Paris, avec son architecture haussmannienne, est une ville très homogène. Cependant, il existe çà et là , au tournant de quelques rues, des immeubles plats, des Art décos, des tours hautes (très hautes), et, parfois, des maisons d’architecte. Il en est une, nichée dans le 16e arrondissement, qui a été construite par un grand nom du XXe siècle…
Une maison pour un collectionneurÂ
Commandée par le collectionneur originaire de Bâle Raoul Albert La Roche – dont la maison prendra le nom -, elle est la toute première expression architecturale des cinq points pour une architecture nouvelle théorisés par nul autre que Le Corbusier : la façade libre, le plan libre, les fenêtres en longueur, le toit-jardin, et les pilotis. Grand collectionneur, le commanditaire demande une maison en deux espaces, l’un à utilité artistique pour afficher sa collection, l’autre pour y habiter avec sa famille. La première partie, érigée sur pilotis, permet au visiteur la possibilité de circuler librement sous l’édifice et surtout permet la création d’un jardin.
D’extérieur donc, on découvre alors une façade libre faite de formes géométriques simples. Poteaux, béton armé : ces nouveaux matériaux permettent en plus de créer des murs “puristes”, simples et blancs. Y sont ajoutées alors les fenêtres en longueur, ou fenêtres bandeaux, grâce à la suppression des murs porteurs. Une lumière vive, éclatante se fraie alors un chemin dans toute la maison, l’éclairant de mille feux jusque dans ses moindres recoins. Et, sur le toit, des jardins aménagés permettent un accès à la verdure directe via des baies vitrées et des portes-fenêtres.
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Une architecture magique
Et, grâce au plan libre lui aussi rendu possible par l’absence de murs porteurs, l’intérieur de la maison est divisé en plusieurs espaces. Deux escaliers, de part et d’autre du hall d’entrée, emmènent les visiteurs vers ces deux côtés bien différents. L’un, à gauche, emmène droit vers la galerie d’art et vers la bibliothèque. À droite, l’escalier, plus discret, amène vers les appartements privés de l’ancien propriétaire. Ces deux espaces sont reliés à par une passerelle au premier étage.
Dans cette maison, Le Corbusier a voulu, en fait, rendre possible une “promenade architecturale”, c’est-à -dire un itinéraire presque préconçu pour visiter cet édifice de part et d’autre. La circulation intérieure a alors été pensée pour offrir aux visiteurs plusieurs chemins possibles de découverte des lieux. La rampe qui relie la galerie d’art à la bibliothèque en est un exemple très précis, et les deux escaliers du hall apportent une certaine curiosité nous poussant à visiter le bâtiment dans son entièreté. On visualise la continuité de l’espace, on le découvre petit à petit. Voilà le charme de cette maison, de cette promenade architecturale.
Bien qu’assez puriste en somme, Le Corbusier met un fort accent sur la polychromie architecturale, ce qui renforce le caractère unique de chaque pièce. Les courbes sont sublimées, les angles soulignés, et surtout, la décoration intérieure pensée minutieusement pour combler l’apparence entière de la demeure. Banquette cannée à structure métallique, grandes tables industrielles, fauteuils Maple, cette décoration minimaliste parfait la beauté des lieux. Un endroit magique en plein Paris classé Monument historique !
Maison La Roche
10 square du Docteur-Blanche
75016 Paris
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Photo à la Une : Maison La Roche © Fondation Le Corbusier