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Et Charles Garnier construit l’Opéra…

Par ludo

5 janvier 1875 : les premières notes du 1er acte de « La Juive » résonnent dans les travées du nouvel Opéra.

Son nom sera à jamais associé à son créateur, Charles Garnier.

Symbole du nouveau Paris haussmannien, l’Opéra reste, près d’un siècle et demi plus tard, l’une des plus belles merveilles architecturales de la Capitale. Retour sur les grandes lignes de ce temple dédié à l’art chorégraphique.

L’histoire de ce chef d’œuvre part d’un concours. En 1860, Napoléon III érige le projet d’un nouvel Opéra en priorité absolue. La raison est claire : échappant de peu à un attentat lors d’une soirée à l’Opéra Le Peletier, l’Empereur souhaite offrir à la haute société une structure plus sécurisée et flamboyante. Au final, ce sont près de 171 concurrents qui s’affrontent sur ce projet délicat et ambitieux suivi de près par Georges Eugène Haussmann. Viollet-le-Duc, qui travaille sur le nouveau Louvre, est le grand favori. Ce qui n’est pas le cas du jeune Charles Garnier qui fait office d’outsider. Mais le Parisien possède un véritable atout : son éclectisme acquis à travers ses années de voyage en Italie et en Grèce. Son culot fait la différence.

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Les travaux s’étalent sur quinze ans, ce qui ne permet pas à Napoléon III de connaître de son vivant ce temple symbolique du Second Empire. Aux yeux de tous les experts de l’époque, la réussite du projet est totale même si le conflit avec la Prusse fait interrompre les travaux avant la fin du projet. La galerie du fumoir n’est, par exemple, pas livrée.

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Garnier réussit à donner à l’Opéra un caractère volumétrique totalement atypique et novateur : le mélange des styles et la liberté de création de l’architecte tranchent avec toutes les logiques architecturales. La salle est une merveille avec ses ornements baroques et ses 2 131 places assises. Mais l’Opéra peut aussi s’appuyer sur des équipements d’une grande modernité : salles de répétition spacieuses, foyers, bibliothèque, musée… Quant au grand escalier d’honneur qui est le théâtre des cérémonies mondaines, il épate les spectateurs grâce à ses trente colonnes monolithes en marbre.

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Au total, les coûts des travaux représentent près de 36 millions de francs-or, une fortune longuement commentée par la presse et les cercles politiques. C’est le Président Mac-Mahon qui inaugure le nouvel Opéra le 5 janvier 1875 en présence du Roi et de la reine-mère d’Espagne, du Lord-maire de Londres et de deux mille invités de haut-rang venus de toute l’Europe. Seule fausse note regrettable : Charles Garnier, qui n’avait pas été invité, doit payer sa seconde loge.

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Au fil des ans, l’Opéra de Paris – classé monument historique en 1923 – continue de séduire les visiteurs par son luxe. Il faut attendre 1964 pour observer une véritable évolution à savoir les peintures du plafond de la salle réalisées par Marc Chagall représentant neuf opéras célèbres. La magie de Garnier n’a pas fini de s’éteindre…

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