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La petite histoire des Buttes-Chaumont

Par Cyrielle

Le cinquième espace vert de Paris en superficie est aujourd’hui un lieu hautement prisé. Quelques irréductibles pêchent dans son lac, d’autres s’y pressent le matin pour un footing tout en dénivelé, tandis que la plupart d’entre nous se contente de prendre l’apéro’ sur ses pelouses pentues ou au Rosa Bonheur. Mais cet espace vert du XIXe arrondissement n’a pas toujours été le lieu de vie que l’on connait aujourd’hui. Retour sur son histoire.

Des carrières…

La colline du Mont Chauve, voici comment on appelait les Buttes-Chaumont autrefois. Haute d’une centaine de mètres environ, elle était parfois appelée « carrière d’Amérique ». Pourquoi ? Parce qu’on y extrayait du gypse qui fut en partie exporté en Nouvelle-France, la colonie nord-américaine du royaume de France. On y dégageait aussi de la pierre meulière, très utilisée pour construire les immeubles parisiens.

Construction du parc des Buttes Chaumont

Longtemps ses galeries ont servi d’abris aux brigands et aux vagabonds alors même que la colline était utilisée comme décharge publique. Puis Belleville, commune sur laquelle se trouvaient les Buttes-Chaumont, fut intégrée à Paris le 1er janvier 1860.

… à l’écrin de verdure

L’un des premiers grands projets lancés par Napoléon III lorsqu’il prend le pouvoir consiste à modifier Paris en profondeur. Il souhaite sortir la capitale de l’insalubrité dans laquelle elle se développe depuis des siècles, l’ouvrir, l’aérer. Outre les travaux urbains qu’il confie à Haussmann, il charge l’ingénieur Jean-Charles Alphand de construire un parc à l’emplacement des anciennes carrières de la colline du Mont Chauve.

Le parc des Buttes Chaumont en 1871
Le parc des Buttes Chaumont en 1871

Alphand s’entoure donc d’un architecte (Davioud), d’un jardinier (Deschamps) et d’un confrère (Belgrand) pour créer un vaste espace vert tout en dénivelé. L’État achète les carrières en 1863, quelques années seulement après l’intégration du quartier à la capitale, les travaux commenceront un an plus tard et l’inauguration aura lieu en 1867.

Des travaux titanesques

Le parc que nous connaissons a nécessité l’apport d’un million de mètres cube de terre pour que la flore puisse s’épanouir, la qualité du sol d’origine étant informe à toute vie. Les anciennes carrières sont aménagées, on mélange des roches artificielles et naturelles et un lac d’un hectare et demi est créé. Il est alimenté par trois ruisseaux dont un provenant du bassin de la Villette.

Le parc des Buttes Chaumont

Ce lac fait apparaître l’île du Belvédère, au sommet de laquelle on installe un kiosque qui s’inspire du temple de Vesta à Tivoli. Pour y accéder, il suffit d’emprunter la passerelle suspendue ou bien le pont dit « des suicidés »… N’oublions pas la grotte artificielle, construite à partir d’un ancienne entrée de carrière : elle se trouve sur le flanc sud du lac et possède une cascade (artificielle, elle aussi), ainsi que des fausses stalactites en ciment. Tout un programme !

grotte des Buttes Chaumont

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