Le Bateau-Lavoir est une des résidences d’artistes les plus célèbres de Paris. Perchée sur la butte Montmartre depuis 1892, elle a vu passer dans ses ateliers Pablo Picasso, Guillaume Apollinaire ou encore Modigliani. On vous propose un petit détour par cette institution qui a marqué l’Histoire de l’art à Paris.
Des artistes étrangers
Au début du XXe siècle, Paris est la capitale de l’art et Montmartre en devient le cœur. C’est donc dans ce quartier très huppé que naît une des plus prestigieuses résidences d’artistes : le Bateau-Lavoir. Peintres, gens de lettres, de théâtre et marchands d’art s’y rencontrent. À l’origine, il accueille principalement des artistes italiens et espagnols. Ardengo Soffici et le céramiste Paco Durio en sont les premières têtes d’affiche. C’est d’ailleurs grâce à ce dernier que le résident le plus prestigieux du Bateau-Lavoir s’y installe… Un certain Pablo Picasso !
Le refuge de Pablo Picasso
« Je sais que l’on reviendra au Bateau-Lavoir. C’est là que nous avons été vraiment heureux, nous étions considérés comme des peintres et non comme des bêtes curieuses » dira Pablo Picasso de ce refuge. Dès 1904, le peintre y installe ses pinceaux. Pendant 5 ans, il y travaille continuellement. C’est ici qu’il présente son célèbre tableau Les Demoiselles d’Avignon et débute sa période cubiste. Il y rencontre également l’amour en la personne du modèle Fernande Olivier.
Une histoire marquante
Si Pablo Picasso a profondément marqué l’histoire du Bateau-Lavoir, la résidence a accueilli une bonne partie de tous les gens d’arts de l’époque et était considérée comme « La Villa Medicis de la peinture moderne ». Le Douanier Rousseau, Amedeo Modigliani, Henri Matisse, Georges Braque, Guillaume Apollinaire, Jean Cocteau… Tous sont passés dans les petits ateliers exigus de cette maison hors du commun.
Un lieu à part
Au Bateau-Lavoir, les artistes pouvaient se recentrer sur leur création. Anciennement salle de bal puis manufacture de piano, elle a été divisée en une vingtaine de petits ateliers. Distribuées le long d’un couloir faisant penser à une coursive de bateau, des petites pièces s’enchaînent. Sans chauffage et pourvu d’un seul point d’eau, le nom du lieu est vite trouvé par le poète Max Jacob. Avec l’émergence de la scène artistique à Montparnasse et notamment à La Ruche, le Bateau-Lavoir perd de sa superbe. En 1970, la structure en bois ne résiste pas à un incendie et seule la façade, classée monument historique, survit à cet accident. Heureusement, huit ans plus tard, l’architecte Claude Charpentier reconstruit le bâtiment (en béton cette fois-ci) et permet la préservation de cette partie de l’histoire. Aujourd’hui encore, on peut découvrir la sublime vitrine du Bateau-Lavoir sur la place.
13 Place Emile Goudeau, 75018.