
Savoureux mélange entre terroir et l’océan atlantique, le département de la Vendée regorge de paysages aussi riches que variés, entre ses plages, ses forêts, ses marais et, bien entendu, son fameux bocage. Idéalement situé dans l’ouest de la France et bénéficiant par conséquent d’un ensoleillement régulier tout au long de l’année, ce n’est d’ailleurs pas pour rien que l’on lui attribue le doux surnom de “Côte de Lumière”. Autant de bonnes raisons qui poussent de nombreux curieux à découvrir ce département chaque année, et auxquelles il faut en rajouter une autre : la présence de somptueux villages historiques. Comme cette cité médiévale au nord du parc naturel régional du Marais Poitevin, très appréciée pour son atmosphère médiévale parfaitement préservée…
Une touche de médiéval et un soupçon de féerie
Un village de charme, dont l’histoire commence autour de l’an mille, dans une histoire digne des plus grands contes. C’est en chassant dans la forêt de Mervent que Guillaume le Grand, comte de Poitou et duc d’Aquitaine, découvre par hasard un promontoire rocheux entouré d’eau que l’on appelle Vouvant. Tombant immédiatement sous le charme de ce lieu, il décide d’y construire un château fort et un monastère. Ainsi, Vouvant naît officiellement entre 1016 et 1019 par une charte octroyée par Guillaume le Grand à l’abbaye de Maillezais. Fortifiée au fil des ans, Vouvant devient un objet de lutte entre les seigneurs locaux, avant de passer aux mains de la prestigieuse famille des Lusignan vers 1140. Celle-ci fait construire un nouveau château défensif et résidentiel dont subsiste encore la tour Mélusine. Symbole du pouvoir seigneurial, cette dernière est un donjon de petit diamètre original pour l’époque par sa hauteur et sa forme circulaire. La légende en attribue la construction à la fée Mélusine qui l’aurait bâtie en une nuit, “de trois dornées de pierres et d’une goulée d’Ève”. C’est d’ailleurs au sommet de cette tour que la vue panoramique aide à comprendre l’intérêt stratégique de l’implantation de cette cité. Les siècles suivants sont pour le moins mitigés pour Vouvant : tandis que le château subit encore des modifications avec la Guerre de Cent Ans, il faut attendre le XVIIe siècle pour que Vouvant revienne à la couronne de France. Alors que le village est à son apogée, les Guerres de Religion ont raison de sa beauté et de sa puissance à cause des incendies, destructions et nombreux morts. Réduit à l’état de ruines et abandonné, le château sera rasé au XIXe siècle, pour laisser place à une esplanade destinée aux foires.

Une richesse patrimoniale à découvrir à chaque instant
Fort heureusement pour Vouvant comme pour les passionnés d’architecture, toutes les merveilles locales n’ont pas disparu comme le château. Visible depuis le sommet de la tour Mélusine, l’église romane édifiée sous l’impulsion de Guillaume le Grand est un joyau de l’art roman du Poitou pour sa crypte, mais surtout pour son remarquable portail nord. Divisé en deux parties, avec un style roman sur la partie basse et une partie haute, triangulaire, ajoutée au XVe siècle. Sur la façade, on peut y admirer des motifs floraux et des petites colonnes à chapiteaux ornés d’animaux, tandis que des représentations mettant à l’honneur Samson, la Cène et les Apôtres le jour de l’Ascension viennent ajouter au monument un cachet encore plus sacré. Tandis que la “nef Théodelin” accueille chaque année des expositions artistiques organisées par l’association Vouvant, villages de peintres, la crypte du XIIe siècle abrite les vestiges de différentes fouilles dont un sarcophage mérovingien et un buste de chef de chevalier sculpté. Sur le chemin de la tour Mélusine, impossible de ne pas emprunter la porte de la Poterne, la seule restante sur les trois portes qui permettaient d’accéder à la ville. Assurément pittoresque avec ses murs de pierres sèches, la porte de la Poterne est une étape obligatoire en longeant les remparts de Vouvant. Pour ajouter une touche de magie et de poésie, c’est à la nuit tombée que l’on peut également découvrir Vouvant, lorsque les remparts sont illuminés pour voir ce village médiéval se refléter dans le cours d’eau qui l’entoure.
Terre d’inspiration pour les artistes
Une église reconnue comme joyau de l’art roman poitevin, une tour qui domine la place du village, des remparts entouré par la rivière Mère ou encore des ruelles étroites bordées de maisons de schiste… rien d’étonnant à ce que le seul bourg fortifié de Vendée soit labellisé Petite Cité de Caractère. Surtout, on comprend mieux pourquoi le village est devenu au fil du temps un cadre enchanteur propice à l’inspiration créatrice. Née en 2005, l’association Vouvant, village de peintres a pour mission de promouvoir l’art contemporain en milieu rural et dynamiser la vie culturelle du village. De quoi pousser de nombreux artistes à s’installer à Vouvant et faire connaître leur art en ouvrant leurs ateliers au public, dès les premiers beaux jours jusqu’à l’automne. Ce qui explique également l’organisation chaque année d’un concours régional de peinture et sculpture : le salon Mélusin’Art. Les œuvres d’une vingtaine d’artistes sélectionnées par une commission de spécialistes sont ainsi exposées dans la Nef Théodelin. Pour les amateurs comme les passionnés, un circuit touristique au départ de l’Office de Tourisme conduit à la découverte d’une dizaine d’ateliers et espaces d’exposition artistique, où l’on peut admirer peintures, sculptures et céramiques, mais aussi de l’artisanat d’art autour du cuir, du textile et des bijoux. Haut lieu touristique du Sud Vendée chargé d’histoire, où flâner à travers les ruelles est une agréable façon de se ressourcer et de se détendre, Vouvant est donc une véritable œuvre d’art au pays des fées et légendes.

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Image à la une : Vouvant © Alamy