Elle est l’une des plus anciennes fontaines de Paris : la fontaine Médicis, construite en 1630 sur ordre de Marie de Médicis, se trouve en plein cÅ“ur du jardin du Luxembourg.
La grotte du Luxembourg
Lors de la construction palais du Luxembourg à Paris, Marie de Médicis souhaite aménager le jardin de grottes, fontaines, bassins et terrasses aux jeux d’eau selon la mode de l’époque. Celle-ci s’inspire notamment de la grotte de Buontalenti, à Florence, où celle-ci a passé son enfance. Elle confie alors le projet à l’ingénieur florentin Thomas Francine vers 1630 : l’édifice, de 14 mètres de haut et 12 mètres de large, sert ainsi à cacher la rue d’Enfer depuis le jardin. À cette époque, il était en effet aménagé à l’est du jardin, dans la perspective de la voie.
La fontaine est composée de trois niches et de quatre colonnes d’ordre toscan. Elle est surmontée d’un fronton présentant les armes de la France et des Médicis, ainsi que deux figures allégoriques couchées, Le Rhône et La Seine, réalisées par Pierre II Biard. Sur chaque côté de cette grotte, on trouve un mur en pierre de taille constitué de fausses arcades.
De la grotte à la fontaine Médicis
En 1799, le palais et le jardin du Luxembourg sont réaménagés pour accueillir le Sénat. L’architecte Jean-François Chalgrin, en charge de ce projet, confie la restauration de la grotte aux sculpteurs Duret, Ramey et Talamona : ceux-ci placent une petite statue de Vénus en marbre dans la partie centrale, et installent une cascade dans le petit bassin. Les armes d’Henri IV et des Médicis sont quant à elles retirées.
Avec les travaux du baron Haussmann et le percement de la rue de Médicis dans les années 1860, la fontaine est démontée pierre par pierre en 1862 et rapprochée du palais d’une trentaine de mètres. L’architecte Alphonse de Gisors fait alors construire un long bassin long d’une cinquantaine de mètres. Chef-d’oeuvre architectural, la fontaine a été classée au titre des monuments historiques en 1889.
Le mythe de Polyphème
Au moment de sa transformation, la fontaine de Médicis connaît un vrai changement dans sa statuaire. C’est notamment le cas dans sa niche centrale, qui est aménagée par un groupe intitulé Polyphème surprenant Galatée dans les bras d’Acis, une Å“uvre du sculpteur Auguste Ottin. Celui-ci raconte l’histoire de Polyphème, un cyclope mythologique, qui est amoureux de la nymphe Galatée. Accroupi sur un rocher en hauteur, il observe alors sa bien-aimée dans les bras d’Acis, et est prêt à tuer son rival en lui jetant un bloc de pierre.
Fontaine Médicis
Jardin du Luxembourg, 75006 Paris
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Image à la une : La fontaine Médicis – © Adobe Stock