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A la découverte du délicieux parc Sainte-Périne

Par Leonard

Dans le sud du XVIe arrondissement de la capitale, se niche un vaste espace vert, de presque 6 hectares, aux allures de forêt giboyeuse. Et pourtant, ce petit coin de paradis, à l’origine ancienne et à la dimension esthétique incontestable, faillit être définitivement rasé, il y a peu…

A l’origine, un domaine monastique…

Situé en dehors des anciennes frontières de Paris, le parc était la résidence de campagne, à l’époque médiévale, des abbés de Sainte-Geneviève. La propriété était alors immense et s’étendait de la Seine à l’actuel boulevard Exelmans. Toutefois, le domaine fut vendu comme bien national, lors de la Révolution, et largement démantelé.

Il faut attendre les années 1850 seulement pour que l’on s’intéresse de nouveau à cet espace, quasiment laissé à l’abandon jusque là. L’institution hospitalière Sainte-Périne, établie dans le village de Chaillot, réaménage le domaine pour en faire un magnifique parc, propice au calme et au repos des hospitalisés convalescents.

Cédé gratuitement à la mairie de Paris en 1977, le parc de Chaillot est aujourd’hui, pour une grande part, un jardin public.

Un vaste parc “sauvage”

Paradis des enfants et lieu idoine pour les sorties en famille, le parc Sainte-Périne est également une réserve naturelle rare, aux allures de forêts de sauvage. Tout autour du parc, un long chemin, bordé de chênes multiséculaires, d’hêtres et de hautes herbes, vous donnera l’impression de traverser une forêt luxuriante. A l’instar de la petite ceinture du Ranelagh, Sainte-Périne est ainsi un vrai refuge pour la biodiversité, et est classé comme espace vert protégé. Le parc offre une véritable échappée bucolique, et ce à seulement quelques centaines de mètres… du périph’!

Sainte-Périne est l’un des grands poumons verts du XVIe arrondissement (avec le bois de Boulogne et le jardin du Ranelagh). Pourtant, c’est un parc qui fut menacé de destruction à plusieurs reprises…

Un parc menacé… 

En 2006, le maire de Paris de l’époque, Bertrand Delanoë, souhaite la construction de 210 logements, destinés au personnel hospitalier (en fait surtout aux cadres administratifs) de l’hôpital Chardon-Lagache. Ce plan d’urbanisme suscite une importante polémique, et mobilise, à son encontre, une vaste coalition de riverains, politiques (de droite et de gauche) opposée au bétonnage de l’un des rares parcs boisés de la capitale.

Après de nombreux débats houleux, et face à l’inflexibilité des écologistes et des riverains, la démolition du parc est finalement repoussée… L’épilogue de l’affaire devrait être heureux, puisque, fidèle à son engagement d’offrir 30 hectares d’espaces verts supplémentaires à Paris, l’Hôtel de Ville semble avoir abandonné le projet urbanistique de Sainte-Périne. Mieux, depuis juillet 2018, le parc Sainte-Périne s’est même étendu d’un 1,6 hectares et figure parmi les espaces les mieux protégés de la capitale !

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Crédit : Léonard Barbulesco-Vesval.

Signe de l’attachement des Parisiens pour leur parcs et espaces verts, la protection de Sainte-Périne fut ainsi le théâtre de l’un des plus grands combats citoyens menés par les habitants de ce quartier ces dernières années…

Infos pratiques : 
120 avenue de Versailles, Paris 16
Métro : Chardon-Lagache (ligne 10)
RER : Javel (ligne C)
horaires d’ouverture : parc ouvert 24h/24.

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Crédit photo de Une : Léonard Barbulesco-Vesval. L’ancienne institution Sainte-Périne, surplombant le parc.