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Que serait Paris sans la Seine ? Ce fleuve emblématique ne se contente pas de dessiner le paysage parisien : il donne vie à la capitale avec ses quais animés, ses promenades et ses vues imprenables sur des monuments tels que Notre-Dame ou la tour Eiffel. Mais la Seine, c’est aussi une constellation de ponts, dont certains, comme le pont de l’Alma, portent en eux une histoire fascinante et des symboles devenus incontournables.
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Un pont chargé d’histoire
Inauguré le 2 avril 1856 par Napoléon III, le pont de l’Alma relie le quai Branly (rive gauche) à l’avenue de New-York (rive droite). Construit pour célébrer la bataille de l’Alma de 1854, victoire emblématique de la guerre de Crimée, il a été un témoin de l’histoire de Paris. Il est avant tout connu pour une particularité bien plus visible : il accueille le Zouave, une statue qui a su traverser le temps et gagner une place unique dans le cœur des Parisiens.
Le Zouave : un symbole de mémoire et d’art
Sculptée par Georges Diebolt en 1856, la statue du Zouave est l’une des quatre figures représentant les troupes ayant participé à la guerre de Crimée. Elle est la seule à avoir été conservée sur le pont reconstruit entre 1970 et 1974. Les trois autres statues, représentant un Grenadier, un Chasseur à pied et un Artilleur, ont été déplacées dans différents lieux en France.
Le Zouave, qui mesure 5,2 mètres et pèse 8 tonnes, arbore un uniforme caractéristique des régiments d’Afrique du Nord, avec son fez, sa veste ajustée et ses culottes bouffantes. On raconte que Napoléon III aurait lui-même choisi le modèle, un soldat nommé André-Louis Gody, bien que d’autres noms circulent. Cette statue impressionnante, adossée à des drapeaux et tenant un fusil, veille sur la Seine depuis près de deux siècles.
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Un témoin des crues de la Seine
Au-delà de son rôle esthétique et historique, le Zouave est surtout connu pour son utilité populaire : il sert d’indicateur du niveau de la Seine en cas de crue. Lorsque l’eau atteint ses pieds, les voies sur berges sont fermées. Si elle monte jusqu’à ses cuisses, la navigation sur la Seine devient impossible.
Lors de la crue historique de 1910, l’eau atteignit les épaules de la statue. Depuis, le Zouave a affronté de nombreuses montées des eaux, notamment en 2016 et 2018, où il fut encore largement sollicité. Son rôle dans la culture populaire est tel que Serge Reggiani lui a dédié une chanson, “Le Zouave du pont de l’Alma”, le célébrant comme un personnage discret mais essentiel de Paris !
