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Toulouse : une journée d’été dans la Ville rose

Par Romane Fraysse

Pour une escapade loin de la capitale, rendez-vous dans la Ville rose. Avec ses ruelles médiévales, son architecture gothique méridionale, son esprit convivial et bien sûr… sa célèbre brique ! Nous vous emmenons faire un tour chez les capitouls durant une journée d’été, afin de découvrir ses monuments historiques et ses adresses chaleureuses.

L’emblématique basilique Saint-Sernin

La visite peut commencer sur la jolie place Saint-Sernin, avec ses cafés, son square et bien sûr, sa monumentale basilique qui demeure le plus important édifice catholique de Toulouse et l’une des plus grandes églises romanes conservées en Europe. Construite à la fin du XIe siècle, elle est liée au martyre de saint Saturnin, qui, selon les récits, aurait été attaché à un taureau par les païens, et traîné jusqu’à cette place. Edifice majeur durant le Moyen Âge, la basilique conserve aujourd’hui plusieurs fresques datant de 1180, 128 reliques et 260 chapiteaux romans.

La basilique Saint-Sernin – © Romane Fraysse

Une promenade sur la place vous permettra de découvrir plusieurs immeubles typiquement toulousains avec leur architecture en briques, le lycée Saint-Sernin qui loge dans un ancien hôtel particulier datant du XVIIIe siècle, ou encore le musée Saint-Raymond qui conserve des collections archéologiques, de la protohistoire au haut Moyen Âge. Et pour prendre un café matinal, rien de mieux que son café caché dans un coin de verdure.

Une traversée médiévale dans la rue du Taur

Nous vous parlions du martyre de saint Saturnin, traîné par un taureau dans les rues toulousaines… Cela donne un indice sur le nom éloquent d’une des plus célèbres voies médiévales de Toulouse. En quittant la place, vous pourrez la traverser et découvrir de nombreux édifices construits dès le XIII siècle, dont plusieurs collèges médiévaux, des hôtels particuliers, ainsi que la fameuse église du Taur, qui est l’un des derniers témoignages du style gothique méridional.

La rue du Taur – © Romane Fraysse

Si vous souhaitez y faire escale plus tard dans la journée, rendez-vous à sa cinémathèque, qui propose un cinéma en plein air dans sa cour durant l’été. Juste à côté, la Cave Po’ propose quant à elle des spectacles en tout genre dans sa cave en briques, mêlant la musique à la poésie.

Les monuments cachés de la rue du Périgord

La chapelle des Carmélites – © Romane Fraysse

Mais avant de vous arrêter dans la rue du Taur, prenez donc la rue de Périgord qui fait face à la cinémathèque. C’est là que deux beaux monuments se cachent et peuvent facilement passer inaperçus. Parmi eux, la chapelle des Carmélites, un ancien édifice catholique du XVIIe siècle décoré de splendides fresques baroques sur les murs et sur la voûte.

La salle de lecture de la bibliothèque d’étude et du patrimoine

Non loin de là, la bibliothèque d’étude et du patrimoine cache, elle aussi, bien son jeu. Son bâtiment blanc de style Art déco ne laisse pas présager que sa salle de lecture est dotée d’une splendide coupole ornée d’une immense rosace colorée.

Un déjeuner sur les terrasses du marché Victor Hugo

Les terrasses du marché Victor Hugo

Au bon Graillou, Chez Attila, L’Impériale, Le Louchebem ou Le Magret… Depuis plusieurs décennies, plusieurs restaurants campent au premier étage du marché Victor Hugo, pour composer des plats à partir de ses produits. L’occasion, aussi, de surplomber la ville avec sa terrasse ombragée qui longe toute une partie des halles.

L’incontournable place du Capitole

Certes, les Toulousains ne sont pas vraiment habitués à fréquenter le Capitole et ses terrasses à touristes… Néanmoins, si vous ne connaissez pas la ville, cette place centrale reste un passage obligé ! Créée au XVIIIe siècle, cette place royale symbolisait le pouvoir des capitouls, les consuls de Toulouse, en devenant le cœur des activités de la cité : marchés alimentaires et fêtes traditionnelles s’y déroulaient tout l’année – jusqu’à devenir la place de la guillotine durant la Révolution française.

La place du Capitole

En passant au centre de la plage, vous pouvez découvrir la célèbre croix de Toulouse dessinée par Raymond Moretti et ornée de douze signes du zodiaque. Le peintre a également peint 29 tableaux consacrés à l’histoire de la ville qui décorent les plafonds des arcades.

La fraîcheur du cloître des Jacobins

En vous dirigeant vers le fleuve de la Garonne, faîtes un détour vers le couvent des Jacobins, dont l’architecture est là aussi typique du gothisme méridional. Avec ses 80 mètres de long, l’église en impose : à l’intérieur, on découvre ses fameux « palmiers » composant la voûte, un chef-d’œuvre unique au monde qui s’élève à plus de 28 mètres de haut.

Le cloître des Jacobins

Avec ses quatre galeries, ses chapiteaux sculptés et son jardin carré, le cloître du XIVe siècle demeure un espace calme et frais. Une petite terrasse permet ainsi d’y faire une pause agréable.

Les rayonnantes berges de la Garonne

Si vous ne comprenez pas pourquoi Toulouse est surnommée « Ville rose », allez vous promener sur les berges de la Garonne jusqu’au pont Saint-Pierre. C’est là, seulement la luminosité du soleil, que les briques des murs longeant le fleuve vous paraîtront virer de l’orange vers le rose.

Les berges de la Garonne

Sieste sur l’herbe, rendez-vous festif ou balade au bord de l’eau… ces berges ensoleillées demeurent un lieu convivial, en retrait de la ville. Pour rejoindre le pont, un passage vers la place Saint-Pierre n’est pas de refus. C’est là que se trouve Chez Tonton, une véritable institution toulousaine où le pastis est servi… au mètre ! De quoi prendre un petit remontant avant de traverser la Garonne. Pour l’été, le pont Saint-Pierre a d’ailleurs été entièrement coupé à la circulation des voitures pour être piétonnisé.

Les modernités du musée des Abattoirs

Certes, le nom n’est pas très séduisant… Comme vous vous en doutez, ce bâtiment patrimonial abritait les anciens abattoirs de la ville, au XIXe siècle. Mais depuis 2000, il a été transformé en un splendide musée proposant des expositions d’art moderne et contemporain.

La Dépouille du Minotaure en costume d’Arlequin, Pablo Picasso, 1936, au musée des Abattoirs

Ses riches collections présentent également des œuvres de Jean Dubuffet, Alberto Burri, Vasarely, Arman, Brassaï, César, Marcel Duchamp, Henri Michaux ou Robert Mapplethorpe. Et bien sûr, La Dépouille du Minotaure en costume d’Arlequin, le monumental rideau de scène de Pablo Picasso qui est exposé dans le hall.

Un dîner au bord de l’eau

En sortant du musée des Abattoirs, vous pouvez poursuivre votre promenade vers la Garonne en traversant le jardin Raymond VI. L’occasion de découvrir les anciens remparts de la ville romaine jusqu’au belvédère qui surplombe le fleuve. Là, une petite passerelle vous permet de passer au-dessus de l’eau et de contempler l’immense barrage hydraulique du Bazacle.

La péniche Horizon

En continuant, le chemin vous ramène aux berges qui font face au centre-ville. Selon vos envies, vous pouvez décider de prendre un apéritif au bord du fleuve ou faire un tour sur la grande roue. Et s’il est l’heure de dîner, le restaurant de la péniche Horizon vous permet de déguster la cuisine locale tout en traversant la Garonne. Pour ceux qui ont le mal de mer, on vous conseille une autre adresse, mais il faudra simplement marcher encore quelques mètres. Cela en vaut tout de même la peine, puisque le restaurant l’Ecluse dispose d’une terrasse calme sur l’île du Ramier…. Avec une vue imprenable sur le fleuve et son Pont-Neuf en briques – vous vous en doutiez – datant du XVIe siècle !

Romane Fraysse

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