Créée en janvier 2016, la métropole du Grand Paris reste une organisation encore abstraite aux yeux des Parisiens. En regroupant 131 communes sur 814 km2, dont la capitale, celle-ci vise à désenclaver Paris en développant les transports en commun ou en finançant de nouveaux logements. Si les initiateurs souhaitent en faire une ville-monde, au même titre que New York ou le Grand Londres, de nombreuses critiques visent son manque de budget et sa complexité institutionnelle.
Une métropole aux 131 communes
On entend souvent parler du « Grand Paris » sans véritablement savoir de quoi il s’agit. Initiée par le président de la République Nicolas Sarkozy, cette métropole s’est finalement constituée le 1er janvier 2016 en regroupant Paris et Argenteuil, ainsi que les communes des départements de Seine-Saint-Denis, des Hauts-de-Seine, du Val-de-Marne et des Portes de l’Essonne. Ainsi, celle-ci regroupe 131 communes en totalité et s’étend sur 814 km2, ce qui représente huit fois la superficie de Paris. Avec près de 7 millions d’habitants, elle est aujourd’hui la métropole la plus importante de France.
L’idée du Grand Paris ne date toutefois pas d’hier, puisque dès le XIXe siècle, Napoléon III envisageait déjà d’agrandir la capitale en la fusionnant aux communes voisines, comme Passy ou les Batignolles : un projet qui a vu le jour avec les importants travaux du baron Haussmann qui ont entièrement reconfiguré l’espace urbain.
Une organisation particulière
Étant donnée son importante superficie, le Grand Paris a nécessité une réorganisation administrative et politique à différentes échelles. Ainsi, la métropole est dirigée par un Conseil de la métropole, constitué de 209 élus avec au minimum un représentant par commune. Celui-ci se réunit au sein de l’hémicycle du Conseil Régional, situé au 57 rue de Babylone (7e arrondissement de Paris). Depuis le 22 janvier 2016, c’est Patrick Ollier, député-maire de Rueil-Malmaison, qui est le président de la métropole, avec pour première vice-présidente, la maire de Paris Anne Hidalgo.
Le Grand Paris est ensuite divisé en 12 territoires qui sont gouvernés par des conseils de territoire, regroupant des conseillers métropolitains du territoire concerné et des conseillers municipaux. La capitale constitue une exception, puisque sa commune et son département forment une seule entité : la Ville de Paris.
Désenclaver Paris
La métropole du Grand Paris a été constituée pour intervenir dans quatre grands domaines : « l’amélioration du cadre de vie, la réduction des inégalités, le développement d’un modèle urbain, social et économique durable et le renforcement du rayonnement de la métropole ». Celle-ci se présente notamment comme une solution à la crise du logement, par la construction de nouveaux habitats et le financement de logements sociaux.
Autre objectif pour lequel le Grand Paris est principalement connu : le développement des transports en commun dans l’ensemble de son territoire avec le Grand Paris Express. Pour répondre à l’augmentation du trafic, quatre nouvelles lignes (15, 16, 17, 18) vont être créées autour de Paris sans traverser la ville intra-muros. Par ailleurs, 68 nouvelles gares vont être créées, et certaines lignes prolongées, comme la ligne 11, la ligne 14 ou le RER E.
Concevoir une ville-monde
Bien sûr, la création d’une métropole de cette envergure est avant tout motivée par la volonté de concurrencer le Grand Paris avec d’autres villes-monde comme New York ou le Grand Londres. La fusion de plusieurs communes est pensée comme un moteur de croissance économique et d’innovation à l’échelle internationale.
Toutefois, depuis son lancement en 2016, de nombreuses critiques ont été émises à son égard, remettant en cause sa capacité à mettre en place les objectifs annoncés. Un rapport de la Cour des comptes publié en janvier 2023 critique notamment la complexité institutionnelle de la métropole et le manque de budget face à ses ambitions, parlant même de « nain budgétaire ». Avec la pandémie de Covid-19 et l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, la métropole a également retardé un grand nombre de chantiers, renforçant par là même les critiques.
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Image à la une : Paris vu depuis la tour Eiffel – © Adobe Stock