fbpx

A la découverte de la jolie ville de Rouen

Par Leonard

L’une des plus vieilles rivales de Paris n’est pas à chercher du côté des rives du nord de la méditerranée, à Marseille, mais bien le long de la Seine, à Rouen ! Fort d’un passé très florissant, que l’on remarque à travers son riche patrimoine, Rouen est considérée comme l’une des grandes capitales culturelles européennes. La cité normande fait également figure de pôle d’attraction majeur pour la jeunesse. Sans aucun doute, Rouen est l’un de nos grands coups de cœur (après Paris bien sûr…).

Une ville de caractère

Traversée par la Seine, et située à quelques encablures de l’estuaire qui s’ouvre vers l’Atlantique, Rouen bénéficie depuis ses origines d’une localisation idéale, favorable à son essor commercial. Rouen devient, dès le XIIIe siècle, une grande ville manufacturière, fleuron de l’activité textile, spécialisée notamment dans la production de draps. La prospérité de Rouen repose alors principalement sur le commerce fluvial de la Seine, et peut compter sur de réels débouchés commerciaux, avec Paris, bien sûr, mais aussi avec tout le nord de l’Europe. Rouen est au centre du monde entre les XIIIe et XVe siècles !

rue eau de robec. Crédit : Léonard Barbulesco-Vesval

Signe de cette prospérité, le centre-ville connaît un essor démographique fulgurant et Rouen devient la deuxième ville la plus peuplée du royaume, après Paris, au moyen âge. On devine encore aisément, en se baladant dans le centre-ville, le dynamisme de la ville à l’époque médiévale : maisons à pans-de-bois, ruelles sinueuses où étaient établies d’anciennes boutiques, et surtout présence de nombreux et somptueux édifices religieux (Saint-Maclou, l’abbatiale de Saint-Ouen, Notre-Dame… : Rouen est ainsi surnommée la « ville aux cents clochers »). Tous ces legs architecturaux portent le témoignage d’un passé très prospère. Le gros-horloge, joyau doré de l’architecture civile, sous lequel traversent fièrement les Rouennais depuis 1389, est en cela le symbole de la ville de Rouen.

rouen-paris-zigzag
Maison gothique, près de l’église Saint-Maclou. Crédit : Léonard Barbulesco-Vesval
Eglise Saint-Maclou. Crédit : Léonard Barbulesco-Vesval

Toujours au moyen âge, c’est à Rouen, capitale du pouvoir anglais et normand lors de la Guerre de Cent-ans (1337-1453), que Jeanne d’Arc a été jugée, et brûlée le 30 mai 1431. Témoignage de cet événement marquant dans l’histoire de France, une croix, est installée à l’emplacement de l’ancien bûcher, sur la place du Vieux marché, au centre de Rouen. Hasard de l’histoire ou malédiction, la fin de la Guerre de Cent-ans marque une période de déclin pour Rouen, et son intégration définitive au royaume de France… malgré la persistance d’une forte identité normande…

D’un point de vue politique, Rouen est en effet considérée, depuis la proclamation du duché de Normandie, en 911, comme la capitale du pays normand, malgré la concurrence de Caen, plus au sud. Preuve de la centralité politique de la ville, le parlement de Normandie est installé à Rouen, à partir de 1515. C’est au sein de cette institution que les privilèges de la province normande sont défendus avec véhémence par les parlementaires, sous l’Ancien Régime, ce qui participe à l’affirmation d’une véritable identité normande, encore très vivace de nos jours.

Place du vieux-marché, où fut brûlée Jeanne d’Arc.
rouen-parlemement-paris-zigzag
Ancien parlement de Rouen, symbole des libertés normandes. Le vieux bâtiment, de style renaissance, remonte à la fin du XVe siècle. Crédit : Léonard Barbulesco-Vesval

Une ville animée et culturelle

Passées les tribulations de l’histoires, Rouen reste encore aujourd’hui une ville phare de la Normandie. Pôle d’attraction majeur, du fait de la présence d’une université reconnue, Rouen vit au rythme d’une jeunesse festive.

A cela s’adjoint une offre culturelle à la pointe, constituée en particulier du très riche Musée des beaux-arts. Dans un magnifique bâtiment du XIXe siècle, une grande diversité de toiles, d’auteurs locaux mais aussi européens, fait la renommée internationale du musée. On peut notamment admirer des scènes de genre des XVII-XVIIIe siècles, des chefs d’œuvre de l’impressionnisme normand du XIXe, des tableaux réalistes, mais aussi des œuvres d’art contemporaines. Le tout intégré à une scénographie stimulante, suivant un fil chronologique et prenant place dans un très large espace muséal. Le musée d’Orsay ou le Petit-palais à Paris en seraient presque jaloux !

rouen-musée-des-beaux-arts
musée des beaux arts. Le “jardin des sculptures”. Crédit : Léonard Barbulesco-Vesval

Rouen, à l’instar d’Honfleur et de Giverny, est l’un des berceaux de l’impressionnisme. Du haut de la colline Sainte-Catherine, Claude Monet aimait ainsi brosser le tableau de Rouen et de la Seine.

L’île Lacroix ©CLancien et CLoisel – Musée de la Ville de Rouen

Des musées, plus confidentiels, se révèlent également des mines d’or culturelles, uniques en leur genre en France. Rouen possède ainsi un musée de l’éducation, installé dans un ancien immeuble du XVIe siècle, un musée de la médecine, ou encore un insolite musée de la ferronnerie. Surtout, nous vous invitons également à vous plonger dans l’intimité de l’écrivain Pierre Corneille, natif de Rouen, et dont sa vie (à travers ses objets du quotidien) et son œuvre sont exposées dans son ancienne habitation.

Musée de l’éducation à Rouen.

Bref, ne tardez plus, Rouen est la ville culturelle par excellence, articulant avec justesse un patrimoine historique parfaitement sauvegardé (malgré les tumultes des bombardements de la seconde guerre mondiale) et une offre culturelle moderne qui ferait pâlir d’envie la plupart des grandes capitales européennes. A une heure trente de Paris, Rouen vous invite à un voyage dans le temps mémorable ! Par le train, ou la voiture, n’hésitez pas non plus à pousser vers les falaises d’Etretat, au nord, ou vers Honfleur, et la côte fleurie au sud. La Haute-Normandie offre une richesse paysagère et culturelle absolument exceptionnelle, à une centaine de kilomètres de Paris seulement.

Infos pratiques :
Accessible en train depuis la gare Saint-Lazare (1h30 de trajet) ou en car Flixbus (2h 30 de trajet).

A lire également :
Honfleur, une balade maritime et artistique
Verneuil-sur-Avre, bourgade au charme normand
Gisors, une cité normande aux portes de l’île de France

Crédot illustration de Une : Le Gros-horloge. Flickr @isamiga76