
C’est l’une des institutions du quartier de la Bastille. Spécialisée dans la cuisine alsacienne, cette brasserie ouverte en 1864 a gardé son charme grâce à ses salles classées de style Art nouveau.
Prôner la culture alsacienne
En 1864, un Alsacien dénommé Frédéric Bofinger ouvre un petit bistrot dans la rue de la Bastille. Avec la guerre de 1870, un bon nombre de Français quittent également la région de l’Est, qui vient de passer sous le contrôle des Allemands : la culture alsacienne s’impose alors progressivement dans la capitale. Face au succès de sa cuisine, Bofinger achète plusieurs commerces voisins et étend son établissement en une vaste brasserie en 1900.

Parti à la retraite, c’est son gendre Albert Bruneau qui reprend l’affaire : entre 1919 et 1921, la brasserie est entièrement réaménagée dans un style Art nouveau par l’architecte Legay et le décorateur Mitgen. Une fois ce vaste chantier mené, l’établissement ne change pas durant six décennies, et gagne en renommée dans le Paris de la Belle Époque.
Entre succès et désordresÂ
Au cours du XXe siècle, la brasserie de la rue de la Bastille devient une institution parisienne où manger une cuisine alsacienne traditionnelle. On la connaît notamment pour sa fameuse choucroute concoctée selon la recette familiale, avec son confit d’oie et ses harengs de la Baltique. Malgré tout, les années 1980 vont chambouler son histoire : son gérant prend sa retraite, et l’établissement est victime d’un attentat orchestré par Action directe en 1981, qui y cause des dégâts matériels pour protester contre “l’orgie de la marchandise”. Mise en vente en 1982, la brasserie est finalement rachetée par trois restaurateurs : Georges Alexandre, Jean-Claude Vigier et Michel Vidalenc rénovent le lieu historique, qui est classé en 1984.

Une institution depuis la Belle EpoqueÂ
Aujourd’hui encore, celle que l’on nomme la brasserie Bofinger continue à servir ses plats alsaciens au coeur du quartier de la Bastille. On y trouve ainsi les oeufs en meurette au Pinot noir d’Alsace, la “choucroute Bofinger” arrosée au Crémant d’Alsace, ainsi qu’une grande carte de kirs, de vins et de whiskeys alsaciens. À côté de cela, la brasserie a généralisé sa carte en proposant des plats typiques de la cuisine française, comme les fameux escargots de Bourgogne, les plateaux de fruits de mer, ou le tartare de boeuf normand.

Brasserie Bofinger
5-7, rue de la Bastille, 75004 Paris
Ouvert tous les jours
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Image à la une : © Brasserie Bofinger