Le Louvre demeure le musée le plus visité au monde. Entouré du palais, en plein cœur du jardin des Tuileries, ce lieu culturel emblématique est connu pour sa célèbre architecture en forme de pyramide, inaugurée en 1989. Mais quelles histoires se cachent derrière elle ?
Moderniser le palais du Louvre
Lancé en 1981 par le président François Mitterrand, le projet Grand Louvre consistait à moderniser le palais et agrandir le musée afin de pouvoir accueillir le nombre conséquent de visiteurs. C’est l’architecte sino-américain Ieoh Ming Pei, diplômé du MIT, qui est choisi pour construire ce musée. En dévoilant les plans de la pyramide en 1983, beaucoup restent peu convaincus par la modernité de l’architecture face au palais de style classique. Sa construction est toutefois validée et le chantier démarre en 1985, pour une inauguration le 1er avril 1989.
Malgré les critiques, Ieoh Ming Pei indique avoir pensé son architecture en écho avec les axes du palais : “J’ai fait Å“uvre de paysagiste plutôt que d’architecte. Je me suis inspiré de Le Nôtre plus que de tout autre. La géométrie même du module qui rythme la pyramide est française”. Le choix du verre est toutefois une manière de rompre avec la pierre lourde et opaque de l’édifice, pour concevoir un édifice plus transparent et lumineux. Aujourd’hui, c’est bien cette pyramide qui incarne le symbole du musée le plus visité au monde.
Une prouesse architecturale
Si la pyramide n’a pas remporté l’adhésion de tout le monde pour son esthétique, elle n’en reste pas moins une réelle prouesse architecturale. En effet, l’architecte s’est inspiré des proportions de la pyramide de Khéops en Égypte pour produire ce polyèdre de 1 000 mètres carrés de large sur 21,65 mètres de haut. Pour pouvoir s’ériger, celle-ci est maintenue par une structure en acier de 95 tonnes, un châssis en aluminium de 105 tonnes et 673 losanges de verre. De plus, son verre ayant une épaisseur de 21 millimètres, toute la difficulté était de le rendre le plus transparent possible : cela s’est fait grâce à un four spécial et l’utilisation de sables provenant de la forêt de Fontainebleau.
Une “oeuvre du Diable”
Parmi toutes les controverses provoquées par la construction de la pyramide, l’une d’elles sonne comme une malédiction ! En effet, pendant longtemps, une rumeur a affirmé que ce nouvel édifice était l’Å“uvre du Diable, simplement parce qu’il serait constitué… de 666 plaques de verre. Et comme toute rumeur, on peut la démentir en un rien de temps ! En effet, la pyramide est en réalité constituée de 673 plaques. Il suffit de les compter, si cela vous tient vraiment à cÅ“ur !
Cinq pyramides
On parle souvent de LA pyramide du Louvre, mais en réalité, celle-ci n’est pas unique ! En effet, l’architecture conçue par Ieoh Ming Pei en comprend en réalité cinq. Bien sûr, il y a la “grande pyramide” connue de tous, mais celle-ci est aussi entourée par trois pyramides de petite taille, ainsi qu’une cinquième inversée, qui ne peut être aperçue que depuis le carrousel du Louvre.
Mais pourquoi la pyramide ?
On est habituée à parler de la “pyramide” du Louvre, sans plus s’en étonner. Mais pourquoi l’architecte a voulu imiter la forme de ce célèbre édifice égyptien en plein cÅ“ur d’un ancien palais français ? Un triangle référant au symbole des francs-maçons ? Cela trouverait en réalité son origine à l’époque de Napoléon Bonaparte. En effet, l’Empereur est connu pour ses expéditions en Égypte, lors desquelles il a fait découvrir cette culture exotique aux Français. Véritable symbole d’un pouvoir absolu, la pyramide est donc vue comme un monument national rendant hommage à Napoléon. C’est en tout cas l’idée qui est lancée dans les Mémoires sur deux grandes obligations à remplir par les Français de Bernard François Balzac (1809), dont Ieoh Ming Pei a sûrement eu vent… Cela ne serait d’ailleurs pas étonnant, puisque le musée se trouve dans la cour Napoléon !
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Image à la une : Musée du Louvre © Adobe Stock