À la confluence de la Touraine et de l’Anjou, c’est dans un charmant écrin de verdure au sein du Parc naturel régional Loire-Anjou-Touraine que s’étirent au soleil les 250 mètres de façades d’un charmant château. Un édifice certes moins spectaculaire que ses voisins Amboise ou Chenonceau mais qui, à l’image de son architecture, a traversé les siècles et les styles.
Quand l’art est une affaire de famille
Construite à l’emplacement d’un ancien château fort du XIVe siècle, la demeure connaît plusieurs propriétaires jusqu’à être celle d’Aliénor de Doué, qui la transmet à son mari Hugues VI du Bellay, sire du Bellay et de Villequier. De 1334 à la fin du XVIIe siècle, c’est donc la famille Du Bellay, proche du célèbre poète, qui fut propriétaire du château de Gizeux. Désireuse de donner à sa demeure la modernité que l’on trouvait à la Cour, la famille Du Bellay fait ainsi ajouter le corps de logis caractéristique de la Renaissance. Parmi les autres pièces remarquables du château, deux d’entre elles sortent assurément du lot : la galerie François Ier et la galerie des châteaux du Roy. La première, réalisée à la fin du règne d’Henri IV, est imaginée par des artistes italiens et enrichie de nombreuses peintures et scènes mythologiques remarquablement conservées. Quant à la galerie des châteaux du Roy, véritable fierté du château de Gizeux, ce ne sont pas moins de 400m² de peintures murales qui mettent à l’honneur les châteaux royaux de Chambord, Vincennes, Fontainebleau et Versailles. Autant de monuments historiques prestigieux qui sont complétés par de charmantes scènes champêtres et bucoliques, représentatives de la vie rurale de l’époque. Embelli à la Renaissance mais de nouveau remanié au XVIIIe siècle, le château a su, comme ses galeries, traverser les époques, comme en témoigne son sauvetage des ravages de la Révolution.
Une visite enrichissante à prolonger pour quelques nuitées
Autre raison de son succès, le château de Gizeux se démarque parmi les nombreux autres châteaux de la région, grâce à sa visite des plus immersives. En arpentant les petits salons, la cuisine, les écuries ou encore la chapelle, on plonge tout simplement au cœur du XVIIIe siècle, bien que la demeure soit encore habitée. Et que dire de cette immense succession de caves, qui font toute la longueur du château et représentent tout simplement les fondations. Si un souterrain conduisait probablement à l’église de Continvoir, disparue depuis, il ne fait aujourd’hui plus que 100 mètres. Toutefois, ces caves demeurent là encore un aspect essentiel de l’histoire du château. C’est ici que les propriétaires durant la Seconde Guerre mondiale ont caché des hommes. En 1944 un train rempli de prisonniers à destination des camps de concentration s’arrête à Langeais, car la voie a été bombardée. Les résistants réussissent alors à faire échapper une centaine de prisonniers. Suite à cet épisode, des résistants viendront aussi se cacher dans les caves, car le château est lui-même occupé par des Allemands. Une histoire parmi tant d’autres qu’il fait bon découvrir le temps d’une visite ou lors d’un séjour dans l’une des chambres d’hôtes du château. Adapté pour tous types de curieux, ce patrimoine précieux attire également grâce à de multiples animations ludiques et attrayantes : visites libres ou guidées, costumées ou contées, de jour ou aux chandelles, ateliers jardinage, contes, goûters, etc…
Une plongée au cœur d’un territoire historique de France
Et puisqu’il est question de moment de partage et de détente, il serait regrettable de quitter les terres du domaine sans un arrêt au salon de thé de l’Orangerie ou à l’espace pique-nique de la Grande Terrasse. Réalisé en 1829, le parc est évidemment à arpenter lors des beaux jours, permettant par exemple de découvrir l’église qui renferme les splendides tombeaux en marbre blanc des Du Bellay. Un écrin de verdure comme une parfaite mise en bouche, puisque le domaine de Gizeux se révèle être une véritable porte d’entrée en plein cœur du parc naturel régional Loire-Anjou-Touraine. Étendu sur plus de 270 000 hectares et 116 communes, celui-ci est avant tout un territoire construit autour d’un patrimoine naturel, culturel et historique reconnu, prisé par les rois et les grands artistes. Un territoire relié par un trait d’union entre l’Anjou et la Touraine long de 900 km, qui fait la richesse des environs depuis des siècles : la Loire. Un cours qu’il fait bon longer, à pied ou à vélo, offrant ainsi la chance aux curieux et courageux de découvrir les nombreuses richesses du parc, qu’il s’agisse de bancs de sable, vignes, prairies, forêts, châteaux, caves troglodytiques et villages tous plus charmants les uns que les autres.
Château de Gizeux
37340 Gizeux
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Image à la une : Château de Gizeux © ADT Touraine / Jean-Christophe Coutand