
Autrefois, les ponts n’étaient pas un simple passage, mais des rues parisiennes comportant des commerces et des habitations. Ainsi, il n’était pas rare de s’y rendre pour faire des emplettes, participer à des fêtes ou à des foires, jusqu’à ce que ces maisons disparaissent définitivement.
De véritables rues
Alors que la ville de Paris s’agrandit au cours du Moyen Âge, le nombre d’habitants augmente aussi, et les nouvelles constructions se multiplient. Et parmi les terrains où apparaissent des maisons, on compte aussi les ponts, dont le pont Notre-Dame, qui apparaît en 1413 et demeure le plus ancien construit de la capitale.

Ces ponts n’étaient pas conçus uniquement pour permettre le passage d’une rive à l’autre : ils étaient de véritables rues, dans lesquelles étaient alignées une série d’habitations. Au fil des décennies, ces voies au-dessus de l’eau sont de plus en plus courantes et deviennent d’importants lieux de vie.
Des maisons, commerces et foires
Sur chaque pont, on trouvait des maisons à trois étages, qui comportaient un commerce au rez-de-chaussée, comme une boucherie, une boulangerie ou un tailleur. Sur le célèbre pont au Change étaient notamment rassemblés – comme son nom l’indique – des changeurs de monnaie dès le XIIIe siècle.

En parallèle, le pont accueillait des marchés et des fêtes populaires. C’est notamment le cas du pont Saint-Michel, où des épices et des étoffes étaient fréquemment vendues lors d’une grande foire. En traversant la voie, chaque marchand interpellait le passant pour lui vendre ses produits. L’activité était telle qu’en 1618, une des maisons du pont Notre-Dame a fini par s’effondrer à cause des matériaux lourds qui étaient entreposés dans un atelier de couturier.
La disparition des habitations sur les ponts
Mais au fil des siècles, les habitations sur les ponts commençaient à présenter de réels dangers pour la sécurité des Parisiens. Tout d’abord, la population ne faisant qu’augmenter, les ponts étaient de plus en plus fréquentés. Les risques d’incendies et d’effondrement étaient alors de plus en plus importants, ce qui mènera les autorités à prendre la décision de démolir ces constructions. C’est notamment Napoléon Bonaparte qui ordonna la destruction des habitations sur les ponts en 1801, afin de faciliter la circulation et donner forme aux ponts que nous connaissons désormais.

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Image à la une : Nicolas Raguenet, La Joute des mariniers entre le Pont-Notre-Dame et le Pont-au-Change, 1751. Musée Carnavalet, Paris