Se balader dans les rues de Paris, ce n’est pas seulement admirer les plus beaux monuments de la capitale, c’est aussi déambuler à travers plusieurs siècles d’histoire. Bienvenue dans une ville qui a connu la Révolution, la Renaissance et même le Moyen-Âge. Autant d’époques qui ont façonné Paris et qui sont heureusement encore présentes aujourd’hui, grâce à des monuments qui ont survécu au dangereux temps qui passe. C’est par exemple dans le Marais, l’un des anciens quartiers de la capitale, que l’on peut trouver une véritable relique, bien cachée au premier abord, du Moyen-Âge…
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Une habitation qui a traversé des siècles d’Histoire
Direction la rue François-Miron, dans le 4e arrondissement. Après quelques pas, il suffit de s’arrêter au niveau des numéro 44 et 46 de cette même rue, devant la devanture verte d’un établissement indiquant “Paris historique”. Vous voilà devant l’Hôtel d’Ourscamp, ou maison d’Ourscamp, l’une des plus anciennes habitations de la capitale. À l’origine, cette maison appartenait à l’abbaye cistercienne d’Ourscamp dans l’Oise. Pour la petite histoire, le nom d’Ourscamp remonte à une très vieille légende selon laquelle Saint Éloi, lors de la construction de l’oratoire, a réussi à atteler l’ours qui venait de tuer le bœuf chargé de tirer la charrue. Cette maison était la “maison de ville” des moines, qui y stockaient les récoltes et divers produits de l’abbaye pour les revendre sur les marchés parisiens. Construite entièrement en pierre, elle comportait un cellier d’environ 200 m², une salle à piliers en rez-de-chaussée et un étage. Si la maison est reconstruite à la fin du XVIe siècle, elle est ensuite vendue à la Révolution et des petits commerçants ne cessent de se succéder, entraînant ainsi plusieurs transformations et ajouts au cours des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles.
Sous la protection d’une association désireuse de protéger ce monument parisien
Aujourd’hui, cette maison est avant tout le siège de Paris historique, une association créée en 1963 pour la Sauvegarde et la Mise en valeur du Paris historique. Outre cette mission de sauvegarde, l’association veille à la diffusion de la connaissance et la valorisation du patrimoine parisien auprès du grand public. Une mission rendue possible grâce notamment aux visites qu’il est possible d’effectuer. L’occasion d’admirer de véritables trésors du passé, comme le cellier gothique du XIIIe siècle et le rez-de-chaussée et les étages construits vers 1585 et en grande partie préservés, en prenant en compte que la façade, les escaliers, la structure en bois et la toiture sont d’origine. Impossible de ne pas citer également la petite cour située derrière le bâtiment, qui a conservé ses murs à pans de bois d’origine.
Un témoignage encore vivant de plusieurs époques
L’élément le plus remarquable de la Maison d’Ourscamp est sans conteste son cellier cistercien du XIIIe siècle très bien conservé et rare témoignage de l’époque médiévale. Cette vaste pièce de 200m² se compose de trois nefs voûtées d’ogives, retombant sur six piliers à chapiteaux géométriques. L’un des murs latéraux abrite un escalier pris dans l’épaisseur de la maçonnerie. Mais si la maison d’Ourscamp étonne autant, c’est aussi grâce au témoignage architectural de plusieurs époques qu’elle diffuse. Passé l’époque médiévale, retour sur sa façade typique de la Renaissance, de même que sa petite cour à pans de bois apparents, d’où partent des escaliers de charpente à balustres rampants et tournés. Récemment restauré, le cellier est classé aux monuments historiques depuis 1966, tout comme la façade, la toiture et l’escalier. Autant de trésors d’autres époques, que l’on peut continuer d’admirer aujourd’hui grâce à des visites au sein de cette maison historique de Paris.
L’abbaye d’Ourscamp, autre vestige magnifique du passé
Et pour ceux qui veulent poursuivre l’exploration, il n’est pas impossible de prendre une voiture et de rouler en direction de l’Oise, dans la commune de Chiry-Ourscamp, où se trouve l’abbaye d’Ourscamp. Ou plutôt ce qu’il en reste, puisque seules des ruines trônent fièrement aujourd’hui. Des ruines classées au titre de monuments historiques depuis 1840 et connue comme l’une des plus belles ruines romantiques de l’architecture gothique cistercienne, l’une des plus importantes d’Île-de-France jusqu’à la Révolution française. Actuellement au cœur d’un projet de préservation qui doit durer jusqu’en 2027, le site est un formidable vestige du passé, dont le chœur à ciel ouvert en est le symbole.Construite au XIIe siècle, l’abbaye s’est appuyée sur une première pierre posée en 641 par le futur Saint-Eloi, conseiller du roi Dagobert. Les siècles et les guerres ont eu de lourds impacts sur le lieu : pillé pendant la guerre de Cent Ans, partiellement reconstruit à la fin du XVIe siècle, revendu après la Révolution française, transformé en hôpital, en manufacture de coton puis occupé par les Allemands durant la Première Guerre mondiale. En ruine après un bombardement des Français en 1915, l’abbaye ne reprend vie qu’en 1941, grâce à l’arrivée de religieux qui s’y trouvent encore.
Maison d’Ourscamp – Association Paris Historique
44-46 rue François Miron
75004 Paris
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Image à la une : Maison d’Ourscamp © DanyEarth