Un grand escalier d’honneur au sommet duquel trône un immense cliché de Carole Bouquet signé Harcourt. Pas de doute, nous sommes bien dans le nouveau repaire du studio créé en 1934 par Cosette Harcourt. À la fois studio de photographie, salon de thé, restaurant et espace d’exposition, ce vaste hôtel particulier est un condensé de l’état d’esprit soufflant sur le studio. Petit tour du propriétaire.

Au premier étage, le Café Harcourt par Dalloyau

Prenez d’un côté un éminent studio de photographie qui a donné ses lettres de noblesse au portrait en noir et blanc, de l’autre une maison de gastronomie dont l’histoire remonte à Louis XIV, et vous obtiendrez le Café Harcourt by Dalloyau. Géré conjointement par les deux maisons, ce petit restaurant d’à peine 25 couverts se propose d’accueillir ses visiteurs à l’heure du déjeuner ou du thé, dans un salon façonné à l’image des photographies du studio : lumineux, élégant, harmonieux.

La décoration est, en effet, particulièrement soignée. Clairs-obscurs et projecteurs, architecture tout en courbes, et mobilier alliant fauteuils en cuir et petites tables de réception, le lieu offre un cadre intimiste. Son agencement parfaitement mené se marie très bien avec la réserve apparente des portraits exposés sur les murs.

Du côté des assiettes, le jeune café semble déjà avoir l’aisance d’un vieux loup de mer. Et pour cause, deux chefs de renom se cachent derrière les créations proposées sur la carte : Pierre Koch, qui a fait ses armes dans plusieurs restaurants étoilés de l’est de la France et du Luxembourg, est à l’origine des “Instants Salés” ; de son côté, Jérémy Del Val, champion de France des Desserts 2014 et figure montante du monde de la pâtisserie, s’emploie à élaborer des desserts aux saveurs uniques.

Les tarifs restent, quant à eux, très honnêtes au regard de la qualité de la cuisine. Comptez 25 euros pour un bœuf confit en cocotte accompagné de fois gras ou 18,50 euros pour un bun de saumon aux herbes préparé par le chef. Concernant les “Instants sucrés”, la carte propose quelques unes des douceurs phares de la maison Dalloyau, tel que le “Délice du Chef” ou un échiquier tout en chocolat. Mention spéciale au “Harcourt”, un savoureux gâteau au chocolat créé spécialement pour le café.

À la découverte de l’univers Harcourt

En plus des deux studios photo au sein desquels l’histoire Harcourt continue de se façonner tous les jours, un espace d’exposition, au deuxième étage, se consacre à son passé, ses souvenirs et sa légende.

Dans une scénographie jouant sur les lumières, les couleurs et les lignes, les visiteurs apprécieront quelques uns des portraits les plus emblématiques du Studio Harcourt, accompagnés d’oeuvres plus insolites qui donnent à voir la prestigieuse maison sous un nouvel oeil. On y découvre que le Studio Harcourt ne se cantonne pas toujours aux photographies en noir et blanc qui ont fait sa renommée, qu’ils savent aussi sortir des sentiers battus, expérimenter.

Un cliché de Doc Gynéco dans la peau du révolutionnaire Marat nous montre l’inclination de la maison à mettre en scène, comme au cinéma, ses sujets. Une photographie d’Hedwige, la chouette d’Harry Potter, illustre sa capacité à investir les icônes de la pop-culture. Un portrait du lapin Duracell, enfin, nous prouve que le studio sait se donner du bon temps. Entre salle d’exposition et cabinet de curiosités épuré, le lieu nous laisse découvrir un nouveau visage du studio qui a capturé le regard de Michèle Morgan, Charles de Gaulle, Laëtitia Casta ou encore Edith Piaf.

Informations pratiques :
Studio Harcourt
6 rue de la Lota, 75016
Métro : Rue de la Pompe (ligne 9), Avenue Henri-Martin (RER C)
Le Café Harcourt by Dalloyau est ouvert du mardi au samedi de 10h à 18h et peut être privatisé.

Photos et texte : Cyrielle Didier