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Ce château du XVIIe siècle réputé pour ses appartements fastueux accueillait régulièrement un Président de la République !

Château de Cormatin © Adobe Stock

Idéalement situé le long de la Voie verte, sur la route qui frôle la Grand Site de la Roche de Solutré et relie entre elles les deux prestigieuses abbayes de Tournus et de Cluny, le château de Cormatin se révèle être une étape de charme lors d’un séjour en Bourgogne du Sud grâce à ses jardins, ses douves, les miroirs d’eau ou ses appartements. Mais également une formidable porte d’entrée pour mieux comprendre le passé et l’importance de cette région historique de France. 

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L’art d’impressionner et de recevoir

Construit pour impressionner, ce somptueux château est intimement lié à la puissante famille du Blé. Rendue puissante suite aux guerres de religion, cette famille vit notamment l’un de ses membres, Jacques du Blé, être reçu à la Cour de France puis épouser la fille de Raymond Phélypeaux, Trésorier de l’Epargne et Secrétaire d’Etat, soit un des hommes les plus influents du moment. Mais c’est sous la direction de son père, Antoine du Blé, petit noble de la région devenu chef militaire puis gouverneur militaire de Chalon par Henri IV, que le château de Cormatin va voir le jour. S’il arbore un style Renaissance, l’édifice ressemble avant tout à une forteresse militaire, avec ses tourelles d’angles et ses canonnières. Mais si le château de Cormatin est aussi incontournable, c’est parce qu’il fait partie de ces édifices situés sur la Route des Châteaux de Bourgogne du Sud qui combinent à merveille forteresses médiévales et demeures élégantes. Parmi les pièces de choix, difficile de ne pas citer le monumental escalier de pierre de 20 mètres de haut, la cuisine du XVIIIe siècle, les opulents salons 1900 d’un directeur d’Opéra et, surtout, le plus fastueux appartement Louis XIII conservé en France. Pour ce qui est de la décoration, c’est Jacques du Blé, époux Claudine Phelypeaux elle-même proche de la reine Marie de Médicis, qui gère la décoration intérieure dans le goût de l’époque, en faisant notamment venir de Paris plus de soixante tableaux. Peints, sculptés, dorés du sol au plafond, les décors les plus fastes cohabitent à merveille au château de Cormatin. Surtout, ils offrent le témoignage le plus complet et le mieux conservé sur l’art décoratif à l’époque de Marie de Médicis pour en prendre plein les yeux.

La chambre du marquis Jacques du Blé © Flickr
La chambre du marquis Jacques du Blé © Flickr

Terrain romantique d’un célèbre poète

Le château avait pour mission d’impressionner, et il y parvient encore aujourd’hui. Rien d’anormal donc à tomber sous le charme du lieu à peine arrivé… d’autant plus quand d’illustres personnages ont connu la même sensation par le passé. Au début du XIXe siècle, Lamartine séduit la fille des propriétaires, Nina Dezoteux, épouse du comte de Pierreclau et un fils naît de ces amours. Plus tard, le poète reviendra souvent au château lorsqu’un de ses proches, Henri de Lacretelle, en hérite. C’est également ici qu’il écrit une importante partie de L’histoire des Girondins, avant de réunir à Cormatin ses amis politiques pour rédiger son programme républicain et socialiste. Celui-ci connaît un important retentissement européen lors des révolutions de 1848. Aujourd’hui encore, l’esprit de Lamartine veille sur le château, à l’image de cette statue érigée dans la cour, qui a de quoi surprendre… car elle est décapitée. C’est d’ailleurs en grand amateur de Lamartine que le Président de la République François Mitterrand se rendra régulièrement à Cormatin à partir de 1981. C’est aussi au château de Cormatin que naît Jacques de Lacretelle, grand écrivain français du XXe siècle, célèbre notamment pour sa série romanesque Les Hauts-Ponts, qui s’inspire du drame que fut pour sa famille la perte du domaine au profit de Raoul Gunsbourg. Ce compositeur devenu directeur de l’Opéra de Monte-Carlo va faire du château de Cormatin une des étapes estivales du monde du spectacle et de la politique, avec l’organisation chaque année du Concours musical de Cormatin qui reçoit les interprètes les plus prestigieux. Au bord de la ruine jusqu’au début des années 80, le château de Cormatin a pu renaître grâce au soutien des 60 000 personnes qui visitent le château chaque anné ou aux aides financières du Ministère de la Culture et du Conseil Général de Saône et Loire pour la restauration des façades, le recreusement des douves et la mise en valeur des décors peints du XVIIe siècle.

L’un des plus beaux jardins de France

Ceinturé par de larges douves, le château de Cormatin séduit également par cet aspect caché au milieu de ses jardins et de ses pièces d’eau. Labyrinthe de buis, théâtre de verdure, pièces d’eau… c’est un jardin de plus de 10 hectares qui se dévoile et offre aux visiteurs un écrin de verdure représentatif des parcs de la Renaissance. Créés vers 1620, remaniés “à l’anglaise” peu de temps avant la Révolution française, les jardins ont disparu en 1815 lorsque les terrains ont servi à combler les douves. Seuls quelques beaux arbres ayant survécu, il faudra attendre la fin du XXe siècle pour que le recreusement des fossés permette de reconstituer la plate-forme des jardins. Grâce à plus de 13 000 m3 de terre déplacés, les jardins ont pu retrouver autant l’esprit que la forme des jardins baroques, à la fois ludiques, sensuels et philosophiques. Si le parterre, au pied des appartements d’honneur, figure le paradis terrestre avec Adam et Eve, le pommier de la Connaissance et la fontaine de vie, le labyrinthe symbolise quant à lui les épreuves de la vie humaine après la faute originelle tandis que la volière-belvédère représente la récompense céleste offerte à ceux qui ont su vaincre les difficultés. Toujours dans cette volonté de symbolisme, sa coupole de fer forgé est formée de cœurs enlacés pour rappeler que le paradis est l’union des âmes dans l’amour de Dieu. Rien d’étonnant à ce que Cormatin soit d’ailleurs cité parmi les plus beaux parcs et jardins de France. “C’est le fait de tous les grands jardins que de retrouver cette harmonie entre le monde intellectuel des cabinets de lecture et le monde toujours vivant des fleurs et des arbres” disait d’ailleurs le poète Michel Baridon. 

Le château de Cormatin avec ses jardins et son labyrinthe © Adobe Stock
Le château de Cormatin avec ses jardins et son labyrinthe © Adobe Stock

 

Château de Cormatin
Grande Rue
71460 Cormatin

 

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Image à la une : Château de Cormatin © Adobe Stock

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