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Vous avez bien lu : Paris aurait bien pu ne jamais devenir la capitale française si Léonard de Vinci avait pu aller au bout de l’ambitieux projet qu’il nourrissait pour cette jolie ville française du Loir-et-Cher ! On vous raconte.
Une bastide médiévale en plein essor
C’est une ville qui ne manque pas de charme. Située sur les rives de la Sauldre, à 2h30 de Paris, son existence remonterait à la fin du XIIe siècle si l’on se fie aux premiers écrits dans lesquels on retrouve sa trace. Elle appartenait alors aux Comtes de Blois qui en firent une cité fortifiée défendue par un véritable château fort, la Grosse Tour, qui n’empêcha toutefois pas les assauts des Anglais, notamment lors de la guerre de Cent Ans.
À la fin du XVe siècle, elle passa sous la protection des Comtes d’Angoulême et en profita pour s’agrandir. Le pont initial fut déplacé en amont, et de nouvelles murailles vinrent protéger la ville au nord. Jean d’Angoulême, grand-père de François Ier, décida également de construire un nouveau château sur les rives de la Sauldre, amorçant ainsi une nouvelle ère pour la cité, et non des moindres.
L’âge d’or de la Renaissance
Le XVIe siècle fut en effet une période faste pour la ville qui bénéficia de l’influence de Louise de Savoie, mère de François Ier, et de son fils lui-même. En 1499, Claude de France, future épouse de François Ier, y vit le jour lors d’un séjour de la reine Anne de Bretagne et du roi Louis XII, venus fuir la peste à Blois. Louise de Savoie apprécia particulièrement la ville et y entreprit des travaux, notamment l’installation d’une horloge dans la Grosse Tour et l’ajout de chapelles dans l’église paroissiale.
En 1515, après sa victoire à Marignan, François Ier invita Léonard de Vinci en France pour concevoir un projet ambitieux : transformer Romorantin en une cité idéale et bâtir un palais royal sur les deux rives de la Sauldre. Celui-ci imagina alors un gigantesque complexe avec des ouvrages hydrauliques novateurs pour lequel il démarra les travaux en 1517. Mais l’initiative fut abandonnée après la mort de l’artiste et inventeur visionnaire en 1519. François Ier reporta alors son attention sur Chambord, tout en continuant à protéger Romorantin, notamment en soutenant son industrie textile florissante.
Romorantin-Lanthenay : capitale de la Sologne
Il faudra attendre le XIXe siècle pour que la ville connaisse un nouvel essor, notamment grâce à l’importante manufacture de draps Normand frères, fondée en 1815, puis avec l’arrivée de Matra Automobile au cours du XXe siècle. En 1961, Romorantin, devenue ville ouvrière, fusionna avec le village agricole et viticole voisin Lanthenay, pour donner naissance à la ville actuelle de Romorantin-Lanthenay.
Et si cette ville au patrimoine historique riche est passé tout près d’un destin encore plus prestigieux, elle est néanmoins aujourd’hui reconnue comme la capitale de la Sologne. On peut encore admirer ses maisons à pans de bois et en briques, ses édifices remarquables comme l’Hôtel Saint-Pol, surnommé hôtel François Ier et classé Monument historique, le Carroir Doré abritant le musée archéologique et la Chancellerie, ainsi que le donjon et la Tour de Prison, vestiges de l’ancien château des Comtes d’Angoulême. On peut aussi découvrir le Musée de Sologne, installé dans d’anciens moulins reliés par des passerelles, qui raconte l’histoire de la Sologne et de Romorantin-Lanthenay à travers 2 000 m² d’expositions.
Et si vous êtes de passage dans les environs, vous pouvez en profiter pour aller découvrir “la Perle de la Sologne”, Lassay-sur-Croisne de son vrai nom, qui se trouve seulement à 15min de là !
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Image en Une : Romorantin-Lanthenay, capitale de la Sologne © AdobeStock_philippe paternolli
Mélina Hoffmann
