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La petite histoire de l’école du XIXème siècle

Le bruit de la craie sur le tableau noir, les taches d’encre sur les doigts et l’odeur du poêle dans la salle de classe… Autant d’éléments qui constituent l’école du XIXème siècle. C’est à cette même période que le système éducatif évolue de manière considérable, passant d’un modèle inégalitaire et profondément lié à la religion, à une forme plus universelle. 

Une éducation religieuse et inégale

Depuis toujours lié à la religion, l’enseignement est délégué aux autorités ecclésiastiques par les pouvoirs publiques au XVIIème siècle. On parle alors à cette époque d’écoles paroissiales, où sÅ“urs et moines donnent la classe. Le XIXème siècle est le théâtre de tous les changements. Une plus grande importance est accordée à l’éducation et Napoléon Ier fait établir l’Université en 1808. Malgré cela, l’Eglise conserve une véritable influence sur les enseignements : on donne aux enfants des cours de religion ou de morale religieuse ainsi que des livres de culte pour lecture. Le roi n’a rien à envier puisque l’on apprend également à cette jeune élite masculine le respect des lois et l’amour du souverain. L’éducation reste parcellaire et profondément inégalitaire et genrée. On est bien loin de notre modèle actuel ! 

Une école chrétienne à Versailles (1839) par Antoinette Asselineau (Creative Commons)

Malgré les oppositions entre les courants libéraux et religieux sur la place de la croyance dans l’enseignement, les évolutions ne sont pas toutes linéaires. En 1833, François Guizot, Ministre de Louis-Philippe, fait voter une loi reconnaissant l’existence d’écoles privées et publiques dans le premier degré. Il demande également la création d’une école pour garçons par commune. Jusque là, l’école n’est d’ailleurs pas un lieu, mais une pratique ! Pour apprendre, les enfants devaient se rendre dans des casernes ou des couvents. C’est à partir de là qu’un lieu dédié avec une architecture clairement identifiable apparaît et se précise sous la IIIème République. Par la suite, la loi Falloux de 1850 arrive en effet à contre courant. Elle donne la possibilité d’un secondaire privé et renforce le personnel religieux dans l’administration scolaire. 

L’ère Ferry change la donne

Les premiers pas vers une éducation plus universelle surviennent dans la seconde moitié du XIXème siècle. En 1867, Victor Duruy, Ministre de l’Instruction publique de Napoléon III s’emploie à moderniser le système scolaire en permettant aux petites filles d’avoir enfin accès à l’école primaire publique ! Même si les enfants ont un meilleur accès à l’enseignement, la majorité d’entre eux travaillent à l’usine ou dans les champs. Les lois Ferry de 1881-1882 s’attaquent à ce problème et rendent l’école obligatoire de 6 à 13 ans, mais également gratuite et laïque. Terminé morale religieuse et crucifix au-dessus du tableau !

« L’enlèvement des crucifix dans les écoles de la ville de Paris », estampe, M. Gerlier, 1881 – source : Musée Carnavalet (Domaine Public)

Jules Ferry ne s’arrête pas là et demande la création de nouvelles écoles et le réaménagement de celles existantes. Un grand programme de construction est lancé de 1880 à 1920. Dans Paris, de nombreux bâtiments en bois provisoires s’élèvent pour accueillir les écoliers. On compte 240 écoles dans la capitale en 1889 et 420 en 1902 !  Elles représentent aujourd’hui un tiers des bâtiments scolaires encore en usage à Paris.

Tableau de Une : Norbert Goeneutte (1854-1894), La leçon, date inconnue, collection privée

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