Quel est cet incroyable trésor perdu qui reposerait dans un navire au fond de la seine depuis 1790 ?
Elle fait partie du paysage parisien, tout comme la tour Eiffel et la butte Montmartre. Véritable centre d’activité, c’est aussi à son bord que l’on peut venir se reposer, se retrouver entre amis ou faire son traditionnel jogging. Apparue en 12 000 avant J.C., elle baigne aujourd’hui pas moins de 12 départements français grâce à ses 777km de long et a déjà atteint la hauteur record de 8,96m. Bien entendu, vous aurez tous reconnu la Seine. Mais si l’on pensait tout savoir sur ce cours d’eau emblématique, la Seine n’en finit pas de nous surprendre…
Une vaste campagne d’assainissement de la Seine en cours
Depuis quelques mois, une intense campagne d’assainissement de la Seine est en cours. La raison ? Les Jeux Olympiques que la ville de Paris accueillera à l’été 2024. Pour cette prestigieuse édition, des épreuves de natation sont attendues dans le fleuve. Si cette idée fait grincer des dents, notamment à cause des inquiétudes sur la propreté de l’eau, ces épreuves seront bel et bien réalité, avec l’objectif plus lointain de refaire de la Seine un endroit de baignade pour le grand public. Entre les déchets divers jetés pendant des années et la pollution, un impressionnant nettoyage s’impose de fond en comble. Profonde de plus de 5m à certains niveaux de Paris, nul doute que la Seine abrite bien malgré elle quelques étonnantes choses dans ses profondeurs. Mais le plus fou, c’est qu’un trésor ferait partie des choses enfouies dans la Seine. Vous ne nous croyez pas ? On vous dit tout !
Un étrange butin perdu… pour toujours ?
Pour en savoir plus, il faut replonger dans l’histoire de Paris, direction le XVIIIe siècle. C’est à Rouen, en janvier 1790, qu’un brick surnommé le Télémaque embarque une précieuse cargaison. Dans la nuit de la Saint-Sylvestre, un maître-roulier est en effet venu cercler et fermer des tonneaux, avant que ceux-ci ne soient montés à bord du brick.Si le navire doit livrer à Brest du suif et des clous, on raconte, qu’à bord, il y a une enveloppe à n’ouvrir qu’ après avoir passé le cap de la Hève et que le capitaine aura une prime de 500 livres s’il réussit. Si le Télémaque descend à la voile la Seine et passe sans encombre tous les méandres, c’est à Quillebeuf-sur-Seine que son voyage va tristement prendre fin. Amarré pour éviter le mascaret, un phénomène rarissime qui consiste à une surélévation exceptionnelle de l’eau, le brick ne peut résister à la déferlante. Bien que solidement attaché, le navire est emporté par la puissance du courant et sombre finalement, avec son fameux butin à bord. Mais que contenait le navire ? Dans la cale, il y aurait eu des biens ecclésiastiques appartenant aux abbayes de Jumièges et Saint-Martin de Boscherville, à des abbés, à un cardinal de Rouen, soit deux millions cinq cent mille francs en louis. On parle aussi d’un fabuleux trésor de la Couronne de France : compte tenu de la période, le Télémaque transportait-il clandestinement hors de France le trésor des rois de France ?
Une légende qui a forcément attiré quelques convoitises
Officiellement le bateau n’avait en cale que du suif, des clous, du bois et de l’huile pour le compte du Roi. Mais le doute continue de se propager, même des années après. Le capitaine Quemin meurt un 1836, emportant dans la tombe le secret du Télémaque. Il se murmure par ailleurs que Louis XVIII aurait souhaité renflouer le navire en 1818. En 1837, le sieur de Magny tenta également de remonter l’épave, mais sans succès. Le Télémaque et son fameux trésor refait parler de lui en 1841, lorsqu’un Anglais nommé Taylor, accompagné d’une dizaine d’ouvriers, effectue des sondages et clame que l’épave contient un fabuleux trésor, attirant ainsi de nombreux investisseurs. Néanmoins, les travaux tournent vite au fiasco et Tylor s’enfuit, criblé de dettes. Cela n’empêche pas d’autres tentatives par la suite et, malgré quelques débris remontés à la surface, aucune trace de trésor n’est mise à jour. En 1938, l’administration des Domaines octroie à André Crestois le droit de renflouer le Télémaque. Une tentative qui s’avère plus fructueuse, puisque des objets clinquants tels que des crucifix, des cachets divers à fleur de lys ou des clés de montre sont remontés à la surface. Y compris une superbe chaîne en or qui, selon un expert, servait à porter la croix pectorale d’un évêque. Mais toujours pas de trace d’un fabuleux trésor royal… Peut-être a-t-il été emporté par le courant de la Seine. Peut-être repose-t-il actuellement quelque part entre le Pont-Neuf et le Pont de l’Alma, qui sait ? En attendant d’en savoir plus, on peut toujours revivre l’histoire du Télémaque, grâce à une bande-dessinée signée Ceka et Jacky Clech qui nous emmène sur les traces de ce légendaire trésor.
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Image à la une : Trésor de la Seine © iStock