
Un grand bâtiment orné de plusieurs centaines de moucharabiehs est situé au bord de la Seine. Construit dans les années 1980, celui-ci est conçu pour se mettre en mouvement selon les heures de la journée…
Célébrer la culture arabe
Dans les années 1970, alors que l’Algérie a pris son indépendance depuis quelques années, le gouvernement français décide de fonder un lieu dédié au monde arabe. Si la Grande Mosquée de Paris a été construite en 1926, il manquait un espace laïque consacré à l’histoire et à la culture du monde arabe, permettant du même coup de renforcer l’union entre la France et les membres de la Ligue arabe. En 1981, le président François Mitterrand décide que l’édifice serait construit en bord de Seine, sur un terrain appartenant à l’université de Jussieu.

Une immense bibliothèque
Un concours d’architecture est alors lancé. Parmi toutes les candidatures, c’est finalement celles de Jean Nouvel, Pierre Soria, Gilbert Lezènes et Architecture Studio qui sont choisies. Dans un style mêlant les références occidentales et arabes, le projet vise à renforcer les relations diplomatiques entre les deux cultures. Inauguré le remporte finalement l’Équerre d’Argent et l’Aga Khan Award.

Au sein de ce grand bâtiment, on trouve désormais l’une des plus importantes bibliothèques européennes consacrées à la culture et à la civilisation arabe. Avec des références à la fois classiques et contemporaines, elle propose des ouvrages de littérature, d’art, de sciences humaines et sociales : parmi eux, plus de 4000 titres allant du XVIIIe au début du XXe siècle, 1800 livres en arabe, 2500 documents sur le Maroc du XIXe siècle et de la période du protectorat français.
Une architecture qui s’anime
L’originalité de l’architecture de l’Institut du monde arabe ne passe pas inaperçue. Elle présente tout d’abord deux façades : tournée vers le Paris historique, la façade nord symbolise la ville ancienne. Sa surface horizontale évoque les lits de pierre des immeubles anciens dont les reflets paraissent avoir été imprimés dans le verre.

La façade sud reprend quant à elle la géométrie arabe, en étant composée de 240 moucharabiehs. Dans l’architecture traditionnelle des pays arabes, ces cloisons ajourées permettent une ventilation naturelle. Ici, ces derniers ont la particularité d’être munis de diaphragmes pouvant s’ouvrir et se fermer. En effet, ceux-ci modifient leur ouverture toutes les heures selon la luminosité extérieure. Le rythme du mécanisme est calculé pour accomplir 18 mouvements par jour au maximum.
Institut du monde arabe
1 rue des Fossés Saint-Bernard, 75005 Paris
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Image à la une : Institut du monde arabe – © Adobe Stock