
Ce samedi 5 juillet 2025, trois sites de baignade gratuits ont ouvert dans la Seine. La nage dans le fleuve ne date pourtant pas d’hier : les Parisiens s’y baignaient déjà au XVIIe siècle, avant qu’une interdiction soit émise pour cause de pollution des eaux…
Des bains en eaux libres
Les premiers bains documentés dans la Seine datent du milieu du XVIIe siècle. Les Parisiens avaient pour habitude de nager dans les eaux libres, en faisant leur plongeon depuis le quai Sully. Même si ces baignades n’étaient pas mixtes, l’exhibition des corps dans l’espace public a rapidement fait hausser les voix : dès la fin du siècle, toute baignade dénudée est devenue interdite.

Néanmoins, les eaux de la Seine continuaient à être occupées. Face au succès des baignades, plusieurs aménagements ont vu le jour autour du fleuve, avec la création de bateaux composés de bains froids ou chauds, puis de bains-douches terrestres. Des métiers se sont aussi développés près des eaux, à l’instar des canotiers, des tanneurs ou des laveurs de chiens.
Interdiction formelle
Avec l’hygiénisme qui s’impose au cours du XIX siècle, la baignade dans la Seine devient un sujet de santé publique. Face à la pollution des eaux, les autorités décident d’interdire toute nage dans la Seine en 1923, sous peine d’amende. Ce qui n’empêche pas les baignades sauvages, ou l’organisation d’événements sportifs (voir la vidéo de l’INA). Plusieurs piscines sont alors construites au sein de la capitale, tandis que les quais sont progressivement réaménagés pour être rendus accessibles aux voitures dès les années 1930. Les projets d’autoroutes urbaines font surface, mais sont bientôt empêchés par des manifestations, notamment pour le projet de concevoir une voie express au pied de la cathédrale Notre-Dame.
La prise de conscience face à la crise écologique a finalement mis fin à l’omniprésence des voitures, et a permis aux Parisiens de reconquérir les rives de la Seine. Maire de Paris en 1988, Jacques Chirac fait lui-même la promesse de se baigner dans les eaux parisiennes “pour prouver que la Seine est devenue un fleuve propre”. Avec leur retour sur les quais, les riverains peuvent dès lors profiter de bancs, guinguettes, péniches et du lancement de Paris Plages en 2002. Néanmoins, la Seine, jusque-là trop polluée, reste interdite à la baignade.
Une dépollution pour les JO
Avec l’arrivée des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris en 2024, la maire de Paris Anne Hidalgo a promis d’ouvrir la Seine à la baignade et d’organiser des épreuves dans le fleuve. Avec un budget total de 1,4 milliard d’euros, le chantier est lancé pour dépolluer les eaux, avec le soutien de la Préfecture de région, de conseils départementaux, de l’Agence de l’eau Seine Normandie, et de l’Alliance des ports Le Havre-Rouen-Paris (Haropa). Un an plus tard, le 5 juillet 2025, trois sites de baignade gratuits ouvrent au public sur la Seine pour la période estivale : bras Marie, Grenelle et Bercy.

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Image à la une : Baignade dans la Seine, 1923 – © Agence Rol / BnF