
Pour percer les secrets de cultures du monde entier, dont certaines sont encore méconnues du grand public, il existe de nombreux musées à Paris qui sonnent comme une porte ouverte sur le monde. Si l’on pense souvent au musée du Quai Branly-Jacques Chirac ou à celui du Louvre lorsqu’il est question de cultures africaines ou sud-américaines, saviez-vous que c’est dans le 16ème arrondissement de la capitale que l’on trouve l’une des plus belles collections consacrées à l’Asie ?
Le rêve d’un industriel passionné
Industriel lyonnais à la tête de ce qui deviendra l’entreprise Péchiney, Émile Guimet est également connu pour avoir rassemblé au cours de ses nombreux voyages une importante collection. Son objectif derrière tout ça ? créer un musée des religions de l’Égypte, de l’Antiquité classique et des pays d’Asie. D’abord présentée à Lyon à partir de 1879, sa collection est transférée dans un musée qu’il fait construire à Paris. Non loin du Palais Galliera et du Palais de Tokyo, ce nouveau musée occupe un bâtiment spécialement construit à cet effet et est inauguré en 1889… soit la même année que l’autre nouvelle venue du quartier : la Tour Eiffel. Plus discrète et plus méconnue que la Dame de Fer, le musée imaginé par Émile Guimet se consacre de plus en plus au fil du temps à l’Asie, tout en conservant une section sur l’Égypte ancienne. Preuve de sa belle ascension dans le vaste paysage des musées parisiens : il regroupe depuis 1945, après un Programme d’échange avec le Louvre, le premier musée parisien consacré aux arts d’Asie. Si le musée fut à l’origine fondé sur l’expérience de découverte, l’intelligence des œuvres et la diversité des approches artistiques, il continue de nos jours d’entretenir ce goût et cette curiosité pour l’Asie d’hier et d’aujourd’hui, qui a toujours montré sa capacité d’adaptation et d’innovation à travers les siècles. Lors de ses voyages en Asie, notamment au Japon à la fin du XIXe siècle, Émile Guimet cherchait d’ailleurs, sans relâche, des œuvres qui étaient à l’époque extrêmement contemporaines.
Un voyage en Asie matérialisé par plus de 150 trésors
Aujourd’hui, le Musée Guimet continue d’enrichir ses collections d’œuvres contemporaines, en les présentant dans un parcours original baptisé “L’Asie maintenant”, qui s’effectue au sein de la collection permanente. L’occasion pour les curieux d’admirer plus de 150 œuvres récentes et nouvellement acquises. Des premiers Bouddhas retrouvés en Afghanistan aux mystérieux trésors d’Angkor, des plus belles estampes japonaises, aux arts raffinés de la céramique chinoise, le Musée national des arts asiatiques – Guimet offre autant de possibilités de parcours méditatifs, esthétiques, ou exploratoires au cœur de l’histoire de l’Asie. De la porcelaine chinoise à la statuaire khmère ou afghane en passant par les tissus de l’Inde, la peinture japonaise et coréenne, ou encore les objets rituels tibétains : les témoignages artistiques de chaque culture trouvent leur place dans un parcours riche en chefs-d’œuvre, propice aux mises en perspective et au plaisir de la contemplation esthétique. Fidèle au souhait de son fondateur Émile Guimet, le musée rassemble aujourd’hui la plus grande collection d’arts asiatiques en Europe. Depuis plus de 120 ans, le Musée Guimet s’attache ainsi à illustrer toutes les civilisations du continent asiatique, de l’Inde au Japon, sur un impressionnant total de cinq millénaires d’histoire.
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Une collaboration exceptionnelle au cœur de la grande exposition du moment
S’adaptant à l’évolution du monde muséal, dans lequel les missions du musée s’étendent à celles d’un centre culturel, le musée Guimet organise en parallèle des manifestations culturelles liées aux cultures de l’Asie : rétrospectives cinématographiques, récitals, concerts ou encore spectacles de danse et de théâtre. Et pour ceux qui souhaitent (re)découvrir ce musée emblématique de Paris, celui-ci consacre jusqu’au 8 septembre prochain une exposition exceptionnelle à l’art du bronze au Cambodge. Intitulée “Bronzes royaux d’Angkor : un art du divin”, ce sont plus de 200 pièces, dont 126 prêts du musée national du Cambodge, pour la plupart jamais exposées en France, qui attendent les curieux. Fruit d’une coopération internationale entre la France et le Cambodge, l’exposition retrace plus de mille ans d’un art raffiné, entre foi et pouvoir. Avec, en point d’orgue, la statue monumentale de Vishnou couché, retrouvée en 1936 sur le site du Mébon occidental à Angkor. Restaurée en 2024 en France avec le soutien d’ALIPH (Alliance Internationale pour la Protection du Patrimoine), elle est ici reconstituée avec ses fragments pour la première fois. Moins connu que l’art des temples de pierre, l’usage du bronze dans la sculpture religieuse khmère témoigne de la richesse spirituelle et politique de l’empire d’Angkor. Alliage noble mêlant cuivre, étain et plomb, le bronze servait à représenter divinités hindoues et bouddhiques. Longtemps apanage royal, sa fabrication relevait d’un savoir-faire sacré, transmis jusqu’à l’époque moderne.
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Musée national des arts asiatiques – Guimet
6 Place d’Iéna
75116 Paris
Tarif de l’entrée des collections permanentes : 13€ (tarif plein) / 10€ (tarif réduit)
Ouvert tous les jours, sauf le mardi, 1er janvier, 1er mai et 25 décembre, de 10 h à 18 h
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Image à la une : Musée Guimet © AFP