On ne présente plus l’emblématique cimetière du Père-Lachaise, ni celui de Montparnasse qui abritent tous deux de nombreuses célébrités et sont de véritables lieux de promenade. En revanche on connaît bien moins celui-ci, pourtant niché dans l’un des lieux les plus touristiques et charmants de la capitale. Avec ses 86 tombes, il est le plus petit et le plus ancien cimetière de Paris ! Et puisqu’il n’ouvre quasiment jamais ses portes, on vous y emmène.
Un lieu insolite au cœur de Montmartre
Pour y accéder, il faut d’abord pousser la Porte de la Résurrection, une imposante porte en bronze, Å“uvre du sculpteur italien Tomasco Gismondi. Mais pour cela, vous devez bien choisir votre jour car le lieu, fragile, n’ouvre au public que le 1er novembre ainsi qu’à l’occasion des Journées du Patrimoine, dans le cadre de visites guidées gratuites. Mais ça vaut le coup de le noter dans votre agenda car ce lieu insolite à un charme bien à lui.
Sa localisation n’y est évidemment pas pour rien. Car ce cimetière des plus discrets, se situe au sommet de la Butte Montmartre, à quelques pas de la bouillonnante place du Tertre, et s’offre une vue imprenable sur la basilique du Sacré-CÅ“ur au pied de laquelle il se trouve. Il est également l’un des deux derniers cimetières parisiens avec celui de Charonne à être accolé à une église paroissiale, ici l’église Saint-Pierre de Montmartre, d’ailleurs la plus vieille de Paris elle aussi !
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Le plus vieux et plus petit cimetière de la capitale
Si l’on date sa création à 1688, le lieu, alors cédé par l’Abbaye de Montmartre qui dominait la Butte à l’époque, aurait abrité, dès le XIème siècle, une chapelle ainsi qu’une nécropole mérovingienne. Il fut agrandi en 1697, atteignant alors sa taille actuelle de 600 m2, avant d’être fermé au moment de la Révolution, puis de rouvrir en 1801. Mais, à moins que vous ne soyez le descendant d’une famille détenant l’une des trois dernières concessions, n’espérez pas y établir votre lieu de repos éternel car le lieu affiche complet depuis son ultime fermeture en 1823.
La majorité des tombes que l’on y trouve sont des concessions à perpétuité, usées par l’érosion naturelle. Deux autres cimetières apparurent peu de temps après pour permettre aux habitants de Montmartre, qui était alors une commune du département de la Seine, de se faire enterrer : le Cimetière de Montmartre, en 1825, et le Cimetière saint-Vincent, en 1831.
Le cimetière du calvaire a aussi ses personnalités !
En effet, s’il est moins connu et bien moins vaste que ses confrères, le cimetière du Calvaire compte tout de même, parmi ses 85 tombes, quelques personnalités de Montmartre comme son premier maire, en 1790, Félix Desportes, ou La famille Debray, une famille de meuniers à qui l’on doit le fameux Moulin de la Galette, et dont la tombe est surmontée d’un petit moulin. On y trouve aussi la sépulture de la famille du grand explorateur français Bougainville (1729–1811) à qui l’on doit la découverte de nombreuses îles du Pacifique. Il donna d’ailleurs son nom à une plante : le bougainvillier ! Le célèbre sculpteur Jean-Baptiste Pigalle fut également enterré en ce lieu, mais sa sépulture a malheureusement disparu.
Classé à l’inventaire des monuments historiques, le cimetière du Calvaire, de son vrai nom « cimetière de Saint-Pierre-du-Calvaire », doit cette appellation au calvaire qui fut érigé en 1833 dans le jardin de l’église Saint-Pierre de Montmartre. Et pour ceux qui se demandent ce qu’est un calvaire, il s’agit d’un monument chrétien constitué d’une croix, et parfois de deux autres : celles du mauvais Larron et du bon Larron qui ont tous deux été crucifiés avec Jésus-Christ. Et, en attendant le 1er novembre prochain, vous pouvez profiter de cette petite visite vidéo à 360 degrés !
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Photo en Une : Cimetière du Calvaire © Wikimedia
Mélina Hoffmann