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4 trésors du Moyen Âge à découvrir dans le Quartier latin

Par Lisa B

Situé contre la montagne Sainte-Geneviève, le Quartier latin – dans le 5e arrondissement – s’impose comme le berceau de l’histoire de la capitale. Eglises, universités… Partons pour un voyage dans le temps, à la découverte de quatre trésors tout droit hérités du Moyen Âge

Le Collège des Bernardins

Le Quartier latin est avant tout celui de l’enseignement et des études ! Jusqu’au XIIIe siècle, les monastères occupent cette fonction pédagogique avant qu’ils ne soient remplacés par les universités. Suivant cette révolution intellectuelle européenne, Paris est l’une des premières à fonder son université et jouit alors d’une renommée mondiale ! En 1248, quelques années après la fondation de l’Université de Paris, la construction du Collège des Bernardins débute. Le projet est porté par Étienne de Lexington, abbé de Clairvaux, pour y accueillir des moines envoyés par le pape Innocent IV. L’architecture répond au modèle des abbayes cisterciennes pour ne pas détourner les religieux de leurs études et de leur retraite spirituelle. Ce rayonnement intellectuel des établissements de la capitale persiste jusqu’à la Révolution. Puis, après quatre siècles d’occupation monastique, le collège des Bernardins est vendu comme bien national. Il est par la suite employé pour de nombreux usages : prison pour bagnards, grenier à sel, école chrétienne, caserne de pompiers pendant 150 ans ou même internat pour l’école de police. Il faut finalement attendre le rachat du site par le Diocèse de Paris et six ans de rénovation pour que ce joyau du Moyen-Age soit visible du public. Les curieux et férus d’histoire sont invités à parcourir la nef baignée de lumière, offrant une perspective unique.

Collège des Bernardins
20, rue de Poissy, 75005
Métro : Cardinal Lemoine (ligne 10)

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Photo : Collège des Bernardins.

Le lycée Henri IV

Dissimulé derrière d’imposantes portes cochères, le lycée Henri IV cache bien des secrets. Fondé au XVIIIe siècle, il a reçu sur ses bancs d’illustres personnages tels que Guy de Maupassant, Alfred de Musset ou encore Prosper Mérimée. L’ancien chef d’Etat Georges Pompidou y a même dispensé des cours de lettres supérieures.
Mais avant de former l’élite à travers les siècles, le lycée Henri IV était une église, puis une abbaye. La légende raconte que Clovis, le Roi des Francs, aurait décidé de fonder un monastère royal sur la montagne Sainte-Geneviève en l’an 506, fort de sa victoire sur les Wisigoths. Il y est inhumé en 511 avant que son épouse Clotilde ne poursuive le projet. Elle bâtit alors une abbaye qui accueille, quelques temps plus tard, les reliques de Sainte-Geneviève. Longtemps occupée par des chanoines pour leurs enseignements rhétoriques et théologiques, l’abbaye devient un lieu d’instruction publique après la Révolution. L’établissement connaît d’ailleurs plusieurs appellations : École Centrale du Panthéon, Lycée Napoléon, Lycée Corneille, avant de devenir lycée Henri IV. Ouvert pour des visites guidées et lors des journées du patrimoine, le lycée permet aux visiteurs de découvrir un lieu unique au cœur de la capitale. La bibliothèque pourvue de 8 000 ouvrages, la salle des médailles ou son parloir nous plongent dans un véritable cours d’histoire vivant, du Moyen Âge à nos jours. De cette période subsistent notamment le réfectoire, les cuisines, la tour Clovis et le cloître.

Lycée Henri IV
23 Rue Clovis, 75 005
Métro : place Monge (ligne 7)

Le lycée Henri IV et son cloître. Crédit photo : Lycée Henri IV

La Sorbonne

Lieu incontournable du Quartier depuis des siècles, la Sorbonne n’a pas toujours connu une telle renommée. Elle naît en 1257 grâce à Robert de Sorbon, maître en théologie et chanoine. Particulièrement brillant, il se fait remarquer par Louis IX et devient son chapelain, le religieux le plus proche du souverain. Particulièrement sensible aux questions d’éducation et conscient des inégalités sociales sur l’accès à la formation, il décide de créer une institution dirigée par des ecclésiastiques et dispensant un enseignement gratuit. Pour l’époque, cette idée est complètement inédite ! Jusque là, les moines conservaient jalousement ces privilèges… C’est ainsi que “la maison des pauvres écoliers de Robert de Sorbon” accueille une quinzaine d’élèves désargentés pour suivre des cours de théologie. Peu à peu, le collège obtient une véritable notoriété et devient le symbole de l’intellect et des débats d’idées. À la fin du Moyen-Age, près de 20 000 élèves étudient au collège de la Sorbonne, qui devient “la Sorbonne”, la faculté de théologie. Élève puis proviseur de l’établissement, Richelieu décide au XVIIe siècle de le rebâtir à ses frais et l’agrandir. Selon son souhait, il est inhumé en 1642 dans la crypte qui se situe dans la chapelle. Ouverte aux visites, l’intérieur de la Sorbonne est à couper le souffle. Bibliothèque, grand amphithéâtre, escaliers richement décorés, colonnes et fresques enchantent étudiants et visiteurs. 

La Sorbonne 
1 Rue Victor Cousin, 75005
Métro : Cluny-La Sorbonne (ligne 10)

L’intérieur de la Sorbonne. Photo : Kiev.Victor / Shutterstock.com

L’église Saint-Séverin

Enfin, pour terminer notre balade, arrêtons-nous à l’église Saint-Séverin. Exemple typique du style gothique, ce lieu de culte possède l’une des plus vieilles cloches de Paris, fabriquée en 1412. Elle est également l’une des plus anciennes églises paroissiales de la rive gauche puisque sa première édification remonte au VIe siècle. En effet, une chapelle avait été construite à l’emplacement où le moine ermite Saint-Séverin venait prier. Depuis, l’édifice a connu de nombreuses transformations… largement aidé par les différentes destructions orchestrées au cours des siècles, notamment par les Vikings. C’est au XIIIème siècle que l’église commence à prendre l’apparence qu’on lui connaît aujourd’hui, avant d’être agrandie pendant la guerre de Cent Ans. Au cours de la Révolution, elle est miraculeusement épargnée et sert même de dépôt de poudre. Ce cadre tout à fait exceptionnel est richement décoré de peintures d’Hippolyte Flandrin, élève d’Ingres à Rome. Ses vitraux et ses colonnes torsadées ne cessent d’émerveiller les amoureux du patrimoine à travers le temps.

Eglise Saint-Séverin
1 rue des Prêtres-Saint-Séverin, 75005
Métro : Cluny-La Sorbonne (ligne 10)

L’église Saint-Séverin, l’une des plus anciennes de Paris

 

Lisa Back

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