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Saviez-vous que Boris Vian a succombé à sa maladie dans des circonstances tragiques au cÅ“ur d’un cinéma ?

Boris Vian © El Libro de los Viernes

Qui était Boris Vian ? Un homme lettré et fougueux, artiste dans l’âme qui n’a rencontré qu’un succès confidentiel au cours de sa vie. Atteint depuis son jeune âge d’une maladie du cÅ“ur, il décède à l’aube de ses 40 ans dans des circonstances tragiques, laissant derrière lui un sentiment d’inachevé.

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L’art comme purgation 

Boris Vian est un homme polyvalent : écrivain, poète, musicien, peintre, directeur artistique… Il aime toucher à tout, laisser son empreinte sur le monde et faire preuve d’une productivité à toute épreuve. Seule sa maladie, un fardeau qu’il traîne depuis son adolescence, s’impose comme un obstacle qu’il contrebalance par une expression artistique rebelle et sensible. Passionné par l’écriture, il rédige des romans, des pièces de théâtre, des scénarios jusqu’à publier plusieurs Å“uvres la même année. Certaines d’entre elles sont imprégnées de scandale comme son roman noir inspiré du polar américain J’irai cracher sur vos tombes (1946). Publié sous le pseudonyme de Vernon Sullivan, l’action se déroule aux Etats-Unis et aborde les thèmes du racisme et de la violence sexuelle.

Boris Vian, trompettiste et amateur de jazz © Photo libre de droits
Boris Vian, trompettiste et amateur de jazz © Photo libre de droits

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Un destin implacable 

C’est cette Å“uvre tumultueuse qui attire le regard d’un cinéaste, Michel Gast. Boris Vian s’oppose au projet d’adaptation et conteste vivement toute transposition au cinéma. Le romancier refuse que son nom apparaisse dans le générique pour ne pas être associé à cette création qu’il juge incomparable avec la sienne. Il choisit malgré tout d’assister à l’avant-première du film le 23 juin 1959 dans un cinéma parisien du 8e arrondissement, Le Marbeuf. En proie à une agitation palpable, Boris Vian est rattrapé par sa maladie. Il meurt terrassé d’une crise cardiaque dans la salle de cinéma quelques minutes après le début de la projection. Les jours qui suivent le quartier de Saint-Germain-des-Prés est en deuil, un lieu où il se plaisait énormément. Son ami, le journaliste Jean Cau, lui rend hommage : “Que Boris Vian soit mort en assistant à une projection de […] son plus mauvais livre […], comme c’est drôle. Que Boris soit mort – pour ses amis, pour ses copains -, si vous saviez comme c’est triste“.

Le Marbeuf en 1948 © La Cinémathèque française
Le Marbeuf en 1948 © La Cinémathèque française
Boris Vian en compagnie d'amis © Ser Historico
Boris Vian en compagnie d’amis © Ser Historico

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Image à la une : Boris Vian © El Libro de los Viernes

Sources : ActuaLitté, La Cinémathèque française, L’Express, RTL

Julien Mazzerbo

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