Au hasard de déambulations à travers les rues parisiennes, il est toujours agréable de découvrir, souvent par hasard, un petit espace de calme et de verdure où s’arrêter quelques instants pour profiter de la tranquillité des lieux, lire ou encore pique-niquer. Situé en plein cœur de l’un des quartiers les plus anciens et charmants de Paris, ce tout petit square méconnu est une oasis de verdure remplie de curiosités et chargée d’histoire .
Un tout petit square riche d’histoire
Bordé par le musée Carnavalet, consacré à l’histoire de Paris des origines à nos jours, l’hôtel Le Peletier de Saint-Fargeau et le lycée Victor Hugo, ce petit parc circulaire du 3e arrondissement, créé en 1923, offre une immersion unique dans le passé et l’art à travers ses vestiges historiques, ses œuvres artistiques et sa végétation luxuriante. Avant de devenir le parc qu’il est aujourd’hui, ouvert au public en 1931, l’espace était autrefois occupé par des jardins maraîchers datant du XIIIe siècle, qui étaient la propriété des chanoines de Sainte-Catherine-du-Val-des-Écoliers.
En y flânant, on découvre plusieurs éléments d’un patrimoine remarquable : des fragments d’édifices disparus comme le fronton noirci du pavillon de l’horloge du palais des Tuileries, détruit lors de la Commune de Paris en 1871, mais aussi des sarcophages mérovingiens, un polissoir néolithique, des caissons de plafonds de l’ancien Hôtel de Ville, des fenêtres de l’hôtel de Thou qui fut détruit en 1898, ou encore des fragments du grenier à sel de la rue Saint-Germain l’Auxerrois ! Dispersés aléatoirement dans le square, ces vestiges rappellent l’histoire tumultueuse de la capitale et offrent un aperçu unique de l’architecture parisienne d’antan.
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Un musée en plein air
Au-delà de son aspect historique, ce square vaut aussi le détour pour les œuvres artistiques qu’il abrite. En effet, en son centre, une statue emblématique attire les regards. Il s’agit d’une sculpture de 1925 d’Aristide Maillol, L’Île-de-France, qui représente une femme nue tenant un foulard dans son dos. Si l’on prête attention aux murs et aux coins du square, on y découvre aussi d’autres trésors, comme un bas-relief du Soleil provenant du grenier à sel de Paris, régulièrement recouvert de lierre, ou des vestiges lapidaires provenant de monuments emblématiques exposés eux aussi ainsi, à l’air libre.
L’installation contemporaine Le Rossignol de Heinz d’Erik Samakh ajoute une touche moderne à l’ensemble. Alimentée par des capteurs solaires, elle détecte les paramètres climatiques pour reproduire le plus fidèlement possible (en fonction de ces derniers qui influent sur le comportement de l’oiseau) le chant d’un rossignol philomèle enregistré au château de Sauvigny en mai 1990. De quoi offrir une expérience sonore en lien avec la nature environnante et inviter un peu plus encore à l’évasion.
Le Square Georges Cain, un lieu où flâner et s’émerveiller
Baptisé en l’honneur de Georges Cain, peintre et écrivain qui fut également le premier conservateur du musée Carnavalet, ce lieu étonnant et unique est un véritable hommage à l’histoire parisienne. Si le lieu invite à voyager dans le temps et dans l’histoire, on y vient avant tout pour s’y détendre, pour s’accorder une parenthèse à l’écart de l’agitation de la ville.
Et bien sûr, on profite surtout de sa végétation variée et apaisante qui prépare toutefois son pelage d’hiver. En attendant de pouvoir apprécier de nouveau ses parterres fleuris, on y trouve notamment deux arbres remarquables : un figuier centenaire, le Ficus carica, de plus de six mètres de hauteur, et un arbre de fer, le Parrotia persica, originaire du Caucase et reconnu pour la dureté exceptionnelle de son bois.
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Square Georges-Cain
8 rue Payenne, 75003 Paris