Cette fin d’année 2024 promet d’être particulièrement spéciale pour la ville de Lyon. La raison ? Car cette année se tiendra tout simplement la 25ème édition de la célèbre Fête des Lumières, un moment magique où les façades des plus beaux bâtiments de la ville s’animent sous le feu des projecteurs, devant les yeux émerveillés de Lyonnais et de touristes du monde entier. L’occasion également de sublimer des monuments à l’histoire incroyable… comme cette cathédrale qui n’est rien de moins que le siège épiscopal de l’archidiocèse de Lyon.
Un édifice indissociable de l’histoire religieuse de Lyon
Arpenter le cinquième arrondissement de Lyon, c’est plonger dans des siècles d’Histoire, comme on remonte loin en arrière en découvrant le Marais à Paris. Outre la colline de Fourvière, cet arrondissement est réputé pour abriter le quartier historique du Vieux Lyon, un quartier médiéval et Renaissance étendu sur une trentaine d’hectares, soit l’un des quartiers les plus vastes concernant cette période historique, avec Venise, encore resté intact jusqu’à nos jours. Forcément, se balader dans cet ensemble de rues, c’est l’assurance de tomber sur des trésors vieux de plusieurs siècles, à l’histoire aussi longue que fascinante. Point d’orgue d’une place affublée du même nom, la Cathédrale Saint-Jean fait office de véritable chef-d’œuvre médiéval, au-delà d’être un symbole de la ville lyonnaise. Construit du XIIe au XVe siècle, cet édifice n’a pas seulement le rang de cathédrale, mais aussi celui de primatiale : l’archevêque de Lyon a le titre de primat des Gaules, en raison du fait que l’évêché de Lyon fut au IIe siècle le premier de la Gaule, avec saint Pothin à sa tête. Lieu de culte et de prière, la cathédrale est donc la première église de l’archidiocèse de Lyon, mais aussi une des églises paroissiales du Vieux Lyon. Demeurée durant des siècles le lieu par excellence de l’expression du rite lyonnais, un des rites de l’Église catholique, c’est cette particularité locale qui vaut à la primatiale d’avoir été la dernière cathédrale française à se doter d’un orgue, en 1841, et d’être également reconnue patrimoine mondial au titre de sa localisation dans le site historique de Lyon.
Lieu de culte et d’émerveillement majeur
Église d’importance, malgré des dimensions loin d’être pharaoniques (80m de long pour 26m de large et 32,5m de haut), la Cathédrale Saint-Jean a connu quelques événements marquants, comme les deux conciles de 1245 et de 1274, le couronnement du Pape Jean XXII en 1316 ou la messe en honneur du mariage royal entre Henri IV et Marie de Médicis en 1600. Aujourd’hui, malgré les troubles subis durant les guerres de Religion, la Révolution française et le siège de Lyon en 1793, c’est ici que s’y déroulent les principales cérémonies religieuses de la ville. Malgré des dimensions et une ornementation modestes, il suffit de pénétrer à l’intérieur de cet édifice emblématique pour comprendre pourquoi il s’agit d’un haut-lieu de l’histoire de Lyon. Passés les 320 médaillons qui ornent le portail, on est ensuite comme attirés par la somptueuse rosace du portail, véritable bijou d’art médiéval qui met en lumière la vie des saints patrons de la cathédrale. Elle figure en effet les vies de Saint Étienne, premier martyr, et de Saint Jean-Baptiste, précurseur, tous deux personnages importants pour le témoignage de foi des chrétiens. Riche de nombreux éléments, comme les clés de voûtes alliant technicité et esthétique ou les frises en scagliole à la fantaisie médiévale et parfois étonnante, la cathédrale abrite également une véritable galerie artistique de tableaux, permettant de (re)découvrir l’évangile, l’histoire sainte du monde et de Lyon. Au total, c’est un ensemble de trente-trois tableaux, disséminés partout dans l’édifice, provenant principalement de la collection du cardinal Fesch (1763-1839), du XIXème siècle ou d’anciennes collections.
L’une des plus anciennes horloges astronomiques d’Europe a retrouvé sa voix
Dans ce fascinant mariage entre les styles roman et gothique, voire gothique flamboyant, que forme la cathédrale Saint-Jean, un élément attire également l’attention. Pas seulement parce que son emplacement dans une cathédrale peut surprendre, mais aussi par sa beauté artistique et technique. Surtout connue pour les dix-neuf automates qui s’animent à des heures précises, l’horloge astronomique de la cathédrale serait, tout simplement, l’une des plus anciennes horloges astronomiques d’Europe. Datée du XIVe siècle, son mécanisme en fer forgé d’origine serait même le plus ancien de France, une prouesse d’autant plus remarquable devant ses différents cadrans donnant l’heure précise et la date complète. Si cette horloge astronomique donne l’heure et la date du jour depuis le XIVe siècle, c’est parce qu’elle dispose d’un calendrier perpétuel composé de six disques concentriques divisés en 365 portions affichant les mois en latin, mais aussi d’un almanach ecclésiastique qui répertorie les fêtes chrétiennes pour une durée de 66 ans, le dernier almanach ayant prit fin en 2019 et le prochain devant aller jusqu’en 2084. Ayant traversé les siècles et résisté aux conflits, ce joyau est toutefois resté à l’arrêt depuis 2013, après une attaque à la barre de fer par un fanatique, avant de retrouver sa “voix” il y a quelques mois. De quoi faire le bonheur des fidèles comme des curieux, ayant ainsi une raison supplémentaire de venir découvrir cette cathédrale riche en surprises. Au-delà de son importance religieuse, la cathédrale est aussi au centre de manifestations importantes tout au long de l’année, le plus notable étant sûrement la célèbre fête des Lumières, qui se tient le 8 décembre et les jours proches, durant laquelle la cathédrale est la vedette d’un show féérique.
Cathédrale Saint-Jean
8 place Saint-Jean
69005 Lyon
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Image à la une : Cathédrale Saint-Jean © Adobe Stock