Dissimulée derrière le Panthéon (Ve), l’église Saint-Etienne-du-Mont renferme de nombreux trésors, dont l’un d’entre eux est unique à Paris. Nous vous proposons une balade dans ce lieu de culte où découvrir des perles architecturales et artistiques.
L’église Saint-Etienne-du-Mont est construite entre 1492 et 1626, contre l’abbaye Sainte-Geneviève, aujourd’hui disparue. Cette dernière était réalisée à la demande de Clovis au VIe siècle, accueillant par la suite sa dépouille, celle de son épouse Clotilde et celle de Sainte-Geneviève. Lieu de pèlerinage populaire, l’abbaye était devenue trop exigüe pour accueillir les fidèles venus en nombre.Â
Une nouvelle église indépendante est alors édifiée contre l’abbaye, consacrée cette fois à Saint-Etienne, le premier des martyres. Les 134 années nécessaires à sa construction se lisent dans ses décors, où les styles gothique et renaissance se mêlent. Au début du XIXème siècle, l’abbaye Saint-Geneviève est finalement détruite pour percer la rue Clovis. Subsiste aujourd’hui son clocher, encastré dans le lycée Henri IV.Â
1- Le dernier jubé de ParisÂ
Sa dentelle de pierre ne pourra pas vous échapper. L’immense jubé, cette tribune séparant le chÅ“ur réservé au clergé de la nef où se tiennent les fidèles, surprend par sa rareté et sa beauté. Et pour cause ! Il s’agit de l’unique jubé de Paris, et l’un des derniers visible en France. Achevé en 1545, il devient rapidement obsolète, à la suite d’une réforme liturgique. L’architecture des églises est modifiée et les jubés sont détruits pour permettre aux croyants de voir le chÅ“ur. Heureusement, celui-ci fut conservé, malgré la demande des paroissiens pour l’évincer ! Pour renforcer un peu plus son mythe, on ne sait pas qui a réalisé ce chef d’Å“uvre de pierre, alors que les artisans à l’origine des autres éléments de l’église sont bien connus.Â
2- Les reliques de Sainte-Geneviève dans l’église
Vous l’aurez compris, l’histoire de l’église Saint-Etienne-du-Mont est intrinsèquement liée à celle du mythe de la Sainte patronne de Paris. Ses reliques étaient conservées dans l’abbaye adjacente, dans une châsse ornée d’or et de pierres précieuses, depuis son décès au VIe siècle. Son repos éternel a été quelque peu troublé en 1789, lorsque les pierres de son tombeau sont volées, l’or fondu et sa dépouille brûlée par des Révolutionnaires sur la place de Grève. En 1803, peu de temps avant que l’abbaye ne soit détruite, un prêtre retrouve un fragment du reliquaire d’origine. Il est aujourd’hui enfermé dans une nouvelle châsse de cuivre doré à l’intérieur de l’église, avec des restes de Sainte-Geneviève, qui étaient conservés dans d’autres églises.Â
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3- La chaire, un véritable trésor
Réalisée en 1640 par Claude Lestocart d’après les dessins de La Hyre, la chaire au style baroque visait à remplacer le jubé pour proclamer la sainte parole. Cette tribune est supportée par une représentation du personnage biblique de Samson, connu pour sa force légendaire. Le tout est richement décoré de sept statues de femmes évoquant les vertus cardinales (justice, force, prudence et tempérance) et théologales (foi, espérance et charité). Des bas reliefs viennent également raconter l’histoire de Saint-Etienne. A son sommet, un ange domine l’assistance.Â
De nombreux autres trésors sont à retrouver dans cette église, dont un orgue majestueux, des vitraux ou encore une impressionnante représentation de la mise au tombeau.Â
Crédit photo de Une : aliaksei kruhlenia / Shutterstock.com