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Vincent Van Gogh : son épopée parisienne

Par Lisa B

Artiste en perpétuel mouvement, Vincent Van Gogh s’installe pendant deux ans à Paris aux côtés de son frère adoré, Théo. Riche de rencontres, cette période est capitale dans la vie du peintre et l’influencera pour ses plus belles réalisations. 

Montmartre, quartier des artistes 

Mars 1886. Vincent Van Gogh pose ses valises à Paris après un rapide passage par la Belgique. Il y rejoint son frère Théo avec qui il occupe un modeste appartement de la rue Victor Massé à Montmartre. Deux mois plus tard, les deux frères déménagent pour rejoindre le 54 de la rue Lepic

Vue de Paris, prise depuis Montmartre (1886) par Vincent Van Gogh © Musée de Bâle

Au quatrième étage de cet immeuble haussmannien, Vincent installe son atelier et croque les paysages qu’il découvre par sa fenêtre. À l’époque, le quartier n’a rien en commun avec celui que l’on connaît aujourd’hui ! La butte Montmartre n’est que jardins-potagers, friches et terrains vagues. Il est pourtant le repère de jeunes artistes bohèmes, amateurs des lieux de nuit et en mal de succès. 

Théo et Vincent : une relation fusionnelle

Vincent et son frère sont aux antipodes l’un de l’autre mais partagent pourtant une relation fraternelle inconditionnelle. Grâce à ses talents de bon commercial, Théo travaille à la capitale depuis 1881, dans une succursale de la maison Boussod, Valadon & Cie, marchands d’art. Située sur le boulevard de Montmartre, la petite galerie expose des toiles impressionnistes, un style en marge du marché de l’art de l’époque. Il ne manque pas de soutenir moralement et financièrement son frère, en qui il croit beaucoup. 

Le Moulin de Blute-Fin (1886) par Vincent Van Gogh © Bridgestone Museum of Art, Tokyo

Vincent, quant à lui, s’adonne entièrement à son art et peint plus de 200 toiles durant sa période parisienne. Ses œuvres les plus importantes vont à Théo et les autres sont offertes à la volée. Il cède son travail pour des repas au Tambourin du boulevard Clichy ou pour du matériel à la boutique du Père Tanguy, quand il ne peut pas honorer ses dettes. À la capitale, ses toiles sont boudées et son travail peine à se faire reconnaître. 

L’influence impressionniste

À la fin de l’année 1886, l’atelier Cormon est le théâtre de rencontres décisives pour Van Gogh. Malgré son court passage, il y fera la connaissance de ses grands amis Emile Bernard et Henri de Toulouse-Lautrec. À 33 ans, le peintre détonne au milieu des jeunes artistes en devenir. Il y travaille pourtant assidûment et apprend notamment les techniques du nu. 

Le Restaurant de la Sirène à Asnières (1887) par Vincent Van Gogh © Musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt

Son frère et ses nouveaux amis l’introduisent auprès d’autres artistes nommés Georges Seurat, Camille Pissarro, Paul Gauguin ou Paul Cézanne. Vincent s’inspire de leur technique de peinture sur le vif et en plein air. Désormais, il n’hésite pas à aller poser son chevalet en dehors de Montmartre et des paysages urbains de Paris pour rejoindre Asnières-sur-Seine, le bois de Boulogne ou l’île de la Grande Jatte dans les Hauts-de-Seine.
C’est également à cette époque que Van Gogh découvre l’art Japonais chez le marchand Bing, situé rue de Provence. Il est fasciné par cette technique rapide et précise qu’il tentera d’appliquer à sa peinture. 

Naissance de la couleur

Riche de ses rencontres et de ses découvertes, le peintre hollandais découvre peu à peu la couleur. Habitué à employer une palette sombre et des sujets mélancoliques, l’artiste s’applique désormais à mettre de plus en plus de lumière dans ses toiles. Son style évolue rapidement, au profit de nuances vives et éclatantes. Cette période charnière est décisive pour son avenir et façonnera ses plus grandes toiles. 

Le restaurant Rispal à Asnières (1887) par Vincent Van Gogh © The Nelson-Atkins Museum of Art

En février 1888, Vincent Van Gogh est lassé de cette ville qui commence à l’étouffer. “Paris semble grand comme la mer. Mais on y laisse toujours un grand morceau de la vie” écrit-il à sœur Wilhemina. Décidé à se mettre au vert, il rejoint alors le sud de la France et la ville d’Arles, des rêves plein la tête… 

L.B

Tableau de Une : Autoportrait (1887) par Vincent Van Gogh © Art Institute of Chicago

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