Elle passerait presqu’inaperçue cette authentique cheminée en brique au pied de la Tour Eiffel… Pourtant, depuis plus d’un siècle, elle trône avec majesté à côté du plus célèbre monument parisien. Paris ZigZag vous révèle ses secrets !
Un trésor bien caché
Cette cheminée se cache dans le parc qui jouxte les piliers ouest et sud de la tour. Pour la trouver, c’est sur l’allée des Refuzniks, petite promenade qui relie le quai Branly à l’avenue Gustave Eiffel, qu’il faut se rendre. Sur la gauche, à une trentaine de mètres du quai Branly, on découvre une petite tourelle en briques rouges d’une dizaine de mètres de haut. En été, il est presque impossible de la déceler, car elle est cernée par des arbres et arbustes. En hiver, on peut un peu mieux l’apercevoir, mais elle continue de ne se montrer qu’aux regards avertis !
En découvrant cette petite cheminée, qui semble ne plus fonctionner depuis longtemps, on se pose immédiatement plusieurs questions. De quand date-t-elle, quel est son lien avec la Tour Eiffel et à quoi a-t-elle servi ? Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’histoire de cette tourelle n’est pas facile à déficeler ! Rien n’est certain et plusieurs fonctions, bien différentes les unes des autres, lui sont attribuées.
Mais, Ã quoi sert-elle ?
La théorie la plus probable est qu’elle a été utilisée lors de la construction de la tour. Elle était, selon certains, reliée à la salle des machines et servait à alimenter en énergie le chantier. Selon d’autres, elle était la cheminée de l’incinérateur du chantier. Néanmoins, ces fonctions posent question. Pourquoi la cheminée se situe-t-elle à plus d’une centaine de mètres de la salle des machines qui se trouvait sous le pilier sud ? Et pourquoi cette cheminée, et uniquement celle-là , a-t-elle été conservée, alors même que les autres édifices utilisés lors de la construction ont tous été détruits ?
La réponse à ces questions pourrait se trouvait dans la seconde théorie. Il s’agirait d’une cheminée utilisée non pas lors de la construction de la tour, mais, plus tard, par les premiers ascenseurs hydrauliques. La cheminée aurait alors servi de voie de sortie pour les gaz de combustion et les vapeurs généré par la pression et la chaleur. Seul hic, la machinerie hydraulique des ascenseurs se trouve sous le pilier Est… à l’opposé de la cheminée.
Enfin, dernière hypothèse, la tourelle aurait servi de cheminée d’aération ou de chauffage des locaux utilisés en sous-sol par le général Gustave Ferrié pour son système de télégraphie sans fil militaire. Dans les années 1910, le sous-sol de la Tour accueillait en effet une vaste installation où ont été testés les premiers dispositifs de télécommunication de l’armée française. Cette hypothèse militaire expliquerait le flou savamment entretenu autour de la fonction de cet édifice tout juste visible…