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Cette île féérique, pourvue de mythes et légendes, a abrité l’une des plus vieilles abbayes de France

Ile Barbe © Adobe Stock

Tout comme L’Île Mystérieuse de Jules Verne a fasciné pendant des années les curieux avides d’aventure, il existe à Lyon une île qui alimente depuis des années, voire des siècles, des histoires qui sortent de l’ordinaire. Il faut pour cela se rendre au milieu de la Saône, dans le 9e arrondissement de Lyon, plus précisément dans le quartier de Saint-Rambert-l’Île-Barbe, du nom d’une ancienne commune annexée en 1963. 

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Un haut-lieu de la chrétienté qui avait les faveurs des rois

Autrefois lieu de retraite pour les druides, comme le suggèrent des vestiges celtes retrouvés, puis de pèlerinages chrétiens, cette île est devenue l’un des plus beaux trésors naturels du patrimoine lyonnais. D’ailleurs, l’origine mystérieuse de son nom évoque peut-être ses premiers résidents. Du latin insula barbarica, “Île Barbare”, contractée ensuite “Île Barbe”, son étymologie ferait référence à son aspect sauvage et désert, soit le lieu parfait pour avoir la paix. Au IIe siècle, lorsque les premiers chrétiens arrivent à Lyon et qu’ils refusent le culte romain, ils sont emprisonnés, torturés, voire tués, mais certains arrivent à s’enfuir. L’Île Barbe devient alors un lieu de refuge idéal, notamment grâce à la végétation dense et sauvage. Au fil des décennies, d’autres persécutés y trouvent refuge, formant ainsi la première communauté d’ermites. De là naît l’idée de construire une abbaye, qui voit le jour au Ve siècle, soit l’une des plus anciennes de France et probablement d’Europe, dont l’influence a rayonné pendant des siècles. Victime de pillages successifs et d’invasions, l’abbaye renaît de ses cendres au IXe siècle grâce à l’évêque de Lyon. À partir de là, son rayonnement religieux, patrimonial et intellectuel ne cesse de grandir, accueillant notamment plus de 90 moines issus de la noblesse française et en possession d’un patrimoine religieux et agricole étendu en-dehors des frontières terrestres de l’île. Haut lieu de chrétienté, l’abbaye devient également un lieu de séjour pour de nombreux rois et reines de France tels que Charlemagne, Charles IV, Louis XI, Charles VIII, François Ier, Henri II ou encore Catherine de Médicis

Représentation de l’abbaye de l’Île Barbe en 1616 © Bibliothèque nationale de France
Représentation de l’abbaye de l’Île Barbe en 1616 © Bibliothèque nationale de France

Petit paradis en plein cœur de Lyon

Après avoir emprunté le pont qui porte le nom de l’île, qui est d’ailleurs le plus vieux pont de Lyon encore utilisé, l’île Barbe accueille les promeneurs curieux comme elle accueillit jadis les druides et les chrétiens. Un lieu qui sort de l’ordinaire, notamment parce qu’elle est en partie privée. Ce véritable havre de paix abrite en effet les demeures de quelques chanceux, ainsi que le fameux restaurant étoilé l’Auberge de L’Île Barbe. Toutefois, la partie sud de l’île fait le bonheur des promeneurs et autres curieux qui se délecteront d’un terrain de pétanque, d’une aire de jeux pour enfants et d’une grande pelouse pour pique-niquer ou bronzer à l’arrivée des beaux jours. Une atmosphère des plus paisibles, qui contraste avec celle du Moyen Âge, lorsque l’Île Barbe devient lieu de festivités populaires, mêlant foi chrétienne et traditions païennes. De quoi troubler la tranquillité des moines, la faute à de joyeux lurons alcoolisés venant danser et chanter au pied de l’abbaye. Au fil de la balade, il sera d’ailleurs possible de croiser l’ancienne écluse, le ponton d’Othoniel et son belvédère, mais surtout l’église romane Notre-Dame, vestige de cette abbaye historique. En déclin dès le XIVe siècle, l’abbaye de l’Île Barbe fut dévastée par un incendie causé par des troupes protestantes au XVIe siècle. Les restaurations ne furent que partielles et l’abbaye ne s’en releva jamais totalement. Pour pousser l’exploration jusqu’au bout, il convient de noter que la partie privée peut aussi se visiter en semaine, à condition de faire attention aux horaires susceptibles de varier. L’occasion, si l’on y parvient, de découvrir un quartier hors du temps…

Des demeures historiques cachées au cœur de l'île © ONLYLYON Tourisme & Congrès
Des demeures historiques cachées au cœur de l’île © ONLYLYON Tourisme & Congrès

Et si le plus fabuleux trésor y était caché ?

Aussi féérique soit-elle, l’île Barbe dont aussi son succès aux légendes qui l’entourent… et certaines n’invitent pas forcément à la détente. On raconte par exemple que les lavandières sur les berges attiraient les promeneurs en leur demandant de l’aide pour essorer leur linge. Profitant de leur naïveté, elles les noyaient dans la Saône. Une légende si tenace que l’Île Barbe fut longtemps surnommée par les voyageurs “l’île des lavandières”. Dans un registre tout aussi glauque, une jeune femme désespérée, dont le père avait refusé qu’elle épouse l’homme qu’elle aimait, se serait suicidée par noyade sur la pointe sud de l’Île Barbe. Après sa disparition et faute de corps, le père accusa l’amant avant que les autorités ne retrouvent la dépouille de la malheureuse. Enfin, pour ceux qui rêvent d’aventures et de mystères, on raconte qu’un trésor serait caché sur l’île…. et pas n’importe lequel : le Graal. Les moines l’auraient enfoui dans les souterrains de l’abbaye pour le protéger des invasions protestantes. Selon la légende, un certain Longinus aurait financé les premières pierres de la chapelle bâtie sur l’île. Le même Longinus qui a transpercé de sa lance le flanc de Jésus-Christ sur la croix. Jusqu’à présent, aucun Graal n’a été découvert sur l’île Barbe, mais cela ne coûte rien, entre deux balades reposantes sur les bords de Saône, de se lancer dans la quête !

Le fameux pont pour accéder à l’Île Barbe © Le Progrès / Frédéric Chambert
Le fameux pont pour accéder à l’Île Barbe © Le Progrès / Frédéric Chambert

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Image à la une : Île Barbe © Adobe stock

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