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Cet ancien “bar tabac” est devenu un restaurant gastronomique à la clientèle prestigieuse qui nous plonge dans les années 30 !

Restaurant Drouant © Drouant Restaurant Paris

Trouver une bonne adresse pour bien manger dans Paris est loin d’être la mission la plus compliquée. Quelles que soient ses envies, on peut être sûrs d’une chose : il y a toujours l’établissement qui nous convient. Encore faut-il savoir où chercher dans les nombreuses rues de la capitale. On peut par exemple être tentés de déjeuner à la table d’un restaurant historique de Paris, ceux qui servent avec plaisir les gourmets depuis plusieurs décennies. De la Tour d’Argent au Procope, les adresses emblématiques ne manquent pas…

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Restaurant et haut-lieu de la culture littéraire depuis un siècle

Dans la longue liste de ces établissements aussi historiques que l’Arc de Triomphe pour Paris, impossible de ne pas citer Drouant, ce célèbre restaurant situé dans le 2ème arrondissement, dans le quartier de l’Opéra Garnier. Un endroit dont les grands débuts remontent tout de même à 1880. C’est cette année-là que l’Alsacien Charles Drouant fonde un bar-tabac, un concept déjà avant-gardiste pour l’époque. L’établissement se démarque très vite en proposant alors des plateaux de fruits de mer en plein cœur de Paris. Avec son frère ostréiculteur en Bretagne, Charles Drouant organise ses livraisons parisiennes chaque semaine. Le quartier étant alors en plein essor, le bar-tabac va profiter de cette dynamique et se muer en véritable bistrot parisien. Le début du XXe siècle est aussi la période où l’identité nationale s’affirme : la France s’impose comme pays de la gastronomie en valorisant les produits du terroir et il y a désormais un véritable plaisir d’aller au restaurant. Les cafés et les salons débordent de parisiens en quête de rencontres et de célébrations. C’est dans ce contexte d’émulation que les Académies Goncourt et Renaudot élisent, respectivement en 1914 et 1920, Drouant comme temple des délibérations et remises de leurs prix. Accueillant des personnalités prestigieuses telles que Renoir ou Colette, le restaurant devient alors un établissement incontournable de la scène littéraire.

L’historique table ronde chère à l’Académie Goncourt © Drouant Restaurant Paris
L’historique table ronde chère à l’Académie Goncourt © Drouant Restaurant Paris

Une ambiance Art Déco intacte pour un endroit où il faut “voir et être vu”

C’est en effet ici, au premier étage autour d’une table ronde, que dix membres de l’académie Goncourt se retrouvent, depuis le 31 octobre 1914, tous les premiers mardis du mois dans le salon Goncourt pour discuter de l’actualité littéraire. À la rentrée, le jury Goncourt annonce une première puis une deuxième sélection de livres, et décide lors d’un déjeuner et d’un vote au début novembre le lauréat du prix Goncourt de l’année. Tout le processus se déroule dans le salon Goncourt du restaurant et s’est encore répété il y a quelques jours, pour sacrer Jean-Baptiste Andrea et son œuvre Veiller sur elle. Quant au prix Renaudot, il a été remis cette année à Ann Scott pour Les Insolents. Comme le veut la tradition, c’est au pied du fameux escalier Art Déco “Ruhlmann”, réalisé en 1924 par Jacques-Émile Ruhlmann, qu’ont été annoncés les lauréats. Récemment rénové, l’endroit conserve toutefois les détails emblématiques de la décoration Ruhlmann, à savoir le sol en mosaïque de travertin, les boiseries en noyer ou encore la réédition de fauteuils d’époque… On y trouve aussi la majestueuse “Bibliothèque” accueillant les éditions originales Goncourt, ainsi que le plafond “Cocteau” rappelant les moulures inspirées de poissons et fruits de mer évocatrices du plafond d’origine. Un savant mélange entre patrimoine et modernité.

L’iconique escalier Ruhlmann © Matthieu Salvaing
L’iconique escalier Ruhlmann © Matthieu Salvaing

inscription

Des plats à dévorer comme de bons livres

Haut-lieu de la culture littéraire et artistique, mis à l’honneur le temps d’une scène dans Le Corniaud de Gérard Oury, le Drouant n’en reste pas une adresse gastronomique de premier plan. Toujours dans l’air du temps, la carte proposée par le Chef Romain Van Thienen revisite les classiques, comme le carpaccio de langoustines, la côte de veau grillée fondante et sa sauce au morilles ou encore la croustillante meringue au coeur de framboise et pointe d’estragon. Si la carte a de quoi donner le tournis tant les délices sont nombreux, l’établissement n’oublie pas de rendre hommage à sa nature littéraire, avec un menu Goncourt. Après avoir démarré par les traditionnelles huîtres, le reste du menu en 6 services se compose d’un homard Colette, d’un turbot Cocteau, d’un chevreuil Huysmans, d’un fromage Clos de Montmartre, avant de prendre fin sur des mirabelles Clavel. Comme de nombreux établissements, les Fêtes de fin d’année ne sont pas oubliées chez Drouant, avec des menus Noël et Nouvel An. Saumon fumé, noix de Saint-Jacques, foie gras, filet de bœuf et, bien entendu, bûche de Noël… le parfait repas de fêtes n’attend plus que vous !

Les huîtres Drouant et le homard Colette, deux incontournables de la maison © @drouantparis
Les huîtres Drouant et le homard Colette, deux incontournables de la maison © @drouantparis

 

Drouant Restaurant Paris
16-18 rue Gaillon
75002 Paris

 

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Image à la une : Restaurant Drouant © Drouant Restaurant Paris

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