Cette grande fontaine avec ses bassins en cascade est ornée d’une statue, qui se trouve être un vestige de l’Exposition coloniale de 1931 autrefois organisée au palais de la Porte Dorée…
Vestige de l’Exposition coloniale
C’est lors de l’Exposition coloniale de 1931 que le sculpteur Léon-Ernest Drivier reçoit la commande d’une statue d’Athéna. Intitulée “La France apportant la paix et la prospérité aux colonies”, celle-ci est à l’origine exposée sur le péristyle du palais de la Porte Dorée. En 1935, la place Edouard-Renard est ensuite aménagée par l’architecte Louis Madeline avec une vaste fontaine, et la statue y est alors déplacée, au croisement entre l’avenue Daumesnil et le boulevard Soult.
Une fontaine en cascade
La fontaine de la place Edouard-Renard dispose de plusieurs bassins en cascade : à l’est, un grand bassin est alimenté par trois vasques concentriques en demi-cercle, et se déverse ensuite vers l’ouest dans sept bassins rectangulaires qui se suivent sur une longue trajectoire. Enfin, le dernier bassin rectangulaire projette son eau dans un petit bassin où celle-ci est évacuée. Ainsi, cette dizaine de bassins réunis étend la fontaine sur 70 mètres de long.
La statue d’Athéna
C’est sur la partie supérieure de la fontaine que se trouve la statue d’Athéna. Tout en bronze doré, celle-ci mesure 5 mètres de haut et est coiffée d’un casque de gaulois. La déesse de la guerre est représentée avec une lance dans sa main droite, et dans sa main gauche, celle-ci soutient une autre déesse en figure miniature, Niké, pour symboliser la victoire. Un bouclier repose également à ses pieds.
À l’époque de son inauguration, Alfred Janniot se moque du classicisme de la sculpture : « Une fois de plus, on n’aura pas réussi à réaliser une statue représentant la France autrement qu’avec des attributs grecs [la statue est pourtant armée à la gauloise] qui n’ont rien à voir avec la France et lui donnent beaucoup plus l’aspect d’un gendarme qu’autre chose ». Aujourd’hui, la présence de cette statue dans l’espace public pose d’autres questions quant à la mémoire : un vestige de l’Exposition coloniale a-t-il toute sa place dans la ville ?
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Image à la une : Fontaine de la Porte Dorée – © Adobe Stock