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Cette paisible ruelle est le charmant vestige du passé ouvrier et artisanal du 13ème arrondissement

Passage Bourgoin © Alamy Images

S’il y a bien une chose que l’on ne peut retirer à Paris, c’est sa capacité à nous surprendre, qu’on la connaisse sur le bout des doigts ou non. Il suffit par exemple d’une virée dans le 13ème arrondissement sans but précis, pour déambuler comme par magie dans un endroit hors du temps…

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Une âme d’ancien village parfaitement intact

Ici, il n’est nullement question d’un monument vieux de plusieurs siècles ou d’une boutique parmi les plus anciennes de Paris… mais bien d’une ruelle. Il s’agit même d’un passage qui doit son nom à son ancien propriétaire, Étienne Bourgoin, un tanneur né à Meung-sur-Loire et devenu marchand de vin. En 1867, ce dernier imagine une opération foncière consistant à lotir des terrains dans ce tout nouvel arrondissement de Paris, afin de les revendre à une population récente. Pour rappel, le 13e arrondissement a été créé après l’extension de Paris réalisée en 1860, en intégrant des parties de l’ancien 12e arrondissement, de Gentilly et d’Ivry. Bourgoin achète des parcelles agricoles à des familles d’Ivry sur le lieu-dit des Hautes-Formes, dont le nom fait référence aux excavations laissées par l’exploitation des carrières crayères au début du XIXe siècle. Ouvert en 1879, celui qui ne s’appelle pas encore passage Bourgoin accueille progressivement des fabriques, des bâtisses modestes, des ateliers d’artisans et des maisons d’ouvriers aux petits jardins, faisant ainsi progresser l’urbanisation du quartier. Il faut finalement attendre le 4 avril 1883, et un acte notarié, pour que la première mention du passage Bourgoin sous cette dénomination ait lieu. 

 

Des maisons qui reflètent l’histoire de Paris

Ouvert à la circulation publique au milieu du XXe siècle, le passage Bourgoin fait alors partie d’un tissu urbain fragile, mis à mal par la rapide mutation sociologique de la population parisienne. Pour fournir des logements nombreux et à faible coût, des solutions radicales sont envisagées… comme raser une grande partie de Paris pour que de grands ensembles voient le jour. Fort heureusement pour Paris, ce projet de table rase sera finalement abandonné dans les années 70, laissant seulement au passage Bourgoin et au quartier de la Gare quelques modifications et ce visage hybride de ville ancienne et ville moderne. Méconnue et intimiste, cette allée pavée se dévoile progressivement à travers ses différentes maisons basses parfois dotées de petits jardins. On y trouvait jadis un terrain de pétanque avant des interventions plus récentes. Ne suivant aucune règle d’urbanisme, ces maisons sans architecte sont le fruit d’une construction “au petit bonheur la chance” et, souvent, avec des matériaux de récupération (dont il arrive encore aujourd’hui d’en retrouver des morceaux). De cette époque, il en résulte un style “composite” tout à fait involontaire, mais qui demeure un fascinant témoin de ce que pouvait être un lotissement populaire, sans promoteur ni directeur, à la fin du XIXe siècle.

 

Le combat des riverains pour préserver ce havre de paix

Autre caractéristique propre au passage Bourgoin et à son charme intemporel : cette verdure luxuriante qui ne peut échapper à notre regard, peu importe où il se pose, comme si celle-ci avait repris ses droits sur le bitume. Par-dessus les grillages, grimpant sur les façades ou émanant des jardinets, la végétation est partout et offre une parenthèse champêtre en plein cœur de l’agitation parisienne. Attirés par le doux parfum des bignonias, vignes, volubilis et autres roses qui fleurissent, les curieux sont ainsi plongés dans une atmosphère de village intime et pittoresque, qui ne doit sa survie qu’à la ténacité des riverains. À nouveau menacé dans les années 80 par le projet de la ZAC du Château des Rentiers, le passage Bourgoin est alors sauvé par l’association de riverains, qui obtiennent son classement en tant que “lieu de mémoire, de charme et de respiration”. Grâce à ce soutien citoyen, auquel se mêlent quelques illustres comme le romancier et reporter Alain Demouzon, le passage Bourgoin est aujourd’hui le dernier souvenir d’un quartier disparu et un délicieux havre de paix loin du dynamisme du 13ème arrondissement.

 

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Image à la une : Passage Bourgoin © Alamy Images

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