Avec 70 000 hectares de surfaces boisées, soit 30 % de la surface totale du territoire, le département des Yvelines est logiquement le plus boisé d’Île-de-France. Avec une cinquantaine de forêts domaniales, ce ne sont pas les idées d’escapade au grand air qui manquent aux amoureux de nature ou de randonnée. Offrant de magnifiques points de vue, la forêt régionale de Rosny est un lieu incontournable pour les amoureux de la nature… mais aussi les passionnés d’Histoire !
Un poumon vert qui fait le bonheur des marcheurs
Au Moyen-Âge, la forêt appartenait aux Seigneurs de Mauvoisin, avant de devenir au XVIe siècle la propriété de Sully, ministre du roi Henri IV et Seigneur de Rosny. La légende raconte d’ailleurs que le roi y chassa au lendemain de la bataille d’Ivry et retrouva son ministre, blessé, à proximité du château des Beurons. Aujourd’hui, avec plus de 1700 hectares à disposition des marcheurs, passionnés de VTT, coureurs ou simples amoureux de la nature, la forêt de Rosny-sur-Seine est une destination idéale pour un bol d’air frais et de nature sans trop s’éloigner de Paris. Une bonne raison d’arpenter minutieusement chaque recoin de ce formidable poumon vert, jusqu’à tomber sur une véritable trouvaille. Outre la variété de ses sols et sa richesse botanique, la forêt de Rosny est réputée pour abriter un véritable morceau d’Histoire… et il s’agit d’un kiosque. Niché dans les hauteurs de ce gigantesque espace vert, ce fameux kiosque surplombe la vallée de la Seine et se révèle être le spot parfait pour profiter d’une vue imprenable sur la région mantaise. Mais avant d’y parvenir, plusieurs itinéraires sont possibles : par le Chemin de la Côte Blanche pour environ 500 mètres et 10 minutes de montée douce ou depuis le Domaine de la Corniche pour une balade de 2,4 km et environ 30 minutes. Une chose est sûre : les efforts sont on ne peut plus mérités pour découvrir cet incroyable point de vue à l’histoire étonnante.
Un morceau d’Histoire toujours debout
Typique de l’Art Nouveau, c’est peu dire que cet élément décoratif détonne dans un tel cadre. Surtout, il ne s’agit pas d’un simple kiosque, mais d’un véritable morceau d’histoire. Ce kiosque est en fait l’un des deux cents construits dans le cadre de l’Exposition universelle de 1900. Plusieurs hypothèses sur sa réelle fonction ont été établies, de guichet d’accueil à kiosque pour les commerçants en passant par kiosque à musique. Par ailleurs, ses décorations laissent penser qu’il aurait été situé dans la partie “palais de l’agriculture, exposition d’horticulture, nourriture et restauration” de l’Exposition. Une fois la célèbre manifestation terminée, il est racheté par un industriel de la région mantaise pour être transformé en pavillon de chasse. Viennent ensuite plusieurs années d’abandon où le kiosque n’échappe pas aux dégradations du temps, mais aussi aux incendies et à des actes de vandalisme. Il faudra attendre 2009 pour que l’agence des espaces verts (AEV) d’Île-de-France prenne en charge un projet de restauration, démarré en 2013 et qui, après dix-huit mois de travaux, redonne finalement toute sa beauté au belvédère. L’occasion pour les visiteurs déterminés de découvrir un bâtiment hors du temps, orné de dessins floraux réalisés en émaux de Briare et de tesselles recouvertes de feuilles d’or, qui régale par sa vue époustouflante sur les panoramas contrastés sur la région.
Une forêt qui regorge de (nombreuses) merveilles
Depuis cet historique belvédère, on peut par exemple apercevoir à l’ouest le donjon du château de la Roche-Guyon, qui connut quelques heures sombres dans son histoire, et le barrage de Méricourt. Au nord, ce sont notamment le petit village de Vétheuil et son église du XVIe siècle, la ferme de Flicourt ou encore l’île de Saint-Martin-la-Garenne qui se dévoilent. Enfin, le panorama se révèle plus urbain à l’est, avec la silhouette de Mantes-la-Jolie, sa collégiale, le Val Fourré et les cheminées de l’ex-centrale électrique de Porcheville. Perpétuelle source d’émerveille, cette forêt des Yvelines abrite bien d’autres curiosités, comme le chêne Mademoiselle, un arbre remarquable de plus de 4 mètres de circonférence et témoin privilégié du XVIème siècle lorsque Sully, ministre du roi Henri IV, était le propriétaire des lieux. Ce fut d’ailleurs en commémoration de la blessure de son père lors de la chasse avec le roi que la fille de Sully fit planter cet arbre majestueux. Autre spot incontournable des lieux : les vestiges du château des Beurons, construit par la famille de Sully vers 1615. Peuplée de sangliers, chevreuils, lapins de garenne, lièvres, renards et autres écureuils, la forêt de Rosny abrite également une soixantaine d’espèces d’oiseaux répertoriées, parmi lesquels des rapaces comme la Buse, la Bondrée apivore, la Chouette hulotte ou le Hibou moyen-duc. Enfin, aux abords des mares, les plus attentifs peuvent espérer voir de nombreux batraciens (grenouilles, tritons, crapauds et salamandres), mais aussi différentes espèces de libellules, dont certaines sont protégées en Île-de-France.
À lire également : Ce village fascinant à 1h de Paris cache une maison rivale de la tour Eiffel et un Château doré de 400 hectares…
Image à la une : Kiosque du Belvédère Châtillon © Renaud Vilafranca