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Connaissez-vous ce somptueux château à l’architecture atypique qui a servi de prison ?

Château d’Oudon © Adobe Stock

Ils se nomment Blois, Chambord, Chenonceau, Amboise, Cheverny, Sully-sur-Loire ou encore Azay-le-Rideau, et ont un point commun : faire partie des châteaux incontournables du Val de Loire. Entre architecture majestueuse et fabuleux jardins, ces édifices d’exception possèdent aussi ce fameux point commun de jalonner la vallée de la Loire. Axe forcément stratégique et commercial par le passé, une balade le long de la Loire est donc l’occasion d’en prendre plein la vue en admirant des châteaux tous plus beaux les uns que les autres… à l’image de ce géant tout droit sorti du Moyen Âge.

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Une sentinelle de pierre qui a su attirer les rois de France

Campé sur un éperon rocheux dominant la Loire, le château d’Oudon constituait au Moyen Âge une pièce défensive de choix sur l’échiquier des marches de Bretagne. Sentinelle de pierre surveillant l’Anjou, il contrôlait le trafic fluvial et, avec le château d’Ancenis, verrouillait le passage vers Nantes, alors capitale du duché de Bretagne. Proche de l’ancienne frontière franco-bretonne, il faisait en effet partie du dispositif défensif breton face au royaume de France avant 1491, date du mariage de la reine Anne avec le roi Charles VIII. Déjà existant au XIe siècle, le château, dont il ne reste que quelques traces de son état primitif, est plusieurs fois assiégé, par Henri II Plantagenêt qui veut annexer la Bretagne, par Jean sans Terre, frère de Richard Coeur de Lion, en lutte contre Philippe Auguste, ou encore par Pierre Mauclerc, Duc de Bretagne, qui tente de se démarquer de l’autorité du roi Louis IX. Ce dernier réagit d’ailleurs… par une campagne militaire en Bretagne et s’empare du château. Renforcé par l’ajout d’un donjon, au XIVe siècle, qui constitue à lui seul une forteresse, le château d’Oudon devient paradoxalement une résidence seigneuriale. Chaque niveau du donjon, véritable emblème du château desservi par un large escalier à vis, comporte une grande salle qui a valeur d’espace commun et une chambre attenante. Dans l’épaisseur des murs sont aménagés garde-robes, couloirs dérobés, salles de guet et un escalier à vis secondaire pour la distribution privative entre les étages. Par ailleurs, chaque pièce est confortablement équipée d’une latrine, largement éclairée et chauffée par une cheminée.

​​Carte postale datant du début du XXe siècle © Vassellier
​​Carte postale datant du début du XXe siècle © Vassellier

Une histoire aussi longue que mouvementée 

Malgré ses fonctions résidentielles, la position du château ne lui permet pas de connaître des jours tranquilles : le site est brièvement assiégé par les soldats de François Ier afin d’arrêter Jean et Julien de Malestroit, coupables d’avoir fabriqué de la fausse monnaie et d’avoir assassiné un seigneur. Après l’exécution des fautifs, la seigneurie d’Oudon est confisquée par le roi. Plus tard, il revient à Anne de Montmorency, gouverneur de Nantes. Celui-ci y invite notamment le roi Charles IX à dîner. Mais lorsque son petit-fils Henri II de Montmorency choisit le camp de Gaston d’Orléans contre son frère, le roi Louis XIII et qu’il est vaincu à la bataille de Castelnaudary avant d’être exécuté, ses biens sont confisqués par le roi et le château d’Oudon passe alors par héritage dans la Maison de Condé, où il demeura jusqu’en 1789… sans être habité. Confisqué en 1794 et devenu bien national, le château est acquis par des propriétaires locaux… qui démantèlent des parties du château pour récupérer des matériaux. Partiellement restauré à la fin du XIXe siècle, pour ne pas voir l’édifice disparaître, il faut attendre la fin du XXe siècle, en perspective du 600e anniversaire de la tour, pour voir l’intérieur du donjon redevenir accessible grâce à la reconstruction de l’escalier à vis et la pose de planchers aux étages.

Le site essentiel pour comprendre la vie au Moyen Âge

Trônant au cÅ“ur d’un charmant village des bords de Loire, le château médiéval d’Oudon impressionne toujours autant qu’il intrigue, notamment par son architecture octogonale atypique. De quoi attirer logiquement à pousser les portes et à découvrir l’intérieur de la cour. Dès l’entrée, l’atmosphère médiévale est facilement perceptible grâce à ses ruelles pavées, ses courtines crénelées et, bien entendu, son imposant donjon, sans oublier les fréquentes animations et expositions qui retracent l’histoire du château et de la région. Dans le donjon, un parcours de découverte invite par exemple à explorer les moindres recoins du monument historique, tout en dévoilant des anecdotes sur la vie quotidienne au Moyen-Âge. De quoi faire le plein de savoirs avant le clou du spectacle : l’accès au toit du donjon et à son magnifique panorama sur la vallée de la Loire et le bourg d’Oudon. Outre son somptueux château, quelques sites très anciens témoignent de l’occupation humaine du territoire d’Oudon dès le Néolithique, à l’instar du menhir de la Pierre blanche, entièrement en quartz blanc, qui se dresse au milieu des vignes. Classé aux Monuments Historiques, celui-ci serait même le théâtre d’une réunion de lutins, une fois par an vers minuit. Au sein d’Oudon, on admire également plusieurs demeures de caractère, comme la Pilardière, le Greffin, le Buron, le Tertre, qui a appartenu à la sÅ“ur de Jules Verne, ou encore Omblepied, une villa néo-classique inscrite aux Monuments Historiques. Le tout entre deux balades à vélo le long de la majestueuse Loire… pour prendre le temps d’admirer une fois de plus le colosse qu’est le château d’Oudon.

Un donjon qui veille sur son bourg © Adobe Stock
Un donjon qui veille sur son bourg © Adobe Stock

 

Château d’Oudon
11 rue du Pont-Levis
44521 Oudon

 

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Image à la une : Château d’Oudon © Adobe Stock

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