle, encouragés par les prescriptions des médecins, les Parisiens – pour ne pas dire les Parisiennes – commencent à surveiller de près leur ligne. Or, il est encore trop tôt dans les mentalités pour en faire une affaire privée : la pesée s’effectue donc aux yeux de tous sur des bascules automatiques publiques au détour des quais du métro et parcs parisiens. Pour ceux qui ne redoutent guère les balances, on trouve encore un de ces anciens pèse-personnes au Jardin du Luxembourg.

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Où ? Jardin du Luxembourg, 75006

8 – Les derniers mètres étalon

Au moment de la Révolution française, vers la fin du 18ème siècle, on essaya en France d’uniformiser progressivement notre système de poids et de mesures par l’instauration du système métrique répandu aujourd’hui dans le monde entier. Pour familiariser la population avec ces nouvelles unités de mesure, 16 mètres étalons furent installés un peu partout dans la ville. Seules deux de ces règles de marbre demeurent encore visibles aujourd’hui dans la capitale, pour ceux qui voudraient éventuellement prendre leurs références !

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Mètre étalon présent sur la façade du ministère de la Justice

Où ?
– Sur la façade du ministère de la Justice – Place Vendôme, 75001
– Sous des arcades près de l’entrée du Sénat – 36, rue de Vaugirard, 75006 (le seul à avoir préservé son emplacement d’origine)

9 – Les cadrans solaires

La Ville Lumière abrite de nombreuses traces d’anciens cadrans solaires permettant aux habitants d’avoir une meilleure notion du temps : on en recense encore plus d’une centaine dans la capitale. Plus très utiles à notre époque avec tous les moyens que nous avons, mais ces cadrans creusés dans la pierre sont tout à fait pittoresques. Un véritable jeu de piste dans la ville si l’on s’amuse à collecter les différentes maximes qui y sont inscrites !

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Où ? Rue de l’Abreuvoir, 75018 (entre autres)

10 – Les derniers lampadaires rouge pompier

Aux abords des casernes de pompiers de la ville, on peut encore voir de longs candélabres d’époque noirs aux vitres teintées de rouge vif. L’inscription “sapeurs pompiers” qui y figure en transparence nous laisse aisément deviner leur usage premier : ces lampadaires permettaient en effet de rendre visibles les casernes de nuit. Aujourd’hui, il est rare de voir des casernes qui en sont encore équipées : dommage, avec cette petite touche de couleur, on se serait presque cru à Amsterdam !

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Où ? Square Violet, 75015

11 – Les fontaines Wallace

Ces petites fontaines d’eau potable publiques – pour la plupart, en fonte peintes en vert – n’ont rien de particulièrement parisien ni même français, et pourtant elles sont souvent caractéristiques aux yeux des touristes étrangers du charme de la ville. En fait, elles ont été implantées un peu partout dans le monde vers la fin du 19ème siècle sous l’initiative d’un philanthrope britannique pour éviter aux plus démunis de tomber dans l’ivrognerie. Mais, la Ville Lumière peut se vanter d’avoir été la première à les obtenir !

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La fontaine Wallace de la place de l’Émir-Abdelkader dans le 5ème
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La fontaine Wallace or jaune de l’esplanade Pierre-Vidal-Naquet dans le 13ème
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La fontaine Wallace en applique de la rue Geoffroy-Saint-Hilaire dans le 5ème

Où ?
Seules cinq fontaines ont été peintes en couleurs vives :
– Rue Jean-Anouil, 75013 (en rose)
– 66, avenue d’Ivry, 75013 et au Parc des expositions, 75015 (en rouge)
– Esplanade Pierre-Vidal-Naquet, 75013 (en jaune)
– Place Pierre-Riboulet, 75013 (en bleu)

Seule une fontaine prend la forme d’une applique (le long d’un mur) : rue Geoffroy-Saint-Hilaire, 75005 (à l’angle de la rue Cuvier)