fbpx

Connaissez-vous la folle histoire irrésolue de cet avion fantôme qui a survolé Paris ?

Paris vue aérienne, nuit © AdobeStock

Tout commence le 28 juillet 1988. Lors d’une chaude nuit d’été, de nombreux Parisiens entendent la même chose : le moteur d’un avion qui frôle les monuments de la capitale ! Le hic, c’est que personne ne voit cet avion, mais la légende est née dans les esprits des passants, de la presse et de la télévision… D’où vient l’avion fantôme qui nargue la tour Eiffel ? Qui est son pilote ?

Paris étrangement survolée…

Sachez que tout ce que l’on va vous raconter est vrai, et frustrant ! Les mystères entourant cette folle histoire parisienne resteront peut-être à jamais sans réponse. Le fait est que le 28 juillet 1988, un bruit de moteur suspect alerte tout Paris ! Or, même les analyses radars ne donnent rien. Les deux nuits suivantes, c’est la même rengaine : même bruits, mêmes témoignages. Il semblerait qu’un petit avion de tourisme frôle les bâtiments et les monuments parisiens ! Encore une fois, on l’entend, sans le voir.

Paris, vue panoramique © AdobeStock
Paris, vue panoramique © AdobeStock

En août, la presse s’empare de l’affaire et les théories fusent. D’où vient ce petit avion fantôme ? Dites vous que ces survols étranges continueront jusqu’à la mi-septembre. Le petit avion à hélice n’arrête pas de raser les bâtiments parisiens, sans raison. Le fait divers prend de l’ampleur, et amuse autant qu’il inquiète. La presse met même au défi la ville de Paris : qui réussira à prendre une photo de l’avion ?

Eh bien, personne…

Une folle histoire

Bien évidemment, l’espace aérien est régit par des lois très strictes. Les vols clandestins sont interdits, qui plus est à Paris. La capitale se situe en zone B : une zone interdite aux vols touristiques à moins de 2000m d’altitude !

Le pilote fou qui rase les bâtiments Haussmanniens n’a pas froid aux yeux. Dans la presse, on nomme ce cas insolite « L’affaire du baron noir ». C’est une référence claire à Manfred Von Richtofen, un célèbre aviateur Allemand qui a exercé durant la Première Guerre mondiale. On le nommait le « baron rouge ». Ce cher Manfred était « l’as des as » de l’aviation, avec 24 victoires confirmées à son actif. Un oiseau parmi les oiseaux. Mais ce pilote détenait une différence notable avec celui qui intriguait Paris. Manfred Von Richtofen n’avait pas peur d’être aperçu, à tel point qu’il peignait son avion en rouge ! Sa stratégie était de rester visible tout en volant à basse altitude : il voulait attirer l’œil et créer de terribles embuscades avec ses camarades aviateurs, cachés dans les nuages.

Avion de chasse peint aux couleurs du baron rouge © Wikicommons
Avion de chasse peint aux couleurs du baron rouge © Wikicommons

Ce surnom épique n’a pourtant pas poussé notre pilote fantôme à révéler son identité. Très vite, le ministre de l’Intérieur, Pierre Joxe à l’époque, sent que la sécurité de Paris peut être menacée. Il met donc en place un dispositif qui était en usage lors des guerres mondiales ! Rendez-vous compte : le traumatisme de Seconde Guerre mondiale était encore frais dans les mémoires, le conflit s’était achevé il n’y a qu’une quarantaine d’années. Ce fait ne dérangeait pas le baron noir : le 11 août, un hélicoptère de l’armée parvient à le prendre en chasse ! Le pilote vole alors les feux éteints… Et leur échappe !

Un avion fantôme ?

 

Voir cette publication sur Instagram

 

Une publication partagée par Zigzag (@pariszigzag)


Le ministre de l’Intérieur prend l’affaire de plus en plus au sérieux. L’opération « Vipère » est lancée. Désormais, plus de 300 policiers surveillent le ciel de Paris auprès d’un escadron d’aviation légère de l’armée de terre. Sans doute pour les narguer, le baron noir fait encore des siennes, puis s’arrête pour de bon, sans qu’il ne soit interpellé. Ainsi, début septembre, l’opération « Vipère » est levée, mais c’est là qu’un rebondissement s’ajoute à cette folle histoire ! Lors d’une fameuse émission « Ciel, mon mardi », l’animateur Christophe Dechavanne accueille un homme masqué qui affirme être le pilote.

Après cet instant d’anthologie, un homme, ancien aviateur reconnu, est suspecté. Son nom est : Alfred Maltret. Monsieur Maltret était un excentrique qui avait déjà été arrêté, car il s’était posé avec son petit avion sur les Champs-Élysées, rien que ça. D’ailleurs, tout a été filmé ! Retrouvez ces folles images d’archives lors des 2 premières minutes de ce JT :

Pour en revenir aux autres détails qui font de Monsieur Maltret le suspect numéro 1, ajoutons qu’il venait à la télé pour expliquer les techniques du baron noir. En plus, il disait connaître le pilote fantôme. À ce sujet, Alfred Maltret s’exprimait sans craintes : « Je sais que je suis le suspect numéro un, ils m’ont mis en garde, mon téléphone est sur écoute, mais ils n’ont aucune preuve contre moi ! » Et en effet, encore aujourd’hui, beaucoup de journaux affirment que le baron noir était Alfred Maltret, mais nous ne pouvons pas en être sûrs.

Des hypothèses demeurent, d’autant plus que l’avion fantôme n’a jamais été aperçu ! Quelques théoriciens farfelus pensent qu’il s’agissait d’une hystérie collective… Une hystérie qui aurait coûté très cher donc : 20 millions de francs (environ 10 millions d’euros) ! On pense aussi que le baron noir aurait pu être un groupe de blagueurs très doués, ça, personne ne le sait. L’avion fantôme parisien restera un grand mystère, et Alfred Maltret s’en est allé en 2016, emportant sans doute avec lui le secret de ces nuits d’été 1988.

Retrouvez l’histoire du « baron noir » avec des extraits télévisés ici :

Photo à la une : Paris vue aérienne, nuit © AdobeStock

Les prochaines visites guidées



Voir toutes nos activités