Aujourd’hui, il fait gris… De quoi sortir le parapluie ! Cet objet que l’on arbore lors des saisons pluvieuses est à l’honneur à la Maison Antoine. Cette ancienne boutique parisienne détient une quantité mirobolante de ces drôles d’objets, tantôt sobres, tantôt colorés. Accompagnés de cannes et d’ombrelles, ces accessoires français n’ont pas toujours été so chic … Découvrons cette étonnante boutique vintage du 10 avenue de l’Opéra.
L’objet-parapluie, de la honte à l’élégance
Au départ, le parapluie est dans l’imaginaire collectif dix-neuviémiste, un objet honteux, très peu élégant, symbole d’un temps gris et monotone. Mais la Maison Antoine fait de cet objet un accessoire, et un bel accessoire. Il devient en vogue également grâce au dernier roi de France et à sa femme, qui adoptent cet objet avec un naturel parisien. C’est ainsi que cet objet dépliable passe du rebut au chic, à compter du XIXème siècle.
Histoire et création d’un concept ingénieux
La Maison Antoine existe depuis exactement 277 ans. Le début de son histoire s’inscrit donc en l’an 1745, lorsqu’un couple de provinciaux, Monsieur et Madame Antoine, s’installent à Paris. Ils ont d’office une idée originale : permettre aux Parisiens de louer des parapluies, le temps de traverser le Pont Neuf sous les gouttes d’eau. En traversant ce poumon animé de la ville, les promeneurs peuvent ainsi emprunter le parapluie puis le remettre de l’autre côté du pont ! Plus tard, en 1760, les boutiquiers s’installent dans le quartier de Port-Royal, plus au sud, pour retourner un siècle plus tard avenue de l’Opéra, adresse actuelle de l’échoppe. Cette boutique, dorénavant située dans une large avenue à l’architecture haussmannienne, se fait rapidement un nom et parvient même à rendre l’objet-parapluie à la mode…
Une panoplie débordante de modèles et de couleurs…
Dans cette boutique boisée et vintage, parapluies et cannes foisonnent dans tous les sens. On en compte respectivement 450 et 330. Ils sont uniquement produits en France, et certains en Italie. Plus récemment, la Maison Antoine accueille éventails, casquettes, bérets et chapeaux en tout genre. Sans oublier que chaque parapluie varie selon la mode et le temps ; on y déniche donc des pièces sobres comme des plus farfelues et originales …
On y trouve la “canne jumelles”, la “canne tire-bouchon”, la “canne pipe“, ou encore la “canne Toulouse-Lautrec”, une réplique de la canne sur-mesure que le peintre-portraitiste s’était faite faire à l’époque. Ce qui nous offre un rappel du goût prononcé de l’artiste pour la fête, la mondanité et les beaux accessoires. C’est pourquoi la Maison Antoine oscille entre commerce de luxe et musée historique. Selon Dominique Lecarpentier, la gérante de la boutique, ces accessoires restent “plutôt des pièces de musée que des accessoires à vendre”.
La Maison Antoine, lieu de tradition et de réputation
A l’heure actuelle, la boutique est tenue par une mère et sa fille, héritières d’une époque passée. Toutes deux véhiculent passion et tradition familiale, par la tenue de leur commerce. Elles font perdurer une certaine réputation puisque plusieurs personnalités y sont passées acheter leur accessoire de luxe, à l’image de Djibril Cissé, Jean-Paul Belmondo, Rod Stewart, Paris Hilton, et Valérie Lemercier… Sortez bientôt vos ombrelles !
Noémie Wuchsa
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