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L'étonnante fontaine disparue de Paris

Fontaine de la Régénération
Par Jérémy

Si elle n’est pas la plus évidente dans Paris, l’architecture égyptienne est tout de même assez présente dans la capitale. Elle aurait pu l’être un peu plus sans la disparition de cette fontaine pour le moins étonnante.

Une déesse égyptienne à la place de la Bastille

À l’époque, la forteresse de la Bastille est un des endroits les plus symboliques pour la construction d’une fontaine. Si le bâtiment est détruit en octobre 1789, l’endroit reste un terrain vague jusqu’en 1792, date à laquelle on décide de construire une place. Et que serait une place sans une fontaine en son centre ?

Sur les conseils du peintre Jacques Louis David, il sera question d’une fontaine assez étonnante. Au sommet d’un bassin et de quelques marches trône une gigantesque femme égyptienne. Entourée de deux lions, c’est la déesse Isis qui est choisie. Vénérée comme une déesse originelle et maternelle, on met en avant son côté nourricier. De l’eau jaillit en effet de ses seins, dans la plus pure tradition des fontaines ubérales.

Aquarelle de la Fontaine de la Régénération

Ce monument est notamment utilisée pour la Fête de l’Unité et de l’indivisibilité du 10 août 1793, commémorant le premier anniversaire de la prise des Tuileries. La France est alors sous le régime de la Convention, qui gouverne la France entre 1792 et 1795. Organisée par Jacques Louis David, la cérémonie propose un spectacle assez surprenant. 86 personnes âgées, représentant chacun un département, viennent boire l’eau de la fontaine. À travers ces hommes venus se ressourcer, c’est toute la nation qui se régénère.

Fontaine de la Régénération
Une aquarelle représentant la fameuse Fête de l’Unité de 1793

En ce jour de fête, un véritable parcours symbolique est mis en scène dans la capitale. Après la fontaine de la Régénération place de la Bastille, direction le boulevard Poissonnière où des comédiennes assises sur des canons rejouent les héroïnes d’octobre 1789. Ensuite, on se dirige vers la place de la Révolution, aujourd’hui place de la Concorde, où s’élève une statue de la Liberté. Place ensuite aux Invalides, où une statue colossale d’Hercule, représentant le peuple français, terrasse l’hydre du fédéralisme. Enfin, la procession arrive sur le Champ-de-Mars, pour se rassembler autour de l’autel de la Patrie.

Quant à la fontaine, elle ne reste malheureusement qu’un symbole éphémère de cette période patriotique. Il faut dire qu’elle est faite en plâtre et une telle matière se détériore assez rapidement. Le monument est détruit peu de temps après. Quelques années plus tard, elle sera remplacée par une statue massive d’éléphant. Avant la colonne de Juillet actuelle, la Bastille en a donc vu de toutes les couleurs !

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