Au cœur de l’emblématique quartier de Saint-Germain-des-Prés se trouve, à la vue de tous les passants… Un Picasso ! Mais est-ce seulement le vrai?
Un hommage d’artiste à artiste
En 1947, Picasso sculpte un buste représentant l’artiste croate Dora Maar (sa compagne et muse à l’époque) et le dédie post-mortem à son ami Guillaume Apollinaire (1880-1918). Mais l’œuvre ne reste pas privée très longtemps puisqu’après avoir été offerte à la ville de Paris, elle est inaugurée le 05 juin 1959 dans le square Laurent Prache, au pied de L’église Saint Germain des Prés. L’emplacement n’est d’ailleurs pas choisi au hasard, Picasso, Dora Maar et Apollinaire ayant fréquenté les cafés à proximité.
La disparition du buste
Picasso meurt en 1973, sa notoriété et la valeur de ses Å“uvres enflant avec les années. On se doute alors bien qu’une de ses sculptures à la portée de n’importe qui, cela attire les convoitises ! Et ce qui devait arriver, arriva. Dans la nuit du 30 au 31 mars 1999, le buste (pesant tout de même 80 kilos) est détaché de son socle et emporté. Une enquête est ouverte mais après des mois de recherches et aucune trace de l’œuvre, les enquêteurs sont dans l’impasse. La Ville, qui la croyait définitivement perdue, s’est même résolue à en commander une copie.
L’affaire finit par se tasser rendant sans grand intérêt une étrange découverte faite en région parisienne, dans la commune d’Osny (Val d’Oise). Des promeneurs découvrent dans les fossés entourant le château de Grouchy (accueillant la mairie de la ville) une sculpture abimée et recouverte de mousse végétale. Après en avoir informé les autorités compétentes, le buste est nettoyé et exposé dans le hall de l’hôtel de ville. Mais c’est grâce à un amateur d’art qui reconnaitra l’œuvre en passant à la mairie, que la ville de Paris sera finalement prévenue.
Un mystère du square toujours entier
Le buste retrouve sa place au sein du square le 18 décembre 2001, sans cérémonie ni public, ce qui intrigue. Très rapidement, les habitants du quartier y voient une copie, ce que dément la famille de l’artiste expliquant que la restauration menée dessus peut être à l’origine de la modification de son aspect. Malgré tout, certains continuent de clamer que c’est un faux, que les dimensions et la chevelure de la sculpture auraient changées. Et aujourd’hui encore, le doute plane toujours sur l’affaire du square Laurent Prache…
Crédit photo de Une : Square Laurent Prache © Sonia Yassa / Ville de Paris