Balades, gastronomie, activités qui sortent de l’ordinaire… tels sont les critères généralement recherchés pour un séjour mémorable le temps d’une semaine, voire d’un week-end. Des vastes forêts de Douglas du Haut-Beaujolais aux Coteaux du Lyonnais, en passant par la plaine de la Saône ou les contreforts du Pilat rhodanien, le Rhône est un département qui ne manque pas d’attraits.
Un label “Plus Beaux Villages de France” mérité à plus d’un titre
Aussi riche et attrayant soit-il, le Rhône ne compte toutefois qu’un seul village labellisé “Plus Beaux Villages de France”. Situé à 30 minutes de Lyon, il s’agit d’un village médiéval perché au-dessus des vignes du Beaujolais : Oingt. Des petites ruelles moyenâgeuses et des monuments historiques classés et restaurés en font assurément l’un des joyaux du Pays des Pierres Dorées. Un nom des plus poétiques qui fait tout simplement référence à la couleur jaune ocre des façades des maisons. Flâner dans ces ruelles, c’est donc l’assurance de déambuler dans un tableau de maître, où ce jaune ocre semble irradier chaque élément qui se présente. Le secret de cette belle couleur : la pierre calcaire extraite des carrières de la région et naturellement rouillée par des oxydes de fer. Ce qui lui donne cette teinte si particulière, qui capte la lumière. Dominant la vallée d’Azergues et les monts aux alentours, Oingt offre mille et une raisons de s’émerveiller. L’une des plus populaires consiste à se rendre en haut de la tour du Donjon pour l’un des plus beaux spectacles de la région : un panorama à 360° sur les vignobles, les monts du Beaujolais et les monts du Lyonnais. Et quand le ciel est parfaitement dégagé et le soleil éclatant, il n’est pas rare d’apercevoir le Jura.
Tout savoir de l’histoire du Moyen Âge à nos jours dans un cadre exceptionnel
Tout comme de nombreuses cités médiévales de France, l’histoire d’Oingt ne commence pas vraiment au temps des chevaliers, mais à l’époque des Romains. Oingt est à l’origine un camp romain bâti en vue de Lyon, sur la voie romaine d’Anse à Feurs, alors nommé Yconium. Ce sont d’ailleurs les Romains qui introduisent rapidement la culture de la vigne, culture encore prédominante de nos jours et une tradition préservée, à l’image des nombreux créateurs ou artisans installés à leur atelier ou magasin d’exposition dans le village. Lorsque l’empire romain se démembre au VIe siècle, la ville se retrouve au croisement de trois grandes voies, devenant le premier point d’entrée des invasions barbares qui marqueront la première destruction d’Oingt. Un statut qui ne change pas au Moyen Âge, alors que le village est une place forte stratégique contrôlant la route entre Lyon et le sud de la France. Parfait symbole de cette époque et de ce statut, la tour du donjon qui dresse toujours fièrement ses pierres dorées au-dessus du village. Avec ses 18 mètres de hauteur et 8 mètres de diamètre, cet édifice du XIIIe siècle visible de loin est tout simplement l’un des symboles du village. Aujourd’hui, cette tour abrite un espace d’exposition sur trois étages, offrant aux curieux une collection de fossiles, une autre de pierres taillées, ainsi que des documents retraçant la vie du village, du Moyen Âge à nos jours.
Terre de richesse culturelle, artistique et gastronomique
Et quand ce n’est pas à travers des expositions, c’est tout simplement en arpentant les ruelles que l’on semble revivre du temps des chevaliers. Les ruelles aux noms pittoresques telles que “Traîne-cul” ou “Coupe-jarret” interrogent autant qu’elles font sourire, mais mènent surtout à l’un des points-forts du village : l’église Saint-Mathieu. D’abord chapelle du premier château des comtes d’Oingt, ce site religieux abrite de nombreux objets répertoriés à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques, comme une statue de la Vierge à l’enfant, un Christ en Croix ou encore une statue de saint Matthieu. Si ce n’est pas dans cette église que l’on peut admirer le plus bel orgue, pas de panique : c’est à Oingt que se trouve le musée de la musique mécanique. Un lieu qui offre l’une des plus belles collections de France d’instruments en état de fonctionnement, qu’il s’agisse de pianos mécaniques, d’orgues de barbarie, d’accordéons mécaniques, de gramophones et même une serinette du XVIIe siècle, un instrument destiné à apprendre des mélodies courtes à des oiseaux siffleurs. Une collection qui vient confirmer l’incroyable richesse culturelle de ce village de 600 habitants. Une richesse qui ne se manifeste pas seulement par des monuments, puisque l’on pourrait aussi évoquer le pressoir à perroquet, l’un des derniers vestiges de la vie viticole d’autrefois en France, mais aussi via l’artisanat et la gastronomie. Entre quelques arrêts dans des ateliers de créateurs, les gourmets ne sont pas en reste avec les spécialités gastronomiques du terroir beaujolais, à commencer par les vins qui ont fait la renommée de la région.
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Image à la une : Oingt © Adobe Stock