Cette histoire prend plusieurs noms en fonction de qui la raconte. Untel dira l’Affaire de la rue des Marmousets, unetelle Affaire de la rue Chanoinesse. Tous diront en choeur La légende du barbier et du pâtissier sanguinaires. Car oui, il existait, vers la fin du XIVe siècle à Paris, une alliance monstrueuse entre deux métiers bien distincts… Et on vous la raconte en ce jour d’Halloween !
Une histoire de cannibales
Tout commence donc pendant le Paris du Moyen-âge. Et lorsque l’on dit Paris, on parle du vrai Paris : directement sur l’île de la Cité. Là-bas, à l’angle de la rue des Marmousets et de la rue des Deux-Hermites, se trouvait un maître pâtissier plutôt en vogue à l’époque. Il préparait au jour-le-jour des petits pâtés salés très appréciés du Tout-Paris. Le roi Charles VI lui-même en aurait été amateur. Ceci étant, personne ne pouvait à l’époque concevoir la trame de derrière Notre-Dame de Paris…
Un beau jour, sûrement pour augmenter la rentabilité de son échoppe, ce pâtissier s’allie à un barbier de la rue d’à côté, et eux deux vont mener à bien une entreprise des plus démoniaques. Car il faut savoir que toutes les personnes se délectant de ces pâtés mangent, en fait, de la chair humaine ! Chacun de leur rôle est simple : le barbier tue les clients qui viennent le voir – souvent, d’ailleurs, des étudiants du chapitre de Notre-Dame – coupe leurs corps et les envoie directement via une trappe dans la cave de son ami pâtissier. Alors, ce dernier récupère les morceaux, les hache menu, et l’affaire est dans le sac (ou plutôt, la chair dans la tarte) : des pâtés parfaits sans dépenser un seul écu pour les matières premières.
Une légende qui remue le Tout-Paris
Alors que leur affaire macabre va bon train, il était sans compter la présence du chien d’un de ces étudiants. Ne voyant pas son maître revenir – un jeune allemand du nom d’Alaric -, il se met à aboyer si fort et si longtemps que les voisins et la maréchaussée arrivent en groupe sur les lieux du crime. Et quelle était leur stupeur lorsqu’ils découvrirent avec effroi la cave nauséabonde du dessous de la pâtisserie. Des corps sans vie gisent encore, des bras et des jambes démanbrés, ainsi que tous les outils qu’utilise notre ami pâtissier dans la réalisation de ses crimes.
Ni une, ni deux, les hommes sont arrêtés et avouent rapidement leurs crimes. Un procès immédiat et expéditif plus tard, la sentence tombe : ils seront brûlés vifs dans des cages de fer, comme à l’accoutumée. Beaucoup de Parisiens et de Parisiennes sont présents à leur exécution, tous sûrement écœurés d’avoir mangé de la chair humaine. Plus encore, les maisons du crime sont rasées et une petite pyramide expiatoire y est érigée – détruite en 1536. Aujourd’hui encore, on ne sait pas réellement si cette histoire est véridique ou si elle peut être classée légende urbaine. Ce qui est sûr, c’est que si l’on aperçoit une boulangerie-pâtisserie installée juste à côté d’un barbier, on rebroussera chemin…
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