Paris compte un certain nombre de lieux de cultes dénotant avec le paysage de la capitale. La Cathédrale de la Sainte-Trinité située sur le quai Jacques Chirac par exemple, et sa toiture en bulbes argentés typiquement slave, ou encore la Grande Mosquée vers le jardin des plantes et sa tour bleue et blanche. Certains autres, plus discrets, révèlent leur beauté seulement à celui ou celle voulant l’apercevoir…
Un extérieur classique
Au Sud de Paris, dans le 14e arrondissement, on peut passer devant l’église Notre Dame du Travail sans vraiment y prêter attention. Construite à l’initiative de l’abbé Roger Soulange-Bodin et par l’architecte Jules-Godefroy Astruc en 1902, elle servait alors en priorité de lieu de culte et de repos aux ouvriers du quartier. De l’extérieur, c’est une église assez modeste. Elle a en effet été réalisée dans un style roman avec des pierres de taille traditionnelles. On ne se doute pas du spectacle qu’elle nous offre lorsqu’on pénètre à l’intérieur…
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Un intérieur hors du commun
La construction intérieure à cette église est ce qui lui donne toute son originalité. Lieu créé pour les ouvriers, Notre Dame du Travail ressemble alors à une usine. Une structure métallique vient parfaire cette étonnante construction. Jouant le rôle des arcs et des colonnes, c’est la première fois qu’une église est ainsi construite, (l’ossature métallique restée visible étant davantage gardée pour les usines et les gares). Pour comprendre ce choix, plusieurs pistes sont à prendre en compte. D’abord, cette église a été finalisée en 1902, soit une dizaine d’années après la construction de la tour Eiffel dont elle s’inspire. Ensuite, Jules-Godefroy Astruc a été l’élève de Victor Laloux, architecte de la gare d’Orsay et ses fameuses structures métalliques. Enfin, il s’agissait, pour l’architecte comme pour l’abbé, de créer un lieu pour les ouvriers du quartier dans lequel ils peuvent bien s’y sentir. Ils ont alors décidé de le faire ressembler à leur lieu de travail.
Le travail, d’ailleurs, est le thème principal de cette bâtisse. Son nom le reflète : Notre Dame du Travail. Non seulement la structure rappelle l’usine, mais les peintures à l’intérieur nous renvoient directement au labeur. Chaque saint représenté est alors lié à un univers de travail : Saint Luc et la médecine et les arts, Saint François d’Assise et la création poétique et l’écologie, Saint Éloi et la métallurgie et l’orfèvrerie, et Saint Fiacre pour le jardinage et la culture maraîchère.
Le reste de l’église est magnifiquement décoré. Des peintures classiques bibliques à celles au caractère Art Nouveau, chaque partie nous offre des nouveautés. Le Chemin de croix présent à Notre Dame du Travail est lui aussi intéressant : il ne possède pas de numéro indiquant les étapes, celles-ci sont à deviner à partir du nombre de personnes présentes sur chaque gravure, en nombre décroissant. C’est aussi dans cette église que se trouve le fameux Tableau de la Miséricorde, réalisé par Eugène Kazimirowsky avec les indications de la sainte et mystique Faustine Kowalska, ayant elle-même reçu des messages de Jésus. Enfin, l’orgue présent dans l’église dispose de deux consoles et trône majestueusement au-dessus de l’entrée de celle-ci.
L’église Notre Dame du Travail
59 rue Vercingétorix, 75014 Paris
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Photo en Une : L’église Notre Dame du Travail © Chabe01