Qu’ils évoquent des personnalités ou des événements marquants, comme les stations Stalingrad ou Anatole France, ou soient rattachés à un lieu précis, comme les stations École Militaire ou Louvre-Rivoli, nombreuses sont les stations de métro à porter des noms à l’histoire facilement traçable. La station Picpus sur la ligne 6 n’est résolument pas de celles-là ! On vous raconte l’étonnante légende derrière le nom donné à cette station et à un quartier de Paris.
Du “village de Pique-Puce” au quartier Picpus
Nous sommes au milieu du XVIe siècle et une petite communauté d’habitants coule des jours tranquilles, installée non loin de Paris à l’emplacement actuel du quartier Picpus (XIIe arrondissement). Un jour, sans qu’ils ne comprennent pourquoi, les habitants sont touchés par une énigmatique épidémie : de petites tumeurs rouges et blanches, similaires à des piqûres de moustique ou de puce, se manifestent et provoquent de terribles démangeaisons sur les mains des femmes et des enfants.
À la même époque, un frère du couvent de Franconville est envoyé dans la région. Après s’être installé un temps au sein de l’Abbaye de Chelles, le moine pousse vers l’ouest et élit domicile dans ce petit hameau encore sans nom de l’est parisien. Témoin de cette mystérieuse maladie, le religieux, possédant vraisemblablement quelques notions de médecine, décide d’aider les habitants : il applique sur les mains des malades quelques gouttes d’un onguent parfumé. Le lendemain, toutes les femmes et les enfants ayant reçu ce mystérieux traitement sont guéris. On crie immédiatement au miracle… mais l’homme rectifie rapidement la vérité. Son traitement n’a rien de miraculeux, il ne s’agit que d’un remède contre les puces qui infestent le village ! Le religieux est alors surnommé “Pique-Puce”.
Quelques années plus tard, il fait venir plusieurs moines qui forment un nouvel établissement, spontanément appelé le “monastère de Pique-Puce”. Le temps faisant, le petit hameau se serait lui aussi approprié le nom de Pique-Puce, simplifié au fil des années en Picpus. Légende ou histoire ? Le doute reste entier…
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Crédit photo de couverture : Fabio Penna