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Saviez-vous que cette célèbre statue de Paris a abrité un fabuleux trésor pendant près de 200 ans ?

Statue Henri IV © Adobe Stock
Par Alexandre M

Érigée sur le plus ancien pont de la capitale, cette statue d’Henri IV est assurément l’une des plus célèbres de Paris, tout comme celle de Louis XIV place des Victoires. Idéalement située à la pointe de l’Île de la Cité, la réalisation de François-Frédéric Lemot voit passer des milliers de Parisiens et de touristes chaque jour… beaucoup ignorant peut-être qu’un véritable trésor s’y cachait.

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Une première statue mise à mal par la Révolution Française

De nombreuses histoires entourent cette statue emblématique de Paris, au pied de laquelle il fait toujours bon se poser pour admirer la Seine, les bateaux qui passent ou les façades haussmanniennes. Tout d’abord, il faut savoir que cette statue en bronze du sculpteur François-Frédéric Lemot inaugurée en 1818, représentant Henri IV à cheval, couronné de laurier et tenant un sceptre, est venue remplacer une première statue qui trônait là depuis 1614. Initiative de Marie de Médicis, cette première statue représentait déjà le roi assassiné à Paris en 1610, souriant bien qu’en armure. Abattue durant la Révolution Française, cette statue avait la particularité d’être accompagnée à chaque angle d’une statue d’esclave, que l’on interpréta tantôt comme les quatre parties du monde, les quatre tempéraments de la médecine hippocratique ou encore les quatre âges de la vie. Présents aujourd’hui dans la collection du Louvre, ces quatre esclaves n’étaient pas les seules “décorations” de cette statue, également accompagnée de cinq bas-reliefs représentant les batailles d’Arques et d’Ivry, l’entrée dans Paris, le siège d’Amiens et la prise de Montmélian. Après sa destruction en 1792, cinq morceaux furent retrouvés dans la Seine (la patte avant gauche du cheval, un élément du collier du roi, sa main gauche, sa botte gauche et son bras droit), tous conservés au musée Carnavalet. Une statue provisoire sera réalisée en 1814, avant celle de 1818, inaugurée le 25 août, soit le jour de la Saint-Louis.

La statue de 1614 mise en évidence sur cette œuvre de Jean-Baptiste Lallemand : L’hôtel des Monnaies, le pont Royal et le Louvre, vus du Pont-Neuf, vers 1775 © Musée Carnavalet
La statue de 1614 mise en évidence sur cette œuvre de Jean-Baptiste Lallemand : L’hôtel des Monnaies, le pont Royal et le Louvre, vus du Pont-Neuf, vers 1775 © Musée Carnavalet

Une découverte fascinante pour les historiens

Comme l’indique l’inscription latine gravée sur son piédestal, cette deuxième statue a été inaugurée en grande pompe : “La statue du très illustre roi Henri le Grand, qui avait été un père pour son peuple, fut jetée à bas, à l’indignation de la France, au cours de la Révolution. Après le retour de Louis XVIII, des citoyens issus de tous les ordres se cotisèrent et la rétablirent, ainsi que l’inscription honorifique détruite en même temps que la statue, qu’ils firent graver de nouveau dans la pierre. Fait le 25 août 1818.” Solidement réinstallée, cette statue peut à nouveau veiller sur le Pont-Neuf… avant la grande révélation près de 200 ans plus tard. Nous sommes le 18 novembre 2004 lorsqu’un groupe d’ouvriers, en charge de la restauration du monument, fouille les entrailles de la statue. C’est alors qu’ils tombent sur plusieurs boîtes et étuis, parfaitement scellés. Au total, quatre boîtes sont retrouvées dans l’estomac de l’équidé et trois étuis sont découverts dans la tête du roi. Une question se pose alors : que renferment ces mystérieuses boîtes ? Si les boîtes cachées dans le ventre du cheval étaient plus ou moins connues des spécialistes, personne n’était toutefois au courant des trois autres étuis. S’il est plutôt courant de cacher dans une statue des objets ayant rapport à sa construction, le terme de trésor n’est ici pas exagéré. En effet, à l’intérieur, on trouva donc à l’intérieur de l’œuvre une copie de la certification de la première statue de 1614 et des documents retraçant le transfert de la statue jusqu’au Pont Neuf. Mais aussi plusieurs livres en l’honneur d’Henri IV, à savoir une biographie du roi écrite par Hardouin de Péréfixe, Les Œconomies royales de Sully (principal conseiller d’Henri IV) et deux tomes de La Henriade de Voltaire, l’épopée écrite par le philosophe en l’honneur du roi.

Récit du transport et de la mise en place de la statue © Archives Nationales Paris
Récit du transport et de la mise en place de la statue © Archives Nationales Paris

Un spot photogénique depuis (presque) toujours

Quant aux trois petits étuis situés dans la tête d’Henri IV, ils contenaient un morceau de parchemin listant les noms des travailleurs ayant réalisé la statue, ainsi que deux autres morceaux de parchemin trop fragiles pour être étudiés, même avec les techniques de restauration actuelles. La statue provisoire de 1814 ayant été réalisée à l’occasion de son accession au trône, une touche de Louis XVIII était également présente dans cette statue, avec pas moins de 26 médailles à son effigie. Un fabuleux trésor pour les passionnés d’histoire précieusement conservé aux Archives nationales. Enfin, cette statue célébrant “le Vert Galant” attire décidément les trésors depuis toujours puisque ce serait au pied de celle-ci qu’aurait été prise la première photographie d’un être humain. En effet, il existe un daguerréotype du Pont-Neuf par Daguerre et Fordos, conservé au musée des Arts et Métiers, qui montre dans sa partie inférieure l’image de deux personnes allongées. Deux protagonistes qui pourraient être des ouvriers chargés de l’entretien de la statue, immortalisés au cours de l’été 1837 si l’on tient compte du feuillage des arbres. Ainsi, cette photo serait antérieure à la célèbre photo de Daguerre du boulevard du Temple.

Le daguerréotype par Daguerre et Fordos représentant deux personnes allongées au pied de la statue
Le daguerréotype par Daguerre et Fordos représentant deux personnes allongées au pied de la statue

 

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Image à la une : Statue Henri IV © Adobe Stock

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