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Êtes-vous déjà passé dans cette rue méconnue aux bâtiments d’exception, où Balzac et Jean Moulin ont vécu ?

L’immeuble-atelier du n°5 et l’hôtel Czernichowski © Alamy

Si Paris est devenue la capitale adulée qu’elle est aujourd’hui, ce n’est pas seulement grâce à des monuments d’exception, mais aussi des rues dont le charme opère continuellement. L’une des plus marquantes se trouve par exemple dans le 14ème arrondissement et offre aux promeneurs et autres amoureux de Paris une marche contemplative devant des maisons d’architectes aux styles très particuliers.

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Un hommage à une grande dynastie de scientifiques

Cette voie répond au nom de rue Cassini, qui doit son nom à une importante famille d’astronomes. D’origine italienne, Jean-Dominique Cassini fut célèbre pour diriger l’Observatoire de Paris à partir de 1671. Son fils Jacques Cassini fut quant à lui pensionnaire à l’Académie des sciences tandis que son petit-fils, César-François Cassini, reprit après lui la direction de l’Observatoire et fut notamment chargé d’établir la carte de France. Bien que percée au XVIIe siècle, le nom de la rue ne fut adopté qu’à la Révolution française, celle-ci souhaitant rendre hommage aux grands hommes ayant servi la nation. L’histoire de cette “dynastie familiale” s’étendra même jusqu’à l’arrière-petit-fils Jean-Dominique, comte de Cassini, également astronome jusqu’en 1793, date de sa démission car monarchiste sous la Révolution. Tous les Cassini étaient très présents au sein de l’Observatoire et vivaient même sur place. D’ailleurs, cet important monument de la capitale, aujourd’hui le plus grand pôle national de recherche en astronomie, peut être rejoint en empruntant le passage de l’avenue de l’Observatoire entre les numéros 14 et 16 de la rue Cassini. Une avenue qui s’achève quelques mètres plus loin face au portail de la clôture métallique qui précède l’Observatoire de Paris, dont l’axe central est précisément positionné sur la ligne du méridien de Paris.

Jean-Dominique Cassini et l’Observatoire de Paris à gauche et César-François Cassini à droite © Suisui / Walters Art Museum
Jean-Dominique Cassini et l’Observatoire de Paris à gauche et César-François Cassini à droite © Suisui / Walters Art Museum

Des habitants prestigieux cachés dans cette voie discrète de Montparnasse

C’est au numéro 1 de la rue du 14ème arrondissement que résida notamment Honoré de Balzac de 1828 à 1837. Si l’actuelle devanture au style classique n’a rien à voir avec celle de son époque, c’est bien ici que l’auteur du Père Goriot ou Illusions Perdues vivait caché. Criblé de dettes après l’échec d’une entreprise d’imprimerie qu’il avait créée, Balzac avait choisi de se terrer ici sous le nom de M. Surville, patronyme de son beau-frère. Pourquoi avoir choisi cette rue ? Car en résidant rue Cassini, Honoré de Balzac ne se trouve ainsi pas très loin de son inspiratrice et amante Laure de Berny, qui réside dans la rue d’Enfer-Saint-Michel, aujourd’hui disparue. De plus, les faubourgs ne sont également pas très loin en cas de fuite nécessaire, Paris étant alors bordé par le boulevard Saint-Jacques et le boulevard Raspail. Non contente d’avoir abrité l’un des plus grands auteurs de la littérature française, la rue Cassini peut également se vanter d’avoir abrité un autre grand nom… au numéro 2. C’est en effet là que se sont installés M. et Mme Fournier, instituteurs de la ville de Paris, avec leur fils Henri. Ce dernier se fera plus tard connaître sous le pseudonyme d’Alain-Fournier en publiant son premier et unique roman : Le Grand Meaulnes. Tandis que le n°3bis accueillit l’hôtel particulier de Lucien Simon et son épouse Jeanne Simon, tous deux artistes peintres, la rue Cassini fut véritablement un repaire d’artistes à Paris. Au n°5 se trouve par exemple un immeuble atelier construit en 1903 sous la conduite de Paul Huillard et Louis Süe pour le peintre Jean-Paul Laurens et Yvonne Diéterle. Ce même atelier où André Gide et Charles Péguy venaient rendre visite

Rue Cassini © Adobe Stock
Rue Cassini © Adobe Stock

Un mélange de styles architecturaux à admirer sans modération

Outre la renommée de ses habitants, la rue Cassini est connue pour ses immeubles aux styles architecturaux fascinants. D’ailleurs, les bâtiments situés aux n°3, 5 et 7 en sont sûrement les plus fascinants. Construits par Louis Süe, grande figure du style Art Déco en France, et Paul Huillard, designer et architecte, ils offrent un véritable voyage dans le temps jusqu’à la première moitié du XXe siècle, où la liberté créative de l’Art Nouveau rencontre les lignes géométrique épurées et lumineuses de l’Art Déco. Un spectacle d’autant plus saisissant à côté du n°7, dont le style néo-gothique tout droit sorti de la période médiévale attire forcément les regards. Une dernière touche d’Art Déco brille dans cette étonnante rue Cassini, plus précisément au numéro 12. Construit par l’architecte Charles Abella, cet immeuble inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques est un magnifique exemple de l’architecture des années 1930. Un édifice sublimé par la présence d’une sculpture en bas-relief signée Xavier Haas. Sur le thème des arts, on y distingue un musicien, un poète dans la position du penseur, un peintre et un sculpteur, chacun avec un attribut, respectivement la flûte, la couronne de laurier, la palette de couleurs et le marteau. Surtout, il est aussi célèbre pour avoir été le lieu de résidence de Jean Moulin, quelques mois avant son arrestation. Pour conclure en beauté la découverte de cette rue, il ne coûte rien de longer le mur aux numéros 15 et 17 qui dissimule l’ancienne maison du Fontainier, indispensable demeure dans l’histoire de la capitale.

Sculpture en bas-relief de Xavier Haas © Flickr
Sculpture en bas-relief de Xavier Haas © Flickr

Rue Cassini
Métro Ligne 6 Station Saint-Jacques – RER B Port-Royal

À lire également : Ce lieu légendaire de Montmartre, fréquenté par de célèbres artistes, était autrefois appelé “le cabaret des assassins” !

Image à la une :L’immeuble-atelier du n°5 et l’hôtel Czernichowski © Alamy

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