Du noir complet et glaçant, de la bougie, à la lanterne pour arriver à un système d’éclairage plus abouti avec des réverbères à bec de gaz puis électrique… Le parcours lumineux de la Ville Lumière n’a pas été sans rebondissement ! Paris ZigZag vous raconte.
La nuit, tous les chats sont gris
Au Moyen-Âge, circuler la nuit dans les rues sinueuses et coupe-gorge de Paris s’apparentait à un véritable parcours du combattant. Qui plus-est, un couvre-feu était souvent imposé par les autorités municipales pour éviter les bruits, chapardages et beuveries jusqu’au bout de la nuit ! Seules quelques maisons bourgeoises étaient éclairées, au moyen de grands bougies. De même, seuls les soldats du guet -c’est-dire des hommes chargés de l’ordre public- pouvaient éclairer leur chemin au moyen d’une torche, du fait de leur fonction afférente.
Malgré ces dispositions prises par les autorités pour empêcher toute vie nocturne, l’insécurité était néanmoins palpable, notamment aux abords de certaines tavernes, situées dans les quartiers malfamés de la capitale. Pour répondre aux troubles à l’ordre nocturne, Louis XIV décide de prendre le problème à bras le corps. Le Lieutenant général de Police de Paris, Gabriel-Nicolas de La Reynie, imposa donc, en 1667, l’installation d’un réseau de 3000 lanternes dans la plupart des rues de la ville. Une taxe est créé pour entretenir ce réseau.
L’arrivée des réverbères
Dans la seconde moitié XVIIIe siècle, en 1766, une étape considérable fut franchie sous l’impulsion du Lieutenant général de Police, De Sartine. Grâce à l’introduction du réverbère fonctionnant non plus à la bougie mais à l’huile, l’éclairage public gagna en efficacité, et les chiffres de l’insécurité baissèrent comme par enchantement ! Dissuadés par la lumière, les fripons et autres mauvais-garçons de la capitale ne purent poursuivre sereinement leur commerce illicite et rentrèrent dans leur tanière… Pour l’anecdote, les lanternes parisiennes serviront, à la Révolution, d’instrument de pendaison des nobles : au cris de “à la Lanterne !” des nobles ou des curés étaient attrapés et pendus sauvagement aux lampadaires…
La fée électricité
À la fin du XIXe siècle, Thomas Edison invente l’ampoule et l’électricité s’invite petit à petit dans la ville. L’Exposition Universelle de 1889 en fait l’une des vedettes puis il faudra attendre encore quelques décennies pour que cette nouvelle technologie se démocratise et s’invite plus concrètement dans les rues de la ville.